StaticObserver : fleuron de la nouvelle scène bordelaise

StaticObserver, savant mélange d'influences éclatantes et de lyrisme séraphiqueLa vie est une fable, racontee par un fou, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. Hybridation hypnotique entre James Blake et Son Lux, StaticObserver est un des fleurons de la nouvelle scène bordelaise. Electro mélodique habillée de cordes et de cuivres, c’est du côté de Satie ou de Prokofiev qu’il faut aussi attendre ce projet aux ....

.... ambitions filmiques et littéraires (Misfit, Faulkner’s) – on pense à Goldfrapp ou Beth Gibbons, également par les voix à fleur de peau.

Le leader du projet : Jean-Baptiste Guignard (rejoint sur scène par Julien Grolleau) est également enseignant chercheur en sciences cognitives, diplômé en lettres modernes américaines et ingénieur à ses heures perdues. C’est cette combinaison du langage, de la pensée et de la technique qui a donné naissance à StaticObserver, projet qui prend toute son ampleur en live avec CLAY, instrument électronique, capteur de mouvement qui remplace les instruments à cordes, créé par Jean-Baptiste.

Un EP en mai chez Such|Harmonia Mundi, suivi d’un LP en novembre, StaticObserver se décline sur scène en un live vidéo où la richesse des morceaux est décomposée à coups de machines, comme ce capteur de mouvements, créé par et pour le projet, qui per- met d’interpréter les cordes comme le ferait un chef d’orchestre.

Parti-pris électro radical : aucune séquence, c’est sans filet que se déroule le live, illustrant toujours la folie jugulée d’un personnage dont on suit les pérégrinations mentales. Du film d’animation ultra-coloré (conçu pour le projet) aux clippings abstraits, c’est le délitement et l’absence qu’on exemplifie – le chant et les lyrics les relaient sous forme de litanies cristallines.

StaticObserver, savant mélange d'influences éclatantes et de lyrisme séraphique

La voix, pierre angulaire et schizophrène du projet, est celle de Jean-Baptiste Guignard – hyperactif littéraire, docteur en sciences cognitives – qui cisèle, en 3 ans, chaque piste de l’album comme les chapitres d’un ouvrage oscillant entre littérature anglaise, psychanalyse et filmographie indé. Névrose du contrôle oblige, c’est aussi lui qui développe son propre instrument pour la scène.

Extirpé de la musique à l’image (Dior, The Wedding, etc.) et nourri de collaborations pop baignée de jazz revival (David Grumel, Nicolas Leroux, Sébastien Schuller), JBG devient rapidement StaticObserver, découvert en 2007 par Julien Birot (Electro Deluxe, Wise, Overhead, etc.) qui lui propose une signature sur son label.

C’est avec Julien Grolleau (Cliché) et Paulie Jan, artiste techno radical, qu’il embrasse en 2015 un tournant électro hybride (instruments et machines) et propose un live vidéo, une série de remixes sur vinyle, et une tape audio pour les aficionados de la chaleur sur bande.

A la suite de l’EP, la Gaité Lyrique incube le projet, où il travaille désormais sa scénographie en vue des dates françaises avec Ghost Culture ou Ez3kiel.

En savoir plus https://staticobserver.bandcamp.com/