Martine coutier, Dictionnaire de la langue du vin. Linguiste au CNRS, spécialiste de l'histoire du vocabulaire français, Martine
Coutier s'est consacrée depuis plusieurs années à l'étude des termes de la dégustation du vin. Elle préside l'Association culturelle œnologique Franc-comtoise (AOFC, Besançon). Une langue du vin sensuelle se dévoile dans ce dictionnaire des mots de la dégustation.

Du XIIIe à aujourd'hui, en passant de "clairet" à "bodybuildé", voici un voyage savant et gouleyant, rabelaisien et raffiné à travers les terroirs, les modes et les époques. Grâce à ce lexique envoûtant, le verre à la main, et à la manière du précieux nectar qu'il contiendra, cessant d'être "timide", vous apprendrez à vous montrer "bavard", voire "gaillard" et, pourquoi pas ?, "voluptueux"...
Un beau livre tout plaisir et ivresse !
"Ce que nous dit le vin, c'est qu'il ne s'efface, ne disparaît ou ne meurt que pour renaître, et qu'il ne cesse de se métamorphoser en un autre lui-même. Telle est sa manière à lui de fonder sa présence évidente et son irréductible étrangeté...
Le vin, aussi, nous impose des obligations multiples, au nombre desquelles un devoir absolu : celui de résister à la banalisation du monde, aux lois perverses de l'utile et du négoce, au despotisme sournois de la langue unique et au laminoir de la pensée. S'efforcer de traduire les cadences musicales de la parole du vin est un acte de résistance, et une contribution vitale à la primauté et à la liberté de l'esprit." (Jean-Claude Pirotte, préface)
MISE EN BOUCHE
"Le vin est une expression originale de la nature dans la diversité de ses sols, de ses climats, des différentes manières de cultiver la vigne et de vinifier.
Ce produit complexe, compliqué pour certains, fascine l'homme depuis des siècles. Ses multiples couleurs, sa riche palette aromatique, ses goûts divers, sa capacité d'évoluer au cours du temps le rendent imprévisible. Par ses caractéristiques, sa "typicité", il est le principal symbole d'un terroir.
Sa place coutumière est la table pour accompagner agréablement la nourriture. Le rite d'ouvrir de bonnes bouteilles pour de grandes occasions le met en scène d'une manière conviviale et il peut devenir ainsi un fait culturel qui a la particularité de faire parler.
Pour mieux le connaître et comprendre pourquoi il nous procure tant de plaisir, pour mieux le vendre aussi, l'envie et le besoin de le décortiquer, de l'analyser se sont manifestés naturellement.
Dire d'un vin qu'il est rouge, qu'il sent bon, qu'il se goûte bien est simpliste et n'apporte pas d'informations intéressantes. Une description plus élaborée est instructive comme, par exemple : "Ce vin a une robe d'un pourpre sombre aux reflets brillants, un nez riche et puissant qui exhale un bouquet complexe où se mêlent subtilement réglisse, truffe et cassis, puis, une fois dans la bouche, l'attaque est ample, ferme, avec une suite veloutée, charnue qui donne de la rondeur à l'ensemble pour finir sur une intensité aromatique où dominent les épices et le cuir."
S'il est agréable de faire ce commentaire, qui permet de mieux cerner la personnalité du vin, cela ne peut être une improvisation car il n'est pas aisé de mettre des qualificatifs sur des perceptions sensorielles. D'une part, il faut avoir une bonne maîtrise de la dégustation, d'autre part, il faut être armé d'un vocabulaire précis.
L'expérience de la recherche dans la lexicographie au sein du CNRS, associée à la passion pour le vin, a donné à Martine Coutier une compétence originale qui lui a permis de réaliser ce dictionnaire riche de près de 800 termes [...]"
Un beau livre tout plaisir et ivresse !

Le vin, aussi, nous impose des obligations multiples, au nombre desquelles un devoir absolu : celui de résister à la banalisation du monde, aux lois perverses de l'utile et du négoce, au despotisme sournois de la langue unique et au laminoir de la pensée. S'efforcer de traduire les cadences musicales de la parole du vin est un acte de résistance, et une contribution vitale à la primauté et à la liberté de l'esprit." (Jean-Claude Pirotte, préface)
Avant-propos (extrait)
MISE EN BOUCHE
"Le vin est une expression originale de la nature dans la diversité de ses sols, de ses climats, des différentes manières de cultiver la vigne et de vinifier.
Ce produit complexe, compliqué pour certains, fascine l'homme depuis des siècles. Ses multiples couleurs, sa riche palette aromatique, ses goûts divers, sa capacité d'évoluer au cours du temps le rendent imprévisible. Par ses caractéristiques, sa "typicité", il est le principal symbole d'un terroir.
Sa place coutumière est la table pour accompagner agréablement la nourriture. Le rite d'ouvrir de bonnes bouteilles pour de grandes occasions le met en scène d'une manière conviviale et il peut devenir ainsi un fait culturel qui a la particularité de faire parler.

