... géopoétique déroule un récit très personnel de ce long ruban d’eau, depuis les sources jusqu’à l’embouchure devant Bayonne et Anglet. Par-delà les paysages des eaux changeantes, des berges et des mondes riverains, se sont établies des vies et des manières d’être dont le décor des siècles a élaboré la chronique sans fin de la beauté et des drames, de la guerre et des joies, des désastres et du recommencement.
L’auteur évoque des événements et des sentiments, fait alterner l’Histoire et l’intime, il repère des figures et des ombres, et refait vivre au lecteur des histoires incroyables, comme celle de ce cachalot qui pénétra en 1741 dans le port de Bayonne, comme le périple inouï du bigourdan Dominique Jean Larrey quittant son village de Beaudéan pour sillonner l’Europe comme chirurgien aux côtés des troupes napoléoniennes, ou encore la finale du championnat de France de rugby de 1981 opposant l’A.S. Biterroise au Stade Bagnérais.
Il entraîne le lecteur dans l’univers complexe et inhospitalier des saligues près de Cazères-sur-l’Adour, au coeur de l’épopée du célèbre Beatus de Saint-Sever, auprès du vénérable chêne de Saint-Vincent-de-Paul, dans le cimetière de sable des Bernardines d’Anglet. Il lui murmure le drame de Georges Gheldman à Dax, en 1942, quand il avait dix ans et quand les Allemands raflent sa mère.
Il relate les inondations diluviennes de l’histoire dont témoigne l’échelle des grandes crues sous le vieux pont de Dax. Il rappelle la Maison des Glycines où vint souvent le poète Émile Despax à Mées avant de mourir au front en 1915, la chasse à la jument dans les barthes de Tercis, une errance dans celles de Saubusse, le cimetière juif de Bidache, le miracle artistique du jardin de La Petite Escalère, l’île de Mirepech et sa longue histoire, celle de Lahonce où se tint une grande fête royale en 1565, la navigation sur l’Adour de l’impératrice Eugénie et avant elle de Napoléon 1er, en 1808, lors de son séjour à Bayonne…
Des visages apparaissent où le récit du présent se mêle au travail de la mémoire : le pépiniériste Paul Maymou, le photographe Michel Dieuzaide, l’amitié de Zaza Lacoin et de Simone de Beauvoir à Aire-sur-l’Adour, le destin du général Lamarque de Saint-Sever.
Le texte rencontre aussi Bernard Manciet, Michel Ohl ou Jean-Paul Kauffmann, Malesherbes et Hugo, Catherine de Médicis et Louis de Foix, l’homme qui détourna l’Adour en 1578, mais aussi Ramon Mercader, le futur meurtrier de Trotsky, Guillaume Sanche et les drakkars des Vikings…
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