Un hommage à Bordeaux dans l'album d'Estelle Valensuela

Estelle Valensuela, une Girondine aujourd’hui installée à Zurich qui s’apprête à publier son album Droit devant. (4 mai) Sur son album, la Bordelaise dédie une chanson à la Gironde. Un portrait sublime de Bordeaux et ses environs sur le titre D’où je viens.

Estelle Valensuela, album Droit Devant
Estelle Valensuela, album Droit Devant

Estelle Valensuela a composé l’intégralité des textes de ce premier album dont le titre nous fait penser qu’elle file depuis toujours Droit devant.

A l’écoute de cet opus, c’est tout d’abord sa voix chaude qui nous happe et nous rappelle les grandes voix francophones qui nous font vibrer depuis le milieu des années 90. Derrière la chaleur de cette voix se niche quelques élans cristallins qui soulignent avec force la richesse des textes.

On parle ici d’amour évidemment et de filiation, de sentiments profonds, à l’image de La maudite qui nous prend au corps. Mais le ton se fait parfois plus léger, comme l’illustre le titre Mesdames, où non sans malice, Estelle se place dans la peau des hommes qui se défendent de ne pas être un conte de fée ou de ne pas s’intéresser qu’aux corps des femmes. Dans La fille du bar, Estelle va même jusqu’à flirter, d’une voix suave, avec des intonations jazzy.

Le parcours multiculturel d’Estelle Valensuela se devine lorsque les pistes défilent, en imprégnant en toile de fond l’essence des différents titres. D’où je viens nous dépeint le portrait de Burdigala, nom antique de la ville de Bordeaux, à qui l’artiste écrit tout son amour dans une lettre – tandis que Ein paar Perlen , dans une splendide ballade, permet à cette passionnée de chanter dans la langue de Goethe. Une langue, un pays, une histoire qu’elle met également à l’honneur dans Lass die Mauer fallen, un titre imaginé devant les traces de l’ancien mur de Berlin.

Au final, Estelle Valensuela nous délivre un album multiple qui n’est pas sans rappeler les grandes heures de la variété française, à qui elle rend aujourd’hui toute sa noblesse.

Un hommage à Bordeaux dans l'album d'Estelle Valensuela

Paroles du titre "D’où je viens"

D’où je viens
Si loin déjà et pourtant si proche
Son nom en moi joue les doubles-croches
De la mélodie de ma jeune vie
 
Suffit juste que j’abaisse les paupières
Et j’y suis, des années en arrière
Quand, sur le frais chemin du lycée
Je fendais les grappes pleines de rosée
D’un Haut-Brion ou d’un Pape-Clément
Sa sève noire cerise charnellement
Se confond à elle comme l’enfant
Qu’elle a vu grandir jusqu’à vingt ans
 
Un hommage à Bordeaux dans l'album d'Estelle ValensuelaDe Pey-Berland, de place Gambetta
De la Victoire et ses bodegas
Elle aussi a sa place des Grands-Hommes
De feu son port des îles et du rhum
Des Quinconces et des allées Tourny
Du Parlement, de la Comédie
Des senteurs de figuiers et d‘embruns
Je me souviens
D’où je viens
 
Chorus
Viens, viens, prends-moi la main
J’t’emmène voir ces contrées
Là où tout se rêvait
Où tout s’imaginait
Viens, viens, prends ma main
J’t’emmène vers ces matins
Quand j’voulais être quelqu’un
Viens voir d’où je viens
 
Si loin déjà, elle reste si proche
Burdigala résonne dans sa roche
Eternelle reine en terre de Guyenne
 
Suffit juste que j’abaisse les paupières
Et s’élance au loin son pont de Pierre
Qui dans la nuit pare de mille lumières
Les eaux chagrines d’une Garonne bien fière
Elles courent, courent rattraper l’océan,
Ses reflets bleu citron envoûtants
Au clair zénith des brûlants étés,
Et l’azur de son immensité
 
Du bassin d’Arcachon, d’Andernos
Des glaces en cornet quand j’étais gosse
Des jeux dans les vagues plages du P’tit Nice
Du Pyla et de son sable lisse
Du banc d’Arguin et du Cap-Ferret
Des landes sauvages, des mascarets
Des senteurs de bruyères et de pins
Je me souviens
D’où je viens
 
Chorus
D’où je viens