.... Bordeaux où réside déjà une forte colonie espagnole. Durant les quatre dernières années de sa vie de 1824 à 1828, Goya dessine de Nouveaux Caprices (recueil de gravures) et parle de "meilleures trouvailles" avec des portraits, des scènes de rues, croqués lors de ses promenades dans Bordeaux où dans des lieux insolites comme les abattoirs, les prisons, les salles des tribunaux, les foires...
Durant cette période, Goya va produire toute une série de dessins et gravures que les biographes vont regrouper sous le titre des "Nouveaux Caprices" de Bordeaux. Goya, aigri par les événements politiques, pratiquement infirme, ne survit que quelques années à Bordeaux.
Après sa mort, en 1828, son fils fait don de ces dessins au conservateur du musée du Prado à Madrid, qui les remet au directeur des Beaux-Arts de Saragosse.
À la mort de ce dernier, 38 dessins sont achetés par un marchand d’art qui les revend à Otto Gerstenberg, important collectionneur à Berlin.
Les Nouveaux Caprices de Goya : prise de guerre
En 1945, lors de la bataille de Berlin, les troupes soviétiques récupèrent les oeuvres de la collection Gerstenberg. Certains des "Caprices" de Goya se retrouvent aujourd’hui dans les réserves du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Ces dessins restent à ce jour peu connus du grand public. Heureusement, en 1907, une association pour la propagation des livres d’art publia un Beau livre regroupant 38 de ces dessins sous le titre "Nouveaux Caprices" de Goya.
Publication d’un livre d’art
Les Dossiers d’Aquitaine prévoient l’édition d’un Livre d’Art regroupant les 38 dessins oubliés de Bordeaux avec des fiches explicatives, en quatre langues (français, espagnol, anglais, allemand), réalisées par le Docteur Jacques Fauqué, biographe bordelais de Goya.
L’ouvrage sera accompagné d’une reproduction en couleur d’un portrait de Goya et du célèbre tableau de "La laitière de Bordeaux".
Par cette édition, les Dossiers d’Aquitaine et tous les Amis de Goya veulent donner à ces dessins oubliés une reconnaissance internationale.
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EXTRAIT MUJER CON UN NIÑO Bordeaux, 1824-1828 125 x 175 mm Pierre noire et crayon gras lithographique Dans le dessin ci-contre c’est le même visage qu’a cette jeune fille s’amusant avec de jeunes enfants, sorte de reflet de la maternité. Cette oeuvre est à rapprocher d’une lithographie datant de la même époque "La lecture" : on y retrouve la même inclinaison et le même ovale du visage de la jeune fille, que l’on peut considérer comme un dessin préparatoire de "La laitière de Bordeaux", oeuvre surréaliste dans laquelle s’exprime le dialogue entre l’ermite de Bordeaux et Rosario. Dans ce tableau, oeuvre qui peut être prise pour son testament artistique, Goya, en une sorte de vision fantastique, met, en un face à face saisissant, deux regards, celui de la féminité, de la jeunesse, de l’espérance dans la vie, sous les traits d’une jeune fille (Rosario), et celui de la vieillesse, de la résignation à l’approche de la mort sous les traits de l’ermite (Goya). Cette oeuvre, longuement mûrie annonce l’impressionnisme par la façon dont Goya y traite la lumière. "La laitière de Bordeaux" appartiendra à Rosario Weiss ; ce fut le seul bien que lui laissa Goya. De retour à Madrid après 1833, pressée par le besoin, Rosario vendit son tableau pour une somme dérisoire au banquier Muguiro. AquitaineOnLine bénéficie d'un droit de reproduction accordé par les Dossiers d’Aquitaine |
Ces héliogravures pleines de cris, d’incertitudes, de violence, de sanglots, d’espérance, d’exaltation, sont l’expression même de l’âme de l’Espagne. Ces Caprices embrassent tous les genres. On y trouve de la politique, de la morale, de la philosophie, du macabre, du rêve, des scènes de moeurs. (Paul Lafond)