Dire d'un vin qu'il est rouge, qu'il sent bon, qu'il se goûte bien est simpliste et n'apporte pas d'informations intéressantes. Une description plus élaborée est instructive comme, par exemple : "Ce vin a une robe d'un pourpre sombre aux reflets brillants, un nez riche et puissant qui exhale un bouquet complexe où se mêlent subtilement réglisse, truffe et cassis, puis, une fois dans la bouche, l'attaque est ample, ferme, avec une suite veloutée, charnue qui donne de la rondeur à l'ensemble pour finir sur une intensité aromatique où dominent les épices et le cuir."
S'il est agréable de faire ce commentaire, qui permet de mieux cerner la personnalité du vin, cela ne peut être une improvisation car il n'est pas aisé de mettre des qualificatifs sur des perceptions sensorielles. D'une part, il faut avoir une bonne maîtrise de la dégustation, d'autre part, il faut être armé d'un vocabulaire précis.
L'expérience de la recherche dans la lexicographie au sein du CNRS, associée à la passion pour le vin, a donné à Martine Coutier une compétence originale qui lui a permis de réaliser ce dictionnaire riche de près de 800 termes [...]"
Jean-Claude Berrouet, Oenologue de Château Petrus
Préface (extrait) AU VIN LA PAROLE

Quand on parle, on écrit dans l'air ce qu'on dit", note Joubert, le vieil ami de Chateaubriand, le philosophe discret qui aime sa vigne davantage que les honneurs et les révolulions. La parole du vin, nous la surprenons au coeur de ses couleurs, de ses goûts et de ses arômes, nous cherchons à la déchiffrer dans les nuances de son paysage. Elle porte loin dans l'air que nous respirons. "II faut, note encore Joubert, que quelque chose soit sacré. II le faut, en effet, pour que notre passage ici ne soit pas illusoire et stérile. Ce "quelque chose de sacré", nous l'éprouvons quand le vin nous parle, et que nous l'entendons. Cette soudaine irruption d'une parole, aussi vive qu'intemporelle, nous bouleverse, et pour mieux la saisir nous succombons à l'ardente nécessité du recueillement.
Ensuite, pauvres mortels, nous cherchons à traduire avec nos mots maladroits les variations d'un enchantement qui nous étourdit et nous renvoie à notre incomplétude (non sans douceur), à notre nostalgie, à notre désir toujours insatisfait de nous emparer du sacré. Le vin nous parle d'un au-delà, et nous le dérobe en nous contraignant à sans cesse le redécouvrir et l'approcher avec les seuls vocables de notre espoir.
Le vin, aussi, nous impose des obligations multiples, au nombre desquelles un devoir a
bsolu : celui de résister à la banalisation du monde, aux lois perverses de l'utile et du négoce, au despotisme sournois de la langue unique et au laminoir de la pensée. S'efforcer de traduire les cadences musicales de la parole du vin est un acte de résistance, et une contribution vitale à la primauté et à la liberté de l'esprit."
Ensuite, pauvres mortels, nous cherchons à traduire avec nos mots maladroits les variations d'un enchantement qui nous étourdit et nous renvoie à notre incomplétude (non sans douceur), à notre nostalgie, à notre désir toujours insatisfait de nous emparer du sacré. Le vin nous parle d'un au-delà, et nous le dérobe en nous contraignant à sans cesse le redécouvrir et l'approcher avec les seuls vocables de notre espoir.
Le vin, aussi, nous impose des obligations multiples, au nombre desquelles un devoir a

