En Périgord, les premières traces d’occupation humaine remontent à 400 000 ans. Un climat propice, une nature généreuse, une terre nourricière ont favorisé l’installation de l’homme et l’ont amené à y demeurer jusqu’à nos jours. Les grottes ornées de la vallée de la Vézère, le temple de Vésone, les églises à coupole du Ribéracois, ........ les bastides du Périgord méridional, les châteaux de la vallée de la Dordogne… sont autant de traces laissées par l’homme. C’est sur ces traces que l’équipe réunie autour de cet ouvrage vous emmène. Chaque étape de votre balade est illustrée d’une sensible aquarelle du peintre José Correa et le crayon de l’artiste redonne vie a chacun de nos Illustres. L’historienne Joëlle Chevé brosse avec justesse et vivacité les portraits de plus de 60 personnages, révélant l’identité, le caractère, les exploits… et parfois les méfaits de chacun d’entre eux.
En suivant les vallées, huit itinéraires ont été élaborés, avec la contribution de Dominique Audrerie, pour vous accompagner dans votre découverte des Illustres en Périgord.
Les Auteurs
Joëlle Chevé
Joëlle Chevé est historienne, journaliste pour la revue Historia et chroniqueuse de radio et de télévision. Elle a publié de nombreux travaux sur le Périgord dont La Noblesse du Périgord (édit. Perrin), et une biographie novatrice du romancier Eugène Le Roy (édit. Sud-Ouest). Spécialiste de la société d’Ancien Régime, elle a consacré une biographie à la reine Marie-Thérèse d’Autriche (édit. Flammarion), la seule à ce jour sur l’épouse de Louis XIV. Son dernier ouvrage est consacré aux grandes courtisanes depuis l’Antiquité (édit. First).
José Correa
Peintre et aquarelliste, José Correa participe comme illustrateur à de multiples publications, guides de promenades, albums de fictions, évocations de poètes et d’artistes. Ses talents de portraitiste l’ont amené à collaborer avec de nombreuses maisons d’édition pour lesquelles il a croqué, tour à tour, Arthur Rimbaud, Léo Ferré, Céline, Marilyn Monroe, Erik Satie, Ella Fitzgerarld, Ray Charles et bien d’autres. Ses peintures sont régulièrement exposées dans le département, mais aussi en France et à l’étranger.
Préface de Joëlle Chevé
« J’aimerais mieux, à l’aventure, être le second ou le troisième à Périgueux, que le remier à Paris »… Qui pouvait mieux que Montaigne, l’illustrissime sage du Périgord, exprimer la saveur si particulière de la célébrité lorsqu’elle se conjugue avec l’amour des lieux ? Il y a 35 000 ans, l’homme de Cro-Magnon découvrait en Périgord, à la fin de l’ère glaciaire, les grottes accueillantes de la Vallée de la Vézère, et une faune abondante dont il fixa et sublima les silhouettes mouvantes sur les parois de Lascaux. 
Mais de cette « Aventure », de ce hasard, l’Homo Sapiens fit une nécessité et ne quitta plus ce Périgord au climat devenu plus clément, aux reliefs propices à la sécurité de l’habitat, aux terroirs fertiles, aux eaux abondantes, aux paysages majestueux.
Les Celtes Pétrucores, avant de savourer les splendeurs architecturales et les raffinements de la culture romaine dans la cité antique de Vesunna, étaient aux côtés de Vercingétorix à Alésia. Ce sont donc eux qui inaugurent la longue cohorte de nos Illustres, batailleurs, querelleurs, bretteurs, « remueurs d’État » et révoltés en tous genres, dont le Périgord s’est fait une spécialité au cours des siècles.
Les grands fauves de la guerre et les gentilshommes châtelains ont fait oeuvre de pierre dans ce pays de coteaux et de falaises, semant mille châteaux et bastides à tous les vents de l’histoire. Grands prélats et humbles évangélisateurs l’ont recouvert d’un blanc manteau de coupoles. D’autres l’ont illustré de leur plume, et quelle plume lorsqu’ils l’ont mise au service de la tolérance, de la liberté, de la justice, de la science, et aussi de l’amour, mystique, courtois, chevaleresque, galant ou libertin…
Et d’autres encore, nostalgiques d’un passé enfui, l’ont saisi de leurs délicats pinceaux ou de leurs noirs fusains. Ici résonne le fracas des batailles, le martèlement des grandes forges, le grincement des moulins, le grondement des trains, plus loin les chants des pèlerins, des troubadours, des félibres, des révolutionnaires et de… Joséphine Baker. Quelques châteaux gardent encore la mémoire de sombres drames ou de lumineuses romances. Au fond des sombres forêts, se sont embusqués Croquants et Résistants, et sur les capricieuses rivières ont navigué des envahisseurs de tous poils, conquérants de terres et de biens, semeurs de foi et de rêves de gloire et d’aventure.
Quelques gabarres se balancent encore sur leurs eaux, rappelant la grande odyssée des vins du Périgord vers les contrées du Nord. Tout ici est correspondances, alliances, évidentes et mystérieuses à la fois, entre les hommes et leur territoire. Majestueuses forteresses, humbles chapelles, cités rieuses sur rivières vagabondes, forêts et bois sombres, vignes verdoyantes, pierres, blanches, blondes ou rousses, tout ici est vestiges, reliques, souvenirs, traces, …
Il faut se faire cueilleur chasseur d’histoire et croqueur d’images, comme nous l’avons fait, pour « illustrer » tant d’Illustres, connus ou inconnus, et leur redonner, au gré des lieux qui conservent leur mémoire, un peu de chair et d’âme. Certains sont partis pour mieux revenir, d’autres sont arrivés pour ne jamais repartir. Et il en est même qui ne sont jamais venus mais que le Périgord s’est approprié avec un flair infaillible… celui de Cyrano. Mais, en fin de compte, qu’est-ce qu’un Illustre ? Le terme veut dire à peu près la même chose que « célèbre », avec une petite distinction cependant : « illustre » indique l’éclat qui vient du sujet et de ses oeuvres, et « célèbre » l’éclat qui lui est renvoyé par ses admirateurs.
Nul doute, qu’après avoir suivi les traces de nos Illustres en Périgord, vous n’en fassiez des Célébrités…
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