...l’histoire, les légendes, les ouvrages d’art, tous les « signes » déposés là par les hommes qui y ont, au sens fort, vécu.

« Le Golfe de Gascogne est le prolongement maritime de Le Triangle des Landes. C'est en tout premier lieu un "livre-monde" dans la mesure où Manciet considérait qu'il y avait eu une civilisation "vasconne" donc gasconne ayant marqué un territoire on ne peut plus vaste, allant de Santander au Sud jusqu'aux Sables d'Olonne au Nord.
C'est dans cet immense espace que s'inscrit son récit, car c'est un véritable récit "épique" d'un Golfe qui fut au centre de tous les mouvements, échanges économiques, cultuels, culturels que l'Europe (en fait, le monde d'alors), du XIème siècle à l'aube du XXème, a connus.
On ne peut pas comprendre la civilisation qui a modelée le Sud de l'Europe sans se plonger corps et âme dans cet ouvrage. L'histoire et des hommes et des idées y est transformée par le regard du poète de L'Enterrament à Sabres et de Lo Brec ou la Blanche Nef, son dernier poème, point d'orgue éblouissant d'une symphonie extraordinaire et singulière : une oeuvre universelle. »
Bernard Manciet
Bernard Manciet est né le 27 septembre 1923 à
Sabres. Licence de Lettres Classiques en poche, la revue Reclams de Miquèu de Camelat publiait son premier poème A le nèu.
Après une carrière diplomatique initiée en 1945 en Allemagne occupée
auprès du général Koenig, il s’installe définitivement en 1955 dans les
Landes où il se consacre principalement à l’écriture. C'est par
le biais d'une réflexion sur l'effondrement de l'Allemagne qu'il
retrouve la lande comme lieu fondamental de sa poésie et
l’occitan-gascon comme son moyen d'expression privilégié. Il décide
alors que son œuvre appartiendra à l’univers. Accidents en 1955, suivi de ses romans Lo Gojat de Noveme – Le jeune homme de Novembre et Elena sont des électrochocs dans les Lettres occitanes.
Bernard Manciet était l'auteur d'une œuvre magistrale dont L'Enterrament a Sabres qui lui donna la reconnaissance de ses pairs. Cette œuvre immense, remodelée durant vingt ans, fait entrer dans la légende un peuple rassemblé par la mort, un peuple en quête d'un Dieu qui se dérobe. Plus près de nous, son dernier poème Lo Brec ou La Blanche Nef répond à l’appel de cet océan qu’il entendait, disait-il, parfois, entre ses chênes à Trensacq où il vivait. Enfin, Casaus Perduts – Jardins perdus, recueil de nouvelles-contes rappelle qu’il savait voir si proches, l’insupportable et le meilleur de l’humanité.
Crédit Rédactionnel : Josée Guellil - Editions in8 - Avec l'aimable autorisation de reproduction accordée à AquitaineOnLine