L'Abbaye Sainte Marie du Rivet à découvrir à Auros

Abbaye Sainte Marie du RivetA proximité des Graves et du Sauternais, l’abbaye Sainte Marie du Rivet reste un lieu source, chargé d’histoire tant sur le plan humain que sur le plan spirituel. C’est un monastère bien vivant, caché mais rayonnant. Une vingtaine de sœurs y mènent une vie monastique, fondée sur plusieurs piliers qui sont la liturgie, la lectio divina, .....

.... la vie communautaire, le travail.  Un document de 1729 fait remonter l’Abbaye du Rivet au temps de Charlemagne et, de fait, l’architecture témoigne d’un établissement monastique d’époque carolingienne dont on voit les murs et les piles englobés dans des constructions postérieures. Il s’agissait sans doute d’un monastère bénédictin.

Ce monastère fut affilié à l’Ordre cistercien en 1189, par l’Abbaye de Ponteaux, elle-même de la filiation de Pontigny. En 1264, une Bulle du Pape Urbain IV prend le Rivet sous sa protection et l’exempte de la juridiction de l’évêque de Bazas. Le monastère est déjà sous le titre de Sainte Marie. Le roi d’Angleterre Henri III Plantagenêt s’engageait à le protéger. C’est de cette époque que date l’église avec ses murs épais de plus d’un mètre.

Le 22 avril 1288, le roi d’Angleterre, Edouard Ier accorde une rente annuelle au monastère. Celui-ci sera érigé en abbaye en 1408. Eprouvée par la Guerre de Cent Ans qui fut terrible dans la région, l’abbaye ne compte plus que cinq religieux en 1478. En 1593, on garde le souvenir d’un certain Jean de Fabas, protestant, dont les troupes pénétrèrent dans l’abbaye, molestèrent, mutilèrent les moines, pillèrent, démolirent, mirent le feu aux archives et aux bâtiments et laissèrent la communauté dans la misère et les ruines.

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Au XVIIe siècle, plusieurs abbés du Rivet restaurèrent tout à la fois la vie conventuelle et les bâtiments. En 1702, Louis XIV nomma un abbé commendataire. Il ne restait à ce moment qu’un moine. Le XVIIIe siècle est marqué par la construction et l’ornementation de l’abbaye au goût baroque du temps. Ce fut une époque prospère. En 1779, l’abbé sera Charles Benjamin Leclerc de Buffon, frère cadet du célèbre naturaliste. Grâce à lui, de beaux arbres furent plantés dont il reste encore quelques témoins aujourd’hui.

A la Révolution, il ne restait que 2 moines. Devenu bien national, le monastère fut vendu  le 30 mars 1791 et une partie de son ameublement dispersée. En 1880, le cardinal Donnet vint bénir la statue de pierre représentant Notre Dame du Rivet, laquelle se trouvait depuis la révolution dans le cimetière de Brannens. Le 25 mars 1885, le Rivet devint la propriété de la famille TAMIZE qui s’employa à faire restaurer le monastère. Le couple Ismen de Tamizé fut encouragé dans cette entreprise par sa gouvernante Louise Ripas laquelle fut guérie à Lourdes en 1887, et fut à l’origine de la création au Rivet d’une grotte semblable à la célèbre grotte de Lourdes (bénie le dernier jour de l’année 1890).

Puis, en 1938-1939, les moniales cisterciennes de Blagnac (Haute-Garonne) qui cherchaient depuis 1936 (époque de la construction de l’aéroport de Toulouse) un nouveau domaine, s’installèrent au Rivet. C’est la grotte  qui décida l’abbesse de Blagnac à acquérir le Rivet. Elle vit là un signe : Jeanne VEDERE, (la cousine de Bernadette Soubirous) avait été religieuse à Blagnac (de 1867 à sa mort, en 1899). Il y eut beaucoup à restaurer et à aménager durant les années de guerre qui furent très difficiles et les sœurs travaillèrent très dur et menèrent une vie très pauvre pour faire face à tous les frais. Aujourd’hui la vie monastique continue dans ce lieu chargé d’Histoire et… l’on continue de restaurer et d’aménager !

