.... ont marqué et bousculé, tant au niveau national qu’international, la fin du XXème siècle à l’instar du Living theater, du Magic Circus, de Bartabas, Jan Fabre, Sankaï Juku...
« Je n’ai pas fait Sigma pour faire la révolution », disait R. Lafosse. « Je l’ai fait parce que je croyais avoir perçu de nouvelles sensibilités, des attitudes différentes, des fêlures dans le discours artistique et que je me disais que ce n’était pas possible que Bordeaux passe à côté de ça ».
1965, le festival Sigma secoue Bordeaux la notable en contrepoint au Mai Musical jugé par d'aucuns top élitiste. Né de l’initiative d’un groupe d’intellectuels (dont Abraham Moles) réuni autour du musicien et homme d’affaires bordelais Roger Lafosse, le festival a reçu l’impulsion décisive d’une personnalité politique de premier plan dans la France des années soixante. Jacques Chaban-Delmas, le maire de Bordeaux, qui fit de SIGMA le porte-drapeau de sa politique culturelle apporta son soutien à cet ensemble de manifestations culturelles destinées au grand public jeune et ouvert aux formes nouvelles des arts.
Les Living theatre, le Magic Circus ou Jan Fabre font de la belle endormie un terrain d’agitation et d’expérimentations sans précédent. Pink Floyd, Bartabas ou Sankaï Juku partagent cette scène explosive et avant-gardiste, avec les bagnards du Barbwire Theater, la strip-teaseuse Rita Renoir, les travestis Mirabelle : du sexe, de l’art contemporain... du sang, celui dont se badigeonne Yolande Moreau en 1984 pour Sale affaire du sexe et du crime.
Sigma fut, à ces débuts, une véritable révolution culturelle, sorte de prémices à Mai 68 et, pendant un décennie, fit souffler sur Bordeaux un vent de joyeuse folie. Mais subevntionné par la municipalité, il fut peu à peu institutionnalisé et progressivement finit par n'être plus qu'« une semaine de carnaval dans une ville endormie» selon son créateur. En 1996 l’aventure s’achève et laisse la place au mythe !
Dans un livre parfaitement documenté et enrichi d’une iconographie qui ne l’est pas moins, la journaliste bordelaise Emmanuelle Debur retrace cette incomparable épopée.
Emmanuelle Debur est journaliste. Bordelaise, elle traversé la fin de siècle dans le bouillonnement rock d'une ville en suspens. Un creuset qui l'a menée aux arts de la scène, à la culture "officielle", institutionnalisée et à ses marges.
Elle collabore au quotidien Sud Ouest, La Scène, Théâtre magazine.
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Miles Davis (concert), Palais des sports, Sigma 18, 1982 © D.R. Archives municipales de Bordeaux, fonds Sigma |
Théâtre Job, Ectoplasme, Théâtre Fémina, Sigma 24, 1984, détail © Benoît Lafosse |
Format: 17 x 24 cm - 200 pages - Parution : 20/10/2017 - ISBN: 9782758804529
http://www.atlantica.fr