L’élément commun : la simplicité et la quête de l’essentiel
Deux ans de travail
Une première tentative de réaliser un disque fut faite début 2013 mais... le résultat n’était malheureusement pas au rendez-vous. En effet, au retour d’une tournée frénétique avec la Reine de la pop Madonna, la tentation d’en faire trop, trop vite, était “trop” forte !
Le trio manquait d’énergie, de cohésion. Il n’était pas assez préparé et il manquait de justesse dans l’émotion et dans ses interprétations...
Sans parler de la fatigue accumulée lors de 88 concerts en 7 mois de “jetlag” quasi permanent : MDNA fut une aventure “hors normes”. Kalakan décide alors de réviser ses fondamentaux et de tout reprendre depuis le début pour se retrouver, se reconnecter avec “son” élément. De cette manière, il essaye de continuer à “grandir”, sans se trahir, sans trahir son public. Le trio nous propose aujourd’hui un second album, simple et épuré : une trace de son réel.
“Elementuak”, les éléments
Avec Ama Euskadi (Mère pays basque), chant a capella et premier titre du disque, Xan, Thierry et Jamixel nous mettent tout de suite en confiance. A l’image de leur concert, ce n’est pas que le groupe qui se met à nu, mais aussi l’auditeur lui-même. Tout le monde enlève son manteau et pose son masque ; On est entre amis, entre “humains”. Et c’est bien l’idée que l’on peut se faire de ce disque lorsqu’on prend le temps de l’écouter.
On y entend des moments d’intimité comme Txai, instant “live” et unique, entre txalaparta (percussion bois) et harmonium indien, ou bien Lo hadi aingüria, berceuse a capella d’une fragilité réconfortante. En outre, ce sont avec des chansons comme Bereterretxen Kantorea ou Andria Alargune que l’on découvre le caractère pop-rock du trio, voire presque punk dans Rebeleon. Les musiciens partagent aussi avec nous leurs émotions et leurs visions. Montebideoko berriak parle d’émigration, Bai Ama traite la relation Mère/Enfant, Ikusten duzu goizean est un hymne à un pays et à ses valeurs ; Hombarerimbom est conçu comme une chanson sans paroles à la mélancolie rebelle.
Enfin, les thèmes Kantuz et Sagarra Jo, présents dans le premier opus du groupe, sont dotés de nouveaux arrangements. « ELEMENTUAK », comme son nom l’indique, sont les “éléments” en vibration.
Ils sont mis au service de la musique, qu’elle soit traditionnelle ou moderne, d’ici ou d’ailleurs. Ils sont plus précisément mis au service de l’harmonie : l’harmonie des voix, l’harmonie avec le public, entre chacune des personnes présentes dans la salle, et enfin l’harmonie avec soi-même. Le bois, le métal, les peaux, l’air, et l’élément essentiel, le silence.
Au plus près des gens
Il ne pouvait pas y avoir de remise en question musicale sans que cela ne se ressente dans la démarche d’artisans des membres du groupe. Ainsi, ils osent revenir à la base du commerce : le contact direct avec le client. C’est pour cette raison que le CD sera absent des rayons surgelés tout autant que des bacs de disques. Kalakan fait le pari des modes de consommation différents : à l’instar du néo-citoyen qui va chercher lui-même son fromage chez le producteur local, il faudra désormais se rendre directement aux concerts du trio pour se procurer le disque « ELEMENTUAK ».
Cependant, Kalakan n’oublie pas pour autant tous ceux qui n’ont pas la possibilité de se rendre à ses concerts. Les “éléments” de cet album subiront leur « dématérialisation » pour se retrouver au format téléchargeable sur le site officiel du groupe http://www.kalakan.fr/
Kalakan
1 Groupe
3 chanteurs percussionnistes: Thierry, Xan et Jamixel .
1 langue
L’Euskara (langue basque), un choix naturel. C’est leur langue maternelle, celle avec laquelle ils ont appris à chanter. L’euskara est aussi la langue du répertoire qu’ils ont choisi de défendre et revisiter : le chant traditionnel basque.
1 état d’esprit
La Liberté au service de l’essentiel . Kalakan parie sur la simplicité , l’élégance et une communication avec son public qui soit génératrice et porteuse d’émotions.
Le concert - Un concept intimiste
D ès les premières notes, l’ambiance est posée. La lumière est crue, le décor est sobre et toute l’attention est portée sur le trio et sa musique. Fort de son expérience aux côtés de Madonna, et fidèle à ses débuts, Kalakan privilégie un rapport intime avec son public faisant le choix d’un retour à l’essentiel.
Avec une certaine prise de risque, laissant la place à l’imprévu et à la spontanéité, les membres de Kalakan misent sur une mise en scène épurée, rassemblant les auditeurs et les musiciens autour de la musique et des sensations qu’elle procure. Pendant 90 minutes, Thierry, Jamixel et Xan se mettent quasiment à nu, voix et percussions.
Ils chantent des textes basques du 16è siècle comme des textes de poètes contemporains, a’capella ou accompagnés de leurs tambours. La voix douce d’une berceuse côtoie les voix fières d’une “jota”. Ils frappent des percussions aux noms exotiques : txalaparta, ttun ttun, atabal, pandero... Tous sont des instruments traditionnels joués au Pays Basque aujourd’hui.
Les arrangements du trio font voyager l’auditeur des plaines arides navarraises d’Herribera aux vallées enclavées souletines, en faisant quelques détours par des villes comme Rio de Janeiro, New York, Londres, Rome ou Amsterdam. Kalakan, tout est là, sous nos yeux et nos oreilles, il suffit juste de se laisser aller.
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