abbaye-du-rivetLa vie au monastère du Rivet

"La vie monastique est un appel à suivre le Christ dans un lieu précis et une communauté de sœurs avec le désir que la vie nous conduise à une rencontre toujours plus forte avec lui, mais aussi avec les hommes dans le mystère de la prière. Ce désir peut apporter une joie profonde, mais il n’exclut pas les moments de doute, de difficultés parfois. L’ombre permet à la lumière de se révéler.
C’est aussi une aventure… l’entrée dans la vie monastique nous ouvre des perspectives insoupçonnées lorsque nous entrons au monastère. Nous sommes conduites à une découverte de plus en plus réelle de ce que nous sommes, de ce qu’est l’homme, l’humanité, si nous collaborons à l’œuvre de l’Esprit en nous. Cette connaissance de plus en plus profonde nous rapproche de tous les hommes et nous édifie au sens fort, c’est-à-dire nous construit.  
La vie monastique est un chemin, il en est d’autres. Mais c’est notre chemin, celui qui nous mène là où nous devons aller. Nous ne sommes pas seules sur cette route qui s’enracine dans le passé, mais qui nous projette en avant dans la mesure où nous vivons l’instant présent comme ce qui est l’essentiel à vivre."

La vie spirituelle
"Nos journées connaissent des alternances entre prière personnelle, offices et eucharistie chantés quotidiennement, lecture de la Parole de Dieu et travail.  Les offices, répartis dans la journée, deviennent comme des tremplins, relançant la prière personnelle. Ils sont comme les arches d’un pont, nous faisant traverser le temps en ravivant notre attachement au Seigneur, en union avec l’Eglise et tous les hommes, nos frères. Au cœur de notre journée, il y a la célébration de l’eucharistie, centre et sommet de notre vie chrétienne.
La lectio divina ou lecture méditée est une approche priante de la Parole de Dieu. Ce n’est pas une étude, mais le lieu de la rencontre entre la Parole de Dieu et le cœur de l’homme. Il s’agit de se mettre face à la Parole, de la scruter, de la méditer, de la creuser, de la ruminer, de laisser l’Esprit Saint agir comme révélateur du message de cette Parole."

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La vie communautaire
"Notre communauté monastique, ici au Rivet, rassemble des femmes d’origines différentes (nous serons bientôt cinq nationalités) ; nous menons la même vie en cherchant à équilibrer solitude et vie commune. Nous sommes d’origine sociale différente, de tempérament différent, de caractère différent ; nous avons exercé un métier avant de rentrer au monastère et c’est avec ce que nous sommes que nous construisons, au jour le jour, la communauté, dans le respect de l’autre et le souci d’une vraie vie fraternelle.

Notre travail… C’est ensemble aussi que nous gagnons notre vie par un travail rentable. « Ils seront vraiment moines s'ils vivent du travail de leurs mains à l'exemple de nos Pères et des Apôtres » (Règle de Saint Benoît)."

La boutique de l'abbaye du Rivet

" Notre principal gagne-pain est l’élevage et l’abattage de volailles fermières (poulets, chapons, oies et pintades). Nous cherchons à développer ce créneau économique. Chaque mercredi, nous avons une journée d’abattage et nous vendons notre produit dans notre magasin monastique. Chaque jeudi, une sœur part livrer sur différents points de vente à Bordeaux et aux alentours.
Nous fabriquons aussi des gâteaux secs que nous vendons également dans notre magasin, dans lequel nous proposons aussi des produits d’autres monastères, ainsi que de l’artisanat réalisé au Rivet (foulards peinture sur soie, bougies). Nous avons un atelier de confection de vêtements liturgiques (étoles, chasubles, aubes).
Nous avons un lieu d’accueil pour recevoir les personnes qui désirent passer quelques jours dans la solitude, le silence et la prière. Toutes ces activités nous permettent de vivre au quotidien, et elles sont indispensables pour nous."

Propos de Mère Marie Christine, Abbesse du monastère

Vous pouvez vous rendre sur le site internet de l'abbaye pour nous découvrir encore un peu plus ou venir au monastère pour rencontrer la réalité.

  • Abbaye du Rivet, située à Auros à 15 km au sud de Langon en Gironde.
  • Renseignements 05 56 65 05 30

Découvrir le site de l'abbaye Sainte Marie du Rivet