... Jean-Pierre Gauffre signe ici un ouvrage plein d’humour sur Bordeaux et la Gironde. De nombreux aspects historiques, culturels, politiques y sont décortiqués en 150 définitions, avec un humour parfois cinglant, souvent impertinent, mais pas si absurde que cela. De A à Z, rien ni nul n’échappe à sa plume.
De Bazas au phare de Cordouan, de SaintÉmilion au Cap-Ferret, les passions, les manies des Bordelais et des Girondins, les traditions culinaires et linguistiques, les lieux célèbres de la culture, du vin, du tourisme, du patrimoine, des loisirs, jusqu’aux hérauts de la politique, de la littérature ou encore de la gastronomie, tous ont leurs définitions dans ce dictionnaire fait pour rire et prendre du bon temps. Une bulle d’oxygène à l’esprit décoiffant, illustrée avec humour par Lasserpe.
Jean-Pierre Gauffre est journaliste, chroniqueur et humoriste. Diplômé du centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris, il réalise une carrière de journaliste, essentiellement à la radio (France Inter, Radio 7, Europe 1, Radio Classique). Il est recruté par Jacques Martin sur France 2, avec qui il travaille pendant quatre ans, de 1992 à 1996, comme auteur et comédien, sur l’émission dominicale satirique « Ainsi font, font, font ».
En 1996, il quitte Paris pour s’installer en Gironde, où il reprend son métier d’origine en créant Le Journal du Médoc, dont il sera jusqu’en 2009 le rédacteur en chef. Il garde avant tout un pied dans le monde de l’humour à travers ses chroniques radiophoniques. Actuellement, il est chroniqueur quotidien sur France Bleu Gironde et commet, sur France Info, « Par le petit bout de la semaine », qui a pris le relais de sa chronique quotidienne « Il était une mauvaise foi ». Jean-Pierre Gauffre est également l’auteur d’ouvrages humoristiques : Tête à tête, Gueules d’État, l’Académie des Timbrés, Le Livre des Ricord, Les Ricord de la musique, Faces à farces, Le Grand cirque politique, publiés avec la complicité du caricaturiste Ricord, et, aux éditions Féret, du Petit Dictionnaire Absurde et Impertinent de la vigne et du vin, prix Jean-Carmet 2011.
Lasserpe (pseudonyme de Gille Lafitte) est né en 1966 à Mont de Marsan. Illustrateur de presse et dessinateur humoristique, il est l’auteur de Gardons le moral, dessins de crise.
Extraits
CÈPE : n. m.
Or brun des forêts girondines. Le cèpe est l’objet de toutes les convoitises, mais aussi de tous les mystères. À commencer par celui des lieux où l’on peut le cueillir. C’est aussi un marqueur absolu de la confiance et de l’amitié entre les êtres humains. Révéler à quelqu’un son endroit à cèpes, c’est comme lui donner son code de carte bancaire ou ses numéros de comptes secrets en Suisse. En clair, ça n’arrive jamais. Le cèpe girondin possède, en outre, la particularité d’être le meilleur de France, donc du monde. Ça coule de source. Mais aussi le meilleur à l’endroit où il sera ramassé par un autochtone. Pour un Médocain, rien ne vaut le cèpe du Médoc (voir ce mot). Il en sera de même pour un Bazadais ou un Réolais. Un mystère de plus que les mycologues chevronnés n’arrivent pas vraiment à expliquer. Cit. « — Tu les a trouvés où, tes cèpes ? — Par là… — Mais où çà, par là ? — Par terre… »
POCHE : n. f.
Sac en papier ou en plastique. Il s’agit là d’un des tout premiers mots à assimiler par le néo - Bordelais ou le néo-Girondin, sous peine de passer pour un Huron ou un Inuit fraîchement sorti de son igloo. Pire, pour un Parisien. Dans un commerce ou un supermarché, on ne glissera jamais les articles achetés dans un vulgaire sac, mais toujours dans une poche. Voire, quand la poche est vraiment de petite taille, dans un pochon. En fait, on se sent véritablement bordelais – ou girondin – le jour où, sans même s’en rendre compte, on est capable de dire à la vendeuse de sa boulangerie préférée: « Une chocolatine, s’il vous plaît ! Pas besoin de poche,c’est pour manger de suite… »
BOURSE (place de la) : n. p.
Fierté de Bordeaux où l’on se tord les pieds sur les pavés. Bordeaux est la plus belle ville XVIIIe siècle au monde. On ne voit même pas pourquoi on en discute. C’est une telle évidence. Et son symbole le plus parfait, la place de la Bourse, est donc la plus belle place XVIIIe siècle du monde. Des imbéciles lui préfèrent la place Stanislas de Nancy, avec ses grilles dorées. Cela nous fait pouffer. Avec ses façades ornées de pilastres d’inspiration ionique, ses corniches, ses balustrades, ses frontons, ses mascarons (voir ce mot) et la fontaine des Trois Grâces qui parachève le chef-d’oeuvre, c’est quand même autre chose que le forum des Halles. Aujourd’hui, ces bâtiments sont occupés par la chambre de commerce et d’industrie, le musée des Douanes et un restaurant de luxe. On n’y installera sans doute jamais de permanence des Restos du Coeur.
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Auteur : Jean-Pierre Gauffre
Date de parution : 2013 - Editions Feret
Présentation : 12 x 18 cm, 160 pages, relié, couverture cartonnée, illustrations originales
ISBN : 978-2-35-156-128-7
En savoir plus http://www.feret.com