Plus d’un siècle et demi au service de la connaissance des vins de Bordeaux. Elles ont publié leur premier ouvrage il y a 200 ans. Ce qui fait de lui le plus ancien média français. Les éditions Féret ont 202 ans. Le “ Féret ” a 164 ans... Une belle et longue histoire explique la genèse de cette édition du Bicentenaire du premier ouvrage édité par Féret.
L’outil de référence pour les professionnels, le guide indispensable pour l’amateur. L’encyclopédie la plus complète des vins de Bordeaux . Bordeaux et ses Vins répond aux attentes et aux questions les plus variées. Quel que soit le profil de ses lecteurs, il donne une indication précise : recherche d’un vin, d’une adresse, de l’existence, de l’histoire, de la notoriété d’un cru, d’un classement officiel, de l’évolution de la production…


L’ouvrage fort bien documenté présente les classifications girondines et communique ainsi cinq ans à l’avance le futur classement de 1855 à deux nuances près, il est vrai. Charles Cocks n’aura pas la joie de cette victoire, il décède en 1854. Dès lors, le catalogue Féret va évoluer et donner au vin toute son importance. Édouard Féret, le fils de Michel-Édouard, aura le talent de l’adaptation. Au lieu de reconduire l’ouvrage de Charles Cocks dans sa forme, il le divise en deux volumes distincts. Le premier sera Le guide de l’étranger à Bordeaux, le second Bordeaux et ses Vins. Non seulement l’ouvrage est uniquement consacré au vin, mais en plus il tend à présenter le vignoble bordelais de façon complète. Nul ne doute que la lecture du Producteur : journal des intérêts spéciaux de la propriété vignoble du département de la Gironde, ait inspiré son intuition. Le succès de ce deuxième volume est immédiat. Édouard Féret va réaliser six autres éditions, augmentées, complétées et rédigées avec le même soin et souci du détail. Chacune d’entre elles est un pas vers la perfection.
En 1874 pour la troisième édition, qui passe à 604 pages, Édouard Féret augmente le texte et enrichit l’ouvrage de vues représentant les principaux châteaux. La couverture porte les noms du créateur et du rédacteur, il devient ainsi le « Cocks & Féret ». Sept ans plus tard, en 1881, la quatrième édition comporte 636 pages. Deux ans après paraît une édition anglaise. En 1886 la cinquième édition reste à 625 pages. Puis la sixième passe en 1893 à 794 pages. La septième, en 1898, compte 859 pages que complète, en 1901, un cahier supplémentaire de 108 pages. Enfin la dernière édition avant la Grande Guerre, celle de 1908, porte le nombre de pages à 1116, ce qui représente la plus forte augmentation après celle de 1868. L’exhaustivité géographique de l’inventaire viticole girondin est obtenue. Il n’y a pas un territoire de production qui échappe au « Cocks & Féret ».
Témoin du travail et de l'économie de toute une région, au fil du temps et des éditions successives, cet ouvrage véhicule dans le monde entier le renom des vins de Bordeaux, au point d'être appelé la « Bible des Vins de Bordeaux », ou encore plus familièrement « Le Féret ». Publié régulièrement en anglais, puis en allemand, Bordeaux et ses Vins suit sans relâche au-delà des mers les vins dont il précise la production. Charles Féret, le fils d’Édouard, publiera trois éditions de Bordeaux et ses vins : 1922, 1929 et 1949. Après cinquante-huit années d’exercice de sa profession, Charles laisse en 1953 à son fils Claude, qui le seconde depuis 1928, la direction de la maison. Il aura édité plus de deux cents ouvrages.
Claude Féret participera ainsi à cinq éditions de Bordeaux et ses Vins dont une version anglaise, il dirigera les éditions de 1969, 1982 et 1991. Une quinzième édition du « Féret » voit le jour en 1995, dirigée par son beau-fils Marc Henri Lemay et en 1998, une version anglaise est réalisée en collaboration avec les Maisons Wiley & Sons et Hallwag. Féret n’a aucun mal à confirmer la vocation internationale de Bordeaux et ses vins plus de cent quarante ans après sa création. Le XXI siècle débute avec une nouvelle édition de Bordeaux et ses Vins. Réalisée avec des moyens accrus, e elle marquera les esprits par la qualité de son équipe éditoriale (une vingtaine d’experts et intervenants au niveau mondial), la pertinence de son analyse (près d’un million de données analysées), la rareté d’une telle parution (tous les 5 à 7 ans).
PREMIÈRE PARTIE : LA VIGNE ET LE VIN EN GIRONDE
La