Ce documentaire, fruit d’un long cheminement entre passé et présent, diffusé à Connaissance du Monde Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, révèle comment le Cambodge attire par son patrimoine, sa culture et ses habitants.
Un projet intime, né d’un voyage vers la mémoire
Le film " Cambodge, le sourire retrouvé " est le fruit d’une collaboration entre Sébastien Braquet et son père Emmanuel Braquet. Présenté dans le cadre du cycle Connaissance du Monde en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, le film s’appuie sur un dispositif original : revenir sur les traces d’anciens protagonistes filmés entre 2003 et 2005, et confronter ces images aux réalités d’aujourd’hui. Le réalisateur explique son point de départ :
Nous avons repris les mêmes routes, cherché les visages d’antan, pour comprendre ce qu’ils sont devenus. Le Cambodge que nous avons filmé n’est pas celui qu’on croit. "
Le nouveau film de Sébastien BRAQUET, « Cambodge, le sourire retrouvé », réalisé en collaboration avec son père Emmanuel, propose un voyage dans un pays sublime au peuple attachant. Ce documentaire part à la recherche de Cambodgiens perdus de vue, neuf personnes au destin émouvant que l’auteur avait filmées dans le cadre d’un précédent documentaire. À travers des paysages splendides, cette recherche conduit le spectateur des sites les plus célèbres aux temples oubliés, du centre de Phnom Penh au cœur de la jungle.
Cambodge, le sourire retrouvé "
Durant 80 minutes, le film conduit le spectateur de Phnom Penh aux ruines d’Angkor, de villages reculés aux temples oubliés. Il mêle images d’archives, séquences contemporaines et entretiens sincères. Les premières projections dans la région ont suscité l’intérêt des associations culturelles et des cinéphiles curieux du monde asiatique.
Le Cambodge révélé : patrimoine, culture et peuple
Le film évoque les grands traits de l’attrait du Cambodge : ses temples mythiques, son héritage culturel, mais aussi la vie rurale, les traditions orales et le destin de Cambodgiens ordinaires. Le documentaire ne se contente pas de paysages spectaculaires ; il explore le lien entre un passé traumatique et une renaissance sociale.
Un patrimoine millénaire revisité
Au cœur de la narration, le site d’Angkor occupe une place centrale. Véritable emblème du pays, cet ensemble archéologique couvre plus de 400 km² et regroupe plusieurs temples, canaux et vestiges d’un empire puissant. Le documentaire s’attarde aussi sur des sites moins connus, comme Ta Prohm, temple célèbre pour ses arbres géants enlacés aux pierres, ou des sanctuaires plus discrets mais tout aussi chargés d’histoire. La valeur symbolique de ce patrimoine est également soulignée par les récents retours de sculptures khmères dispersées dans le monde, restituées à travers des démarches diplomatiques et culturelles.
Richesses culturelles et réappropriation
Le film montre comment les traditions cambodgiennes survivent et se renouvellent : la danse des apsaras, les contes populaires, la musique rituelle (orchestre Pinpeat), les costumes traditionnels, chaque détail participe à une identité vivante. Il examine aussi le rôle du Centre Bophana à Phnom Penh, institution vouée à préserver le patrimoine audiovisuel du pays, en particulier après les ravages du régime khmer rouge qui a détruit de nombreuses archives culturelles. Enfin, les réalisateurs s’attardent sur les initiatives de restitution patrimoniale. Le Cambodge se mobilise pour que des œuvres pillées trouvent leur chemin vers leur terre d’origine.
Visages et témoignages : le peuple cambodgien
Au-delà des pierres et des rites, le film met en lumière des destins individuels : anciens sujets filmés qu’on retrouve, locaux engagés dans la préservation du patrimoine, familles de village dont les enfants aspirent à un avenir nouveau. Le contraste entre archives et présent crée une tension narrative forte. L’une des rencontres marquantes : un paysan du Cambodge rural devenu acteur local de mémoire :
Je ne voulais pas que notre passé s’efface. Je voulais qu’on se souvienne, mais aussi qu’on avance. "
Ces récits personnels incarnent la métamorphose d’un peuple sorti d’un traumatisme collectif avec le régime des Khmers rouges et en quête de résilience. Le film invite à interroger la façon dont chacun construit sa mémoire, et comment le lien avec les ancêtres irrigue la vie contemporaine.
Enjeux, portée et résonances du documentaire
Le film s’inscrit dans une dynamique plus large : celle du retour du Cambodge dans les consciences internationales comme acteur culturel. À une époque où les controverses territoriales avec la Thaïlande ou les politiques d’investissements étrangers pèsent sur l’image, ce documentaire réaffirme l’importance d’un récit porteur de dignité.
Film et diffusion : capter l’attention au-delà des frontières
La diffusion dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie sous l’égide de Connaissance du Monde témoigne d’une volonté de faire partager ce regard à un large public. Le cycle permet de faire voyager les spectateurs sans quitter leur salle locale. Le choix d’un récit fondé sur le contraste hier / aujourd’hui, disparition / renaissance, constitue un atout narratif et un outil de sensibilisation. Le film se distingue des simples films de voyage par sa dimension humaine, documentaire et réflexive.
Un regard sur les défis contemporains
Le documentaire effleure certains défis actuels : la pression touristique sur les sites archéologiques, la nécessité de restaurer et d’entretenir des temples fragiles, l’enjeu de restituer des objets d’art dispersés, ou encore la tension entre développement économique et maintien des traditions. La revalorisation de l’identité khmère passe également par le renforcement des archives culturelles, la formation de jeunes artistes, et la diffusion d’un patrimoine remis aux mains des Cambodgiens. Le film, en ce sens, se veut aussi un outil de plaidoyer discret.
Outre une invitation au voyage, " Cambodge, le sourire retrouvé " est un retour sur soi, une exploration de ce qui résiste au temps et une fenêtre ouverte sur la force d’un peuple pour se reconstruire. En montrant des temples et des visages, en tissant des dialogues entre archives et présent, le documentaire permet de redécouvrir le Cambodge non pas seulement comme un décor exotique, mais aussi comme un espace de mémoire et d’espoir.
Sources de l'article
- Photos Connaissance du monde Aquitaine et Midi-Pyrénées © n-cdm
- Programme Connaissance du Monde 2025 - 2026
- Les prochaines séances par ville sur le site officiel n-cdm.org
