... phylloxéra. L’apparition des premiers porte-greffes en Europe, l’utilisation de cépages résistants, la conservation de certaines variétés ancestrales aujourd’hui disparues, La Madeleine offre le témoignage d’une période clé dans la viticulture française.
Le Phylloxéra est apparu relativement tôt dans le Sud Ouest de la France, puis s’est développé de manière galopante dans les années 1870. Ainsi, la majeure partie du vignoble fût décimée. Quelques années plus tard, la culture viticole de la région s’est peu à peu remise en place, mais, avec des méthodes différentes qui aspiraient à un vent de modernité.
La parcelle de la « Madeleine », fut une des premières replantées après le phylloxéra, donc, dès 1880 selon les experts ampélographes. Ce site unique en son genre nous offre le témoignage de cette période clé pour la viticulture française. L’apparition des premiers porte-greffes en Europe, l’utilisation de nouveaux cépages, la conservation de certaines variétés ancestrales aujourd’hui disparues, réalités dont la Madeleine est la trace vivante ! Aujourd’hui, ces pieds de vignes si particuliers façonnent une zone préservée de l’appellation, et ce, depuis plus d’un siècle. Ces ceps si singuliers, à majorité Tannat, ont avec le temps revêtus un caractère exceptionnel. La parcelle est gardée par un porche dit de la « Madeleine » qui lui, date du XIVème siècle. Une porte d’entrée symbolique pour le site qui représente la renaissance de notre vignoble.
Cette parcelle de plus de cent ans est dans un exceptionnel état de conservation. Le temps creuse les ceps mais, s’il meurt d’un côté, le bois renait pour continuer à protéger les vaisseaux qui acheminent la sève depuis les racines jusqu’au branches, aux feuilles et aux fruits. L’enracinement profond permet à ces vignes de résister aux caprices des millésimes en allant puiser l’eau et les nutriments nécessaires au coeur du terroir.
La vigne est une plante pérenne mais l’un des secrets de sa longévité est l’équilibre entre la végétation et les fruits que le vigneron cherche à atteindre chaque année… depuis plus de cents ans. Le savoir-faire passe par une taille en Guyot au cours de l’hiver. Puis les travaux en vert s’enchainent avec l’épamprage, l’ébourgeonnage, le palissage, l’effeuillage… Les rangs sont enherbés pour générer une légère concurrence avec la vigne et ainsi maîtriser sa vigueur. Les vendanges en vert s’imposent en juillet pour ne laisser que 5 ou 6 grappes par pieds afin que chaque baies soit correctement nourrie et arrive à complète maturité. L’ensemble de ces travaux sont raisonnées et complétés par une protection contre les maladies qui, aujourd’hui, s’appuient sur des outils innovants.
A l’approche des vendanges, les dégustations de baies et les contrôles de maturité s’intensifient pour déterminer la date de récolte optimale. Encore aujourd’hui, les équipes de vendangeurs ramassent les raisins à la main pour protéger ce cépage si délicat qu’est le Tannat.
Vinification
La vendange est acheminée au chai du lycée de Riscle. Les grappes sont éraflées puis foulées avant d’être encuvées. Quelques jours de macération permettent la diffusion des arômes et de la couleur dans les jus avant que la fermentation alcoolique débute. Elle s’opère sous des températures maîtrisées autour de 26°C. Au cours des premiers jours, des remontages réguliers mais délicats sont complétés par un pigeage manuel afin d’extraire délicatement la couleur et les tanins les plus soyeux. La cuvaison ne dépasse 30 jours pour ne conserver que le meilleur du Tannat. Ensuite, les jus de goutte sont écoulés et seront alors mis en fût de 400L pour que la fermentation malo-lactique démarre naturellement. Souvent, elle se termine avec le redoux du printemps, l’année suivante.
Elevage
L’entonnage dès le début de cette seconde fermentation permet au bois de se fondre plus harmonieusement aves les tanins du vin. C’est pourquoi, lorsque la fermentation malo-lactique est terminée, les vins sont laissés dans les fûts de 400L et précieusement surveillés pendant 12 à 14 mois. Pour ne rien dénaturer de l’expression du fruit, les deux tiers sont des fûts de un vin.
Dégusatation
Le nez intense libère des notes fruitées (cerise) et épicées. L’attaque est franche, la bouche est pleine, généreuse. Le bel équilibre entre densité et fraîcheur reflète la force de ce terroir alors que les tanins, surprenant par leur finesse, traduisent l’âge de ces vignes. Les arômes de fruits murs s’expriment sous une matière soyeuse pour laisser place à une finale suave tout en longueur.
Accords mets/vin
Copeaux fins de jambon de pays, magret de canard unilatérale, tartare de boeuf truffé, ragout de cuisses de pigeonneaux et poitrine sautée.
Christine Cabri - Le maître de chai
"A 5 ans, sur le domaine familial, j’allais goûter le jus de raisin directement à la sortie du pressoir … Une véritable gourmandise !" Oenologue des Grands Vins de Plaimont, Christine a affirmé son expertise dans les assemblages, qui doivent refléter tout le caractère des terroirs de cette appellations.
Situé au coeur du Sud-Ouest, le vignoble de Plaimont s’étale depuis les contreforts pyrénéens jusqu’aux collines ondulantes de la Gascogne, sur des terroirs d’une richesse unique. Un millier de vignerons, défendant l’esprit coopératif, se sont engagés dans une conduite précise de leur vigne tout en respectant au mieux l’environnement et leurs traditions séculaires. Avec leurs différents cépages autochtones, leur savoir-faire et leur exigence, ils sont parvenus à sublimer les terroirs des appellations Madiran, Pacherenc du Vic-Bilh, Saint Mont et Côtes de Gascogne.
Au coeur du Sud-Ouest préservé, l'Appellation d’Origine Contrôlée Saint Mont s'étend sur les collines du piémont pyrénéen. A l’ouest du Gers, les terroirs d’exception permettent aux cépages autochtones d’exprimer leur authenticité et leur générosité Dès le XIème siècle, les moines bénédictins cultivaient la vigne dans cette zone comme en témoigne aujourd'hui le monastère surplombant le village de Saint-Mont. Le climat, frais et humide au printemps, permet aux cépages autochtones d'atteindre leur pleine maturité grâce à une arrière saison chaude et sèche. La surface cultivée est de 1250 hectares.