Les Néo-Aquitains confirment leur avance en matière de tri des déchets avec 88,5 kg d’emballages et papiers triés en 2024

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Une région en avance sur la moyenne nationale. Les derniers chiffres communiqués par Citeo pour l’année 2024 placent une nouvelle fois la Nouvelle-Aquitaine parmi les régions les plus engagées de France en matière de tri. Avec 88,5 kg d’emballages et de papiers collectés par habitant, le territoire dépasse largement la moyenne nationale et confirme la montée en puissance d’un geste qui s’inscrit durablement dans le quotidien des habitants.

Modernisation, nouveaux usages : ce qui booste le tri en Nouvelle-Aquitaine
Modernisation, nouveaux usages : ce qui booste le tri en Nouvelle-Aquitaine

À l’échelle de la France, chaque habitant a trié en 2024 environ 72 kg d’emballages ménagers et de papiers graphiques. En Nouvelle-Aquitaine, ce chiffre atteint 88,5 kg par personne. L’écart est net et témoigne d’une dynamique régionale déjà ancienne, mais qui continue de se renforcer. Les données transmises par Citeo montrent que la région se classe au quatrième rang national, preuve qu’un cap a été franchi dans la manière de gérer les déchets du quotidien.

Dans le détail, les emballages légers progressent particulièrement. Ils représentent 33 kg triés par habitant, avec une hausse de 8 % sur un an. Le plastique, souvent au cœur des débats, enregistre à lui seul une progression de 9 %, portée par l’extension des consignes et par l’adaptation des centres de tri aux nouveaux flux de matières. Le verre reste une valeur sûre avec 39,7 kg par habitant, malgré une très légère baisse qui ne remet pas en cause sa place centrale dans le recyclage régional. Les papiers graphiques reculent en revanche à 15,9 kg par habitant, une baisse de plus de 12 % en lien avec la diminution du gisement disponible, conséquence directe de la généralisation des usages numériques.

Des dynamiques contrastées selon les départements

Derrière la moyenne régionale, les situations locales dessinent un paysage plus nuancé. Certains départements se distinguent par des performances particulièrement élevées. C’est le cas de la Charente-Maritime, qui dépasse les 116 kg triés par habitant et se place ainsi parmi les territoires les plus performants de la région. La Dordogne, les Landes ou encore le Lot-et-Garonne affichent également des niveaux élevés et surtout des progressions notables, en lien avec la tarification incitative et avec la modernisation des dispositifs de collecte.

La Gironde évolue dans une autre configuration. Le volume global y est plus modéré, mais la tendance est favorable. En quatre ans, les performances de tri ont augmenté de 11 kg par habitant grâce à la montée en puissance de centres de tri de nouvelle génération, comme ceux de Trigironde et de Bordeaux Métropole. Cette progression régulière illustre l’effet de la modernisation des équipements lorsque celle-ci s’accompagne d’une communication claire auprès des habitants.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’agglomération du Pays Basque a choisi de renforcer le maillage du territoire en densifiant les points d’apport volontaire. En Charente-Maritime, le territoire de CYCLAD a remplacé des bacs de regroupement par des bornes enterrées ou aériennes plus accessibles. Dans la Vienne, à Grand Châtellerault, la conteneurisation des ordures ménagères et des emballages s’est accompagnée d’une réduction de la fréquence des tournées, étape préparatoire à l’arrivée d’une taxe incitative prévue à l’horizon 2027–2028. Autant d’exemples qui montrent comment chaque territoire ajuste ses outils en fonction de sa géographie, de sa démographie et de ses priorités.

Infographie des tonnages triés en kg/hab par département en Nouvelle-Aquitaine : emballages légers, verre, papiers graphiques et total annuel.Infographie des dechets triés en kg/hab par département en Nouvelle-Aquitaine : emballages légers, verre, papiers graphiques et total annuel © AquitaineOnLine

Moderniser les dispositifs pour faciliter le geste de tri

Si la Nouvelle-Aquitaine progresse, c’est aussi parce que le tri devient plus simple à effectuer. Dans de nombreux territoires, les habitants disposent désormais d’un bac jaune unique pour l’ensemble des emballages, ce qui réduit les hésitations au moment de déposer une bouteille, un pot de yaourt ou un carton d’emballage. Les collectivités ont également multiplié les équipements dans l’espace public. De nouvelles colonnes, des abris bacs et des corbeilles de tri ont été installés dans les centres-villes, aux abords des zones commerciales, le long des axes touristiques et sur les littoraux fréquentés.

