La compagnie attribue ce coup de frein à l’échec du gouvernement français à annuler la hausse de la taxe sur les billets d’avion (TSBA) : une charge désormais incompatible avec les marges faibles du transport aérien low cost. Sur l’ensemble du réseau français, la capacité sera réduite d’environ 13 %. En Nouvelle‑Aquitaine, c’est Bordeaux qui connaît le retrait le plus symbolique : Ryanair y avait déjà.supprimé sa base de trois avions à l’automne 2024, compromettant 40 lignes et le déplacement de plus de 90 emplois
Conséquences en nouvelle‑aquitaine
Après la ligne de Bordeaux, Bergerac et Brive doivent fermer à la desserte Ryanair pendant l’hiver 2025, proportionnellement à la réduction globale. Cela porte un coup direct aux efforts touristiques et au maillage aérien de la Nouvelle‑Aquitaine.
La suppression des lignes entraîne une contraction de l’offre aérienne régionale. Pour la Gironde, la Dordogne ainsi que la Corrèze, cela représente moins de connexions touristiques et d’opportunités économiques. L’effet indirect sur les emplois locaux, les services auxiliaires et le rayonnement régional sera notable.
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Les passagers habitués aux vols directs depuis Bordeaux ou Bergerac devront désormais recourir à des correspondances depuis des hubs plus lointains, ou passer au train.
Impact à l'Est de la France avec Strasbourg
En Alsace, Strasbourg subira également l’arrêt des opérations Ryanair à compter de l’hiver prochain. Bien que hors Nouvelle‑Aquitaine, cette décision s’inscrit dans le même plan national de contraction : l’arrêt complet des vols vers et depuis Strasbourg‑Entzheim fait partie des trois aéroports visés par ce plan de réduction française. Le retrait de Strasbourg prive aussi une part de flux des voyageurs entre l’Est de la France et le réseau low cost. Les alternatives ferroviaires ou des compagnies concurrentes, comme easyJet, deviennent alors vitales.
Analyse économique et enjeux
Le point de blocage structurel réside dans la TSBA, passée à 7 € par billet, alors que la marge moyenne des compagnies atteignait seulement 6 € par passager, soit une situation de perte sur chaque billet vendu. Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair, souligne que la hausse a annihilé la viabilité économique des liaisons en France. Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français, rappelle que la TSBA dépasse désormais les marges dégagées. La compagnie affirme que cette surcharge ne peut être absorbée durablement. L’abandon de Bordeaux en 2024 illustre déjà cette logique : après cinq années d’exploitation, Ryanair a déplacé ses appareils, dénonçant des coûts aéroportuaires jugés excessifs, non compatibles avec son modèle low cost.
Certains élus et responsables d'aéroports dénoncent cette stratégie : à Bordeaux, le retrait de Ryanair fut qualifié de « scénario catastrophe », la perte estimée à 25 % du trafic en moins, mais l'aéroport se défend d'avoir anticipé en diversifiant ses compagnies et en limitant les aides publiques jugées disproportionnées à destination de Ryanair. En Nouvelle‑Aquitaine, le défi sera maintenant de combler les lignes supprimées, soit en attirant d'autres opérateurs, soit en renforçant l'offre ferroviaire ou multimodale.
La stratégie de Ryanair pour l’hiver 2025‑2026 représente un tournant significatif : 25 lignes supprimées, 750 000 sièges retirés, trois aéroports fermés (Bergerac, Brive, Strasbourg). En Nouvelle‑Aquitaine, la suppression des lignes depuis Bordeaux, déjà amorcée en 2024, s’inscrit dans une logique d’austérité imposée par un environnement fiscal devenu trop coûteux pour le modèle low cost. Le secteur aérien régional doit désormais s’adapter : diversifier les partenaires, renforcer les infrastructures et miser sur des lignes durables économiquement. Cet épisode marque un tournant dans la relation entre Ryanair et les autorités françaises.
Sources de l'article
- Communiqué officiel Ryanair du 30 juillet 2025 : suppression 750 000 sièges et arrêt d’opérations dans 3 aéroports et 25 lignes