... mais Colette Milhé a aussi, dès le début de sa recherche, commencé à rédiger ce que Vincent Debaene appelle le « deuxième livre ». D’abord écrit pour soi, ce texte soulève sans langue de bois des questions à la fois déontologiques et épistémologiques. Il parle alors tant aux occitanistes qu’aux anthropologues.
Plus qu’un journal d’enquête, ce livre interroge l’illusion positiviste, le texte final lissé supposant une réalité-objet directement saisissable. Engagée dans des relations avec des militants, l’auteure donne à voir l’atelier de l’anthropologue, comment se constitue le savoir scientifique et s’élabore le point de vue de l’anthropologue qui se découvre indigène. Dans ses travaux actuels sur un cireur de chaussures bolivien, Colette Milhé réfléchit à la façon de (ré)concilier les « deux livres ».
Collection Des Mondes Ordinaires
Format : 13 x 20 - 270 pages - ISBN : 978-2-35687-100-8
Prix de vente public : 22 € TTC
Collection «Des mondes ordinaires» dirigée par Eric Chauvier et Bernard Traimond
En liaison avec le festival d'anthropologie "Des mondes ordinaires" qui a lieu chaque été sur la côte landaise, la collection du même nom se donne trois buts.
- Publier des travaux consacrés aux « mondes ordinaires » c'est à dire aux « savoirs assujettis », aux « savoirs non sus » pour reprendre les expressions de Foucault et de De Certeau qui échappent aux grilles des chiffres, des catégories gigantesques et des dualismes. La démarche anthropologique qui s'attache aux divers points de vue, à une échelle microscopique, peut seule nous faire accéder à l'ordinaire des personnes qu'elle étudie.
- Ces textes veulent affirmer certaines d'exigences par la critique et la hiérarchisation des sources, l'attention portée au détail des propos des locuteurs et, plus généralement, à toutes les ruptures, fêlures et sauts périlleux qui s'interposent entre les pratiques et les relations qui en sont faites. C'est dire l'intérêt porté au langage, à ses jeux et à ses plis, que la pragmatique permet d'apprécier, de comprendre et d'expliquer afin d'échapper à toute affirmation sans preuve.
- Cette collection veut aussi échapper aux formes poétiques dans lesquelles s'est trop souvent enfermée l'anthropologie en France, la monographie et le traité. Elle s'intéresse donc à de nouvelles formes d'écriture adaptées à l'objet étudié.
Eric Chauvier est Docteur en anthropologie, chargé des cours à l'Université Victor Segalen Bordeaux 2, a publié Fiction familiale. Approche anthropolinguistique de l'ordinaire d'une famille, (PUB 2003), Profession anthropologue, (William Blake and C°, 2004), Anthropologie, (Allia, 2006), Si l'enfant ne réagit pas, (Allia, 2008), Que du bonheur (Allia, 2009), La crise commence où finit le langage (Allia, 2009).
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Bernard Traimond est professeur émérite d'anthropologie à l'Université Victor Segalen Bordeaux 2. Il a publié Le pouvoir de la maladie. Magie et politique dans les Landes de Gascogne, 1750-1826, (PUB, 1989, Les fêtes du taureau. Essai d’ethnologie historique (AA éditions, 1996), Vérités en quête d’auteurs. Essai sur la critique des sources en anthropologie (William Blake and C°, 2000), Une cause nationale : l’orthographe française. Eloge de l’inconstance. (PUF, 2001), La mise à jour. Introduction à l’ethnopragmatique, (PUB, 2004), L'anthropologie à l'époque de l'enregistreur de paroles (William Blake and C°, 2008).
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