.... d’une infinité de plaisirs revigorants. Dionysos-Bacchus est le premier convoqué, à l’occasion d’une exposition d’envergure au musée des beaux-arts de Bordeaux (février 2016) consacrée à la figure fascinante de la bacchante. Place ensuite au cinéma, avec la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort, tournée voilà 50 ans : retour sur les lieux emblématiques de cette ville transfigurée par Jacques Demy.
L’architecture, dans cet opus, en appelle à la langueur exotique : Henri Godbarge, fer de lance du style néo-basque, eut une inclination (méconnue) pour l’orientalisme qu’il manifesta par la réalisation de trois villas à Saint-Jean-de-Luz. À Pau, ces messieurs de la bonne société anglaise firent club ; de nos jours, le Cercle anglais, déménagé dans la villa Lawrance, demeure un véritable cabinet de curiosités, témoin d’une époque d’oisiveté so british. À Mont-de-Marsan enfin, la villa Mirasol, entièrement rénovée, est une déclinaison landaise de cet art de vivre « Belle Époque » mis à portée du grand public, pour le gîte ou le couvert.
Car il n’est pas de festin d’hiver sans agapes : le château d’Yquem nous ouvre les portes de son domaine mythique ; un caviar d’exception se récolte à Neuvic, dans le Périgord blanc, quand la Dordogne est aussi, aux côtés du Lot et du Lot-et-Garonne, le siège d’une aimable culture – dans tous les sens du terme –, celle de la … truffe.
Échappez-vous, festin en main, le temps d’un hiver où, envers et contre les frimas, nous vous engageons à sortir, voir, découvrir, profiter d’une infinité de plaisirs revigorants !
EDITO N°96 – HIVER 2016 Par Xavier Rosan et Jérémie Potée
"Le festin rénové continue d’étrenner ses plus beaux atours à l’occasion d’un numéro d’hiver aux accents résolument hédonistes, puisque le vrai, le bel art de vivre y est illustré dans toutes ses dimensions. Dyonisos-Bacchus est d’emblée convoqué, en écho à une exposition d’envergure que le musée des beaux-arts de Bordeaux consacre à partir du mois de février à la figure fascinante de la bacchante.
Place également au cinéma technicolor : un retour sur les pas et les notes enchantés de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort, tournée voilà 50 ans, nous entraîne à la recherche des lieux emblématiques de la cité charentaise si habilement métamorphosée en son temps par Jacques Demy. L’architecture, dans cet opus, en appelle à la langueur exotique : Henri Godbarge, fer de lance du style néo-basque, eut une inclination (méconnue) pour l’orientalisme, qu’il manifesta notamment par la réalisation de trois villas à Saint-Jean-de-Luz.
Au même moment, à Pau, ces messieurs de la bonne société anglaise faisaient club : de nos jours, le Cercle anglais, confortablement installé au sein de la villa Lawrance, demeure un véritable cabinet de curiosités, témoin d’une époque d’oisiveté so british. À Mont-de-Marsan enfin, la villa Mirasol (dont nous avons déjà révélé l’architecte, Léonce Léglise, dans un précédent numéro) est une déclinaison landaise, entièrement rénovée, de cet art de vivre « Belle Époque » revivifié avec à-propos et mis à portée du grand public pour le gîte ou le couvert.
Car il n’est décidément pas de festin sans agapes : le château d’Yquem nous ouvre les portes de son domaine mythique ; un caviar d’exception se récolte à Neuvic, dans le Périgord blanc, quand la Dordogne est aussi, aux côtés du Lot et du Lot-et-Garonne, le siège d’une aimable culture – dans tous les sens du terme –, celle de la… truffe.
Voici donc, servi sur un plateau ensorcelant, un festin pour s’échapper, le temps d’un hiver, envers et contre les frimas, certes, mais aussi envers et contre ceux qui s’attaquent aveuglément à la liberté de penser, à la liberté de s’exprimer, à la liberté de vivre ensemble, cibles des terribles attentats qui ont été commis en novembre dernier à Paris.
Cet art de vivre à la française qu’a si bien su magnifier Jacques Demy à travers l’histoire de ses Demoiselles et dont nous reprenons volontiers, le coeur quand même un peu lourd, un des couplets : « Mais pour revivre un jour d’été, Lorsque l’hiver s’est installé Et que votre coeur s’est glacé, Il faut aimer… "
GIRONDE
LES INVITÉS :
Phlippe Etchebest & Gordon Ramsay par Colin Pradier / photograpies d'Alban Gilbert
Passés du cauchemar télévisuel à l’extase en cuisine, le Français et l’Anglais se font désormais face, place de la Comédie à Bordeaux. Rencontre avec deux monstres sacrés venus donner du lustre aux tables de la capitale girondine.