Jean-Claude Pirotte, mai 2007
"Dictionnaire de la langue du vin : un livre de chevet pour les oenophiles" Jean-Yves Nau, Le Monde des livres, 21/09/07.
"Qui pourrait raisonnablement goûter les vins sans aimer les mots ? Un précieux ouvrage vient nous donner la mesure de la place considérable qu'occupe le fruit fermenté de la vigne dans la langue française. Il ne s'agit pas ici d'un de ces nombreux livres faisant la promotion d'une boisson devenue la cible favorite des ligues opposées à toutes les dépendances. C'est, tout simplement, une somme sans précédent, un minutieux recensement de mots et de métaphores qui pourrait bien devenir le livre de chevet de tous ceux qui ne sont pas indifférents aux vins ; ceux qui s'en régalent ou qui en font le commerce ; ceux qui les élaborent ou qui en rêvent ; ceux qui les partagent comme ceux qui spéculent sur de trop précieux flacons.
Par commodité, sans doute, ce livre est rangé par son éditeur - le très sérieux Centre national de la recherche scientifique - au rayon des "dictionnaires". Or ce Dictionnaire de la langue du vin est beaucoup plus que cela : il englobe toutes les langues engendrées par les vins. La densité du propos, la somme des savoirs collectés, la clarté et la richesse des exposés linguistiques émerveillent. On imagine le contenu : il est largement consacré - mais pas seulement - aux termes permettant de décrire au mieux, et par le menu, les multiples impressions sensorielles que peut déclencher le vin, boisson dont il n'est pas besoin de rappeler qu'elle peut, en France tout particulièrement, atteindre les dimensions du mythe et de l'oeuvre d'art.
[...] Entrer dans ce dictionnaire, s'y promener comme on ferait dans une vigne, un chai ou une cave, c'est aussi prendre la mesure de l'anthropomorphisation dont les vins font l'objet. Le dégustateur, amateur ou professionnel, n'a de cesse de donner et redonner la vie à ces personnages via les différentes perceptions visuelles, olfactives ou gustatives et les métaphores qu'elles permettent de filer. Il est tour à tour féminin ou viril, maquillé ou pommadé, charpenté ou maigrelet, muet, bavard ou exubérant, jeune ou porteur, déjà, d'un chapeau sur l'oreille."
- "Acidité, alcool, tanin : "C _ est un couillu !"" Par Catherine Mallaval, Libération, 22/09/07.
"Que celui qui n'a jamais avoué rêver de dépasser le stade du "hum, pas mal ton vin rouge" se resserve un verre. Car comme l'écrivait Colette, quand les palais se mouillent "les langues se délient". Mais encore faut-il manier la langue vinique, celle qui vous taquine des expressions râleuses comme "il terroite" (un peu rustique ta bibine) ou "renarde"(il sent le fauve ton jaja ?) ou des emportements en forme de "caressant", "exubérant", "pulpeux", "généreux" & En pleine période des foires aux vins (et des dîners qui forcément s'ensuivent), le Dictionnaire de la langue du vin, de Martine Coutier, linguiste chercheuse au CNRS, vient à point. Pas un énième lexique, mais une gouleyante somme, avec une belle plongée historique dans l'apparition de chacun des mots, au gré des progrès de la vinification et de l'essor commercial vinicole. Le tout relevé d'un chapelet de citations..."
- "Amphores et métaphores" www.medhyg.ch, 21/09/07.
"[...] «Queue de paon» est pratiquement la seule métaphore zoomorphique s’appliquant aux vins si l’on veut bien excepter «arête» qui renvoie à «colonne vertébrale», «squelette», «ossature» et «charpente». Pour l’essentiel, les métaphores sont anthropomorphiques, qu’elles concernent l’être physique, les âges de la vie, l’être mental, la parole (un vin peut être bavard, expressif, exubérant, muet…), l’érotisme (avoir du corsage, de la cuisse, être sensuel, maquillé, fardé…) ou encore l’habillement et la vie sociale (aristocratique, bourgeois, civilisé, classe, racé, rustique…). Mais il faut aussi compter avec les métaphores temporelles, spatiales, de mouvement ou de l’esthétique et des arts (chic, ciselé, grâce, palette, harmonie, tonalité…).
Dans ce dictionnaire, le recensement de ces métaphores qui ne cessent d’enrichir la langue est un enchantement. Il permet de saisir que l’essentiel du rapport de l’homme aux vins se fait sur la base de l’anthropomorphisation de ces derniers. S’ils ne sont certes pas des personnes, ces vins, du moins les plus grands et les plus fins d’entre eux, sont des personnages qui nous accompagnent dans le temps, vieillissent avec nous, nous parlent et nous font parler d’eux. A moins que, parlant d’eux, nous ne parlions, comme toujours, que de nous-mêmes. A ce titre, ce dictionnaire pourrait bien devenir un durable livre de chevet à vocation de psychologie introspective. "
Crédit rédactionnel -Amancio Tenaguillo y Cortázar - Centre d'Etudes Pluridisciplinaires Des Imaginaires du VIN

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé
DEGUSTATION LITTERAIRE MARTINE COUTIER : "DICTIONNAIRE DE LA LANGUE DU VIN"

- VENDREDI 14 DECEMBRE 2007, 18h30 Galerie de La Machine à Lire, Librairie 18, rue du Parlement Saint Pierre, Bordeaux
- Rencontre avec Martine Coutier (ingénieure au CNRS), auteure du Dictionnaire de la langue du vin, Avant-propos de Jean-Claude Berrouet, Préface de Jean-Claude Pirotte, Paris, Editions du CNRS, 2007.
- Avec la participation de Jean-Claude Berrouet, oenologue de Château Petrus.
La soirée, organisée par CEPDIVIN association, sera animée par Amancio Tenaguillo y Cortázar.Dégustation : sélection Rive Droite 1998 - Ets Jean-Pierre MOUEIX - Château La Grave Trigant de Boisset, Pomerol ; Château La Fleur-Pétrus, Pomerol ; Château Magdelaine, Saint-Emilion Premier Grand Cru Classé.
Participation (débat + dégustation) : 7 euros Nombre de places limité.
Renseignements & réservation : 06 82 21 95 76 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.