Audijos, un Robin des bois gascon

invisibles-jean-harambat-01.jpgPour son 1ier album, Jean Harambat a décidé de raconter l’histoire vraie de Bernard d’Audijos, Robin des bois gascon qui, à la tête de ses «Invisibles» lutta en 1665 contre Colbert qui voulut imposer la gabelle. Une BD historique ambitieuse, digne des ouvrages d’Alexandre Dumas.

 
Gascogne, aux alentours de 1665.
En 1661, à la mort de Mazarin, le roi Louis XIV règne seul sur la France. Le Roi Soleil se soucie peu de son peuple. La famine mais aussi les épidémies s’abattent sur l’hexagone un an plus tard. Dans ce contexte de misère, Colbert impose la gabelle, le terrible impôt sur le sel…
 
En Gascogne, le gouverneur Pellot, un cousin de Colbert, est chargé d’appliquer le terrible impôt. Ses hommes de main, les « gabelous » attaquent, pillent, tuent même pour parvenir à récupérer le sel. Mais la jacquerie s’organise. Les paysans, qui font la guerre aux gabelous, sont surnommés les Invisibles.
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Bernard d’Audijos, revenu avec titres et honneurs de la guerre des Flandres, aparaît à la noblesse locale — humiliée par le pouvoir royal — comme l’homme providentiel pour prendre le commandement de ses gens, les paysans, afin d’organiser la révolte, la jacquerie.

audijos-harambat-02.gifD’Audijos, sous la pression conjointe de sa mère, de sa soeur et de sa fiancée, finit par accepter, ne pouvant pas échapper à son passé ensanglanté et à son destin de soldat.
 
Trois femmes, tel un choeur antique, narrent la vie de ce « Robin des bois » gascon du XVIIe siècle.
Tout d’abord, il y a sa mère, Diane. Issue d’une famille de haute noblesse, les Talazac Bahus, elle s’accroche désespérément à l’ancien système féodal et au pouvoir déliquescent des seigneurs de province. Puis, sa soeur, Anne. Quelque peu sauvageonne, si proche des paysans, qu’elle souhaite comme eux « du sang pour oublier la faim ». Enfin, sa promise, Jeanne-Marie. Emportée par son amour fou pour Audijos, elle ne rêve pour celui-ci que de gloire et d’exploits héroïques.
 
Pour son premier album, Jean Harambat a décidé de raconter l’histoire des Invisibles en la divisant en trois grande parties racontées soit par la mère, la femme ou la sœur de Bernard d’Audijos.

« Ma mère était passionnée d'histoire locale et me racontait gamin les exploits d'Audijos, Robin des Bois local, précise le jeune dessinateur. Audijos présente l'avantage d'avoir réellement existé, d'avoir un destin hors du commun tout en ayant une histoire méconnue, qui n'a fait l'objet d'aucune thèse, d'aucuns grands romans... Alors quand le journal Sud-Ouest -avec qui j'avais collaboré pour des grands reportages- m'a commandé une histoire locale pour paraître en feuilleton, je me suis dit qu'une bande dessinée historique serait le récit plus susceptible d'intéresser les lecteurs de la P.Q.R. »
  
Si la toile de fond historique est rigoureuse, le récit ancre sa force dans la réalité du quotidien des paysans et de ce monde féodal finissant. Un récit où l’enracinement à la terre, l’attachement aux traditions, l’âpreté de la vie évoquent les peintures des frères Lenain, bien loin des intrigues de la cour et des mignardises. Un récit où la grande Histoire est remise à sa place. Un drame historique aux sonorités de tragédie antique, où les « invisibles » du Grand Siècle sont remis en pleine lumière. 
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« Je vais souvent sur les lieux de cette histoire, à Coudures, à quelques kilomètres de chez moi, explique Jean Harambat. Au début de mes recherches, j'allais voir le vieux Pilate, qui vit au Lieu-dit Pilate, du nom d'un des personnages de mon histoire. Il me racontait des légendes poétiques sur Audijos que je n'ai malheureusement pas pu intégrejean-harambat.jpgr à mon récit: des histoires de passages secrets et de chevaux ferrés à l'envers. »
 
Auteur
Jean Harambat a 38 ans. Il vit dans les Landes. Après des études de commerce à l’ESSEC et de philosophie à Nanterre, il voyage. En Argentine, il joue au rugby et donne des cours de français. En Tasmanie, il garde des moutons. Au Libéria, il est logisticien pour une mission d’Action Contre La Faim. Puis, il décide de se consacrer à l’écriture et au dessin.
 
Ses collaborations avec de grands journaux de presse écrite (Le Monde 2, Géo…) l’entraînent en Ethiopie, en Biélorussie, en Céphalonie ou encore au Sahara. 2006 : c’est à la demande du quotidien régional Sud-Ouest, qu’il réalise la première mouture des Invisibles.

Crédit Rédactionnel et Illustrations : Alexia Lauret - Éditions Futuropolis