Sur le Bassin d’Arcachon, au nord comme au sud, la priorité a été mise sur le tri hors foyer, afin de capter les flux générés par la fréquentation touristique. Dans les territoires plus ruraux, comme en Dordogne ou en Haute-Vienne, la mise en place d’une collecte spécifique des cartons à proximité des commerces et des zones artisanales facilite la séparation des flux dès l’origine. Partout, la même idée s’impose : plus le tri est lisible et accessible, plus le geste devient évident pour les habitants.

Une filière nationale en progrès mais encore sous pression

Les chiffres nationaux montrent une filière en mouvement, mais sous tension. Le taux de recyclage des emballages atteint désormais 69 %, soit une progression réelle mais encore insuffisante au regard des objectifs fixés par la France et par l’Union européenne. Dans le même temps, la recyclabilité moyenne des emballages se situe autour de 92 %, ce qui signifie que la très grande majorité des produits mis sur le marché peut théoriquement être recyclée. D’ici la fin de l’année, trois emballages plastiques sur quatre devraient être recyclables, grâce à la montée en puissance de nouvelles filières, notamment pour le polystyrène.

Cette évolution ne s’accompagne pas encore d’une hausse suffisamment forte des performances globales. L’éco-contribution payée par les entreprises a doublé en cinq ans, alors que le taux de recyclage n’a gagné que quelques points. Pour Citeo, cette situation impose d’activer tous les leviers disponibles : développement de la consigne pour réemploi et recyclage, généralisation de la tarification incitative, contrats de collecte orientés sur la performance, collecte séparée des cartons, mais aussi soutien aux démarches de réduction à la source. Les territoires néo-aquitains qui ont déjà engagé ces transformations esquissent les contours de ce que pourrait être le modèle de demain.
Citeo Pierre Antoine geste de tri

La Nouvelle-Aquitaine comme laboratoire de la transition

En observant la trajectoire régionale, on devine une forme de laboratoire à ciel ouvert. La Nouvelle-Aquitaine teste des solutions, ajuste ses dispositifs, mesure leurs effets et capitalise sur les expériences réussies. Le déploiement massif de colonnes d’apport volontaire dans certains secteurs, la conteneurisation progressive de la collecte dans d’autres ou encore la montée en puissance de la tarification incitative sont autant de démarches qui inspirent déjà d’autres régions.

Pour les habitants, ces changements se traduisent par des gestes simples, répétés chaque jour : rincer un pot en plastique, aplatir un carton, déposer une bouteille dans la colonne verre la plus proche. Pour les collectivités, ils supposent des choix budgétaires, des investissements matériels et un travail de pédagogie soutenu. Pour la filière, ils représentent un passage obligé vers un système davantage circulaire, dans lequel les déchets deviennent des ressources et où la performance environnementale rejoint les enjeux économiques.

Un indicateur social autant qu’environnemental

Le tri ne se résume plus à une opération purement technique. Il raconte aussi un rapport au territoire et à la façon dont les habitants se projettent dans l’avenir. Dans de nombreux foyers, les bacs de couleur font désormais partie des automatismes, au même titre que l’économie d’énergie ou la réduction des gaspillages alimentaires. Les chiffres de 2024 traduisent cette évolution. En dépassant largement la moyenne nationale, la Nouvelle-Aquitaine montre qu’un territoire peut conjuguer modernisation, pédagogie et mobilisation citoyenne pour améliorer sa gestion des déchets.

Cette avance n’a rien d’un aboutissement. Elle sert plutôt de point d’appui pour aller plus loin, notamment en matière de réduction du volume global de déchets, de développement du réemploi et de conception d’emballages plus sobres. En ce sens, les 88,5 kg triés par habitant en 2024 constituent à la fois une photographie d’un état des lieux et un indicateur de potentiel. Ils disent ce qui a déjà été accompli et ce qu’il reste encore à inventer pour que la région poursuive sa trajectoire vers des emballages toujours plus circulaires.

Une infographie pour visualiser les chiffres du tri

Pour accompagner cette photographie chiffrée, une infographie synthétise les principaux indicateurs régionaux : volume total trié par habitant, répartition entre emballages légers, verre et papiers graphiques, ainsi que les progressions observées dans plusieurs départements. Elle met également en évidence la place particulière de la Charente-Maritime, qui dépasse les 116 kg par habitant, et rappelle le rôle de la modernisation des équipements et de la tarification incitative dans la progression des résultats.

 infographie Image 13 nov. 2025 16 12 39© AquitaineOnLine

FAVICOSources de l’article

Données issues du document transmis : communiqué Citeo « Chiffres clés 2025 – Nouvelle-Aquitaine ».
Crédit Photo CITEO