Lumières sur le Médoc

Lumieres-sur-le-MedocDes vignobles réputés (Margaux, Latour...) aux immenses plages de sable, en passant par la pinède, "Lumières sur le Médoc" sur des textes de Jean-Pierre Poussou mis en relief par les photographies de Jean-Joël Le Fur présente un tour d’horizon complet de ce pays contrasté et fascinant qu'est le Médoc.

Grâce à ses vins exceptionnels, le Médoc est connu dans le monde entier. Mais cette gloire ne concerne qu’une partie de son territoire : entre l’estuaire et l’océan, les modes de vie, l’architecture et le patrimoine naturel sont d’une grande diversité. Le talent d’historien de Jean-Pierre Poussou montre comment le Médoc s’est construit et développé au cours des siècles. Le regard d’artiste de Jean-Joël Le Fur révèle ce pays sous un jour inédit.

"Pour les estivants comme pour les amateurs de vin, il fait figure de pays exceptionnel, connu partout, et où l’on souhaite venir pour ses magnifiques plages comme pour ses grands vins, qui sont les « lumières » du Médoc, avec les attraits si prenants des larges étendues restées si proches de ce que l’on considère comme l’état de nature."

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Les auteurs

Jean-Pierre Poussou est professeur émérite d’histoire moderne à l’université Paris IV-Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à ses domaines de recherche, qui sont l’histoire urbaine et économique, l’étude des migrations, l’histoire des îles Britanniques et l’histoire du Sud-Ouest.

Jean-Joël Le Fur est natif du Bassin d’Arcachon et amoureux de sa région. Spécialisé dans la photographie des grands sites, il s’intéresse aux patrimoines naturel et humain et puise la matière de son travail dans les particularismes de chaque région.

EXTRAIT
C’est surtout hors saison que le Médoc déploie ses charmes propres, liés à la place considérable qu’a gardée ce que l’on peut appeler, pour faire bref, la nature « sauvage ». La faune et surtout la flore du Médoc, dans sa variété et sa richesse, retiennent l’attention, comme l’a montré un remarquable ouvrage récent d’Alain Béguerie et Jean-Yves Boutet, La Flore et ses paysages en Médoc, édité en 2005 par l’Association culturelle de Lacanau. Les photographies et le texte permettent d’en saisir la beauté, notamment pour les étangs et pour les marais (Ordonnac et Arcins), avec des présences aussi précieuses que rares du courlis cendré ou des bruyères méditerranéennes. On ne saurait trop le souligner : la variété des étangs et marais que l’on rencontre ici, les dunes du littoral ou les parties boisées, mais aussi la beauté des vignobles, tout spécialement à l’automne, donnent aux parcours et promenades un prodigieux intérêt. Lumiere-sur-le-Medoc-03

Certes, nous n’avons plus affaire à ce pays qui suscitait la passion d’étienne de la Boétie : "Ô Médoc ! mon pays solitaire et sauvage […] Il n’est point de séjour plus plaisant à mes yeux Tu es au bout du monde et je t’en aime mieux. "

Le Médoc est resté à bien des égards, jusqu’à nos jours, un conservatoire des traditions et des usages : les affrontements sur la chasse à la tourterelle l’ont bien montré, dont l’un des résultats est le recul marqué de la chasse aux migrateurs, qui était un genre de vie et une coutume remontant ici à la nuit des temps ; seulement la moitié des chasseurs s’y adonnent encore. On peut également souligner que les cabanes de pêcheurs abondent le long de la rivière. Ces possibilités ont été prises en compte depuis une bonne décennie : des visites guidées permettant de découvrir la nature médoquine sont désormais organisées, y compris l’été. La réserve naturelle nationale des dunes et marais d’Hourtin, qui s’étend sur plus de 2 000 hectares, sur une bande de quelques kilomètres de large le long de l’océan, permet des découvertes et des promenades magnifiques.

La piste cyclable qui mène de Bordeaux à Lacanau est depuis longtemps très fréquentée, mais on peut aussi citer, sur une distance plus courte, celle qui, en une douzaine de kilomètres, mène le long de l’océan et sous les pins, du Porge à Lacanau ; elle avait été créée au début du xxe siècle pour les résiniers et les agents des Eaux et Forêts ; réaménagée, elle fait aujourd’hui le bonheur des estivants et en toutes saisons des promeneurs, dans un décor d’autant plus prenant qu’il n’y a rien en dehors de la nature littorale !

 Editions Sud-Ouest