Château d'Yquem du feu de dieu / par Marie Cevert / photographies de Michel Dubau
Des Romanov à James Salter, ce sauternes a émerveillé amateurs et écrivains. Tout autant qu’une histoire, c’est un nom que défend et développe ce château dominant depuis près de quatre siècles la vallée du Ciron.
Bacchanales modernes ! / par Sandra Buratti - Hasan et Sara Vitaca
« Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du xixe siècle », tel est le riche programme proposé par le musée des beaux-arts de Bordeaux, de février à mai 2016, dans le cadre d’une exposition qui fera date. En voici un avant-goût exclusif, œuvres commentées à l’appui, où la figure de la bacchante, fidèle prêtresse du dieu de l’ivresse, tantôt frivole, tantôt idéalisée, participe de la représentation du corps et du plaisir.
LANDES
La Villa Mirasol lumineuse renaissance / par Serge Airoldi / photographies de Raphaele de Gorostarzu
À la Belle Époque, cette villa de Mont-de-Marsan était tout à la fois un hôtel particulier et une maison de plaisance d’une sobre élégance, que l’on doit à l’architecte Léonce Léglise. Cet édifice remarquable dans le paysage urbain renaît aujourd’hui, grâce à deux repreneurs au goût sûr : la villa Mirasol abrite aujourd’hui un hôtel de sept chambres et un restaurant ouvert au public.
BEARN
Ces messieurs du Cercle anglais / par Pierre Heri Sabin / photographies de Didier Sorbé
Le rez-de-chaussée de la villa Lawrance, au sein du parc du même nom, est un instantané d’époque, quand la bonne société anglaise se prit d’un goût subit pour les horizons palois. Le lieu témoigne d’un art de vivre, aujourd’hui suranné, de cette société fortunée, oisive, à la recherche de distractions à la mode anglo-saxonne.
Le Cami Salié, l'écho d'une légende / par Christophe salet / photographies de Dominique Guilhamassé
Dans la mémoire collective béarnaise, le Cami Salié est cette voie préhistorique par laquelle le sel de Salies-de-Béarn était acheminé vers l’est en longeant le piémont pyrénéen. Mythe ou réalité ? À ce jour, son existence reste une énigme. Les traces sont peut-être à chercher du côté du patrimoine gastronomique du Bassin de l’Adour : les produits conservés au sel gemme du Béarn y occupent toujours une place de choix, au premier rang desquels le célèbre jambon de Bayonne.
PAYS BASQUE
Henri Godbarge l'orientaliste / par Françoise Vigier / photographies de Nicolas Mollo
Bien qu’il soit surtout connu pour ses œuvres néo-basques et basco-landaises, l’architecte Henri Godbarge (1872-1946) ne répugnait pas – comme beaucoup de ses confrères partisans du régionalisme – à flirter avec l’exotisme. Illustration sur place et sur pièce avec un ensemble de trois villas du quartier des collines à Saint-Jean-de-Luz, au premier rang desquelles la néo-mauresque Tripolitaine (aujourd’hui Laurélia) et sa remarquable tour signal.
LOT-ET-GARONNE
L'empire des truffes / par Hervé Brunaux / photographies d'Elsa Martin
« Noire », « brumale » ou « blanche d’été », la truffe est un marqueur culturel de ces terres intérieures du Sud-Ouest. Revue de civilisation, imagier historique, aiguillon pour gastronomes, voici de quoi nourrir l’esprit, alors que se profile l’ouverture des emblématiques marchés d’hiver.
DORDOGNE
Le caviar de Neuvic l'essor d'un terroir / par Hervé Brunaux / photographies de Jonathan Barbot
Les sombres billes font florès en Périgord blanc : à Neuvic-sur-l’Isle, le domaine Huso, porté par un respect constant de la qualité d’élevage des esturgeons, prolonge et modernise une tradition centenaire en Aquitaine.
CHARENTE-MARITIME
À la recherche des Demoiselles / par Olivier Mony et Maryse Vila-Cornellas / photographies de Céline Domengie
Retour sur la maturation d’un projet extravagant, qui consista à enchanter l’image de Rochefort dans le cadre de la production du premier film musical français d’envergure, stars américaines à l’appui... 50 ans après le tournage, un parcours de ville sur les pas de Jacques Demy permet de saisir la réalité d’une fiction et de répondre à cette question : que sont ces lieux devenus ?
Enquête : Patrimoine en danger, leçons de sauvetage
Et aussi
- « Dans l’atelier » : le malletier de luxe Ephtée
- « L’esprit du lieu » : Lacombe ucien : Louis Malle en Lot-et-Garonne
- « Secrets de cuisine » : Les pastis landais selon Jean Lubet, che du Jean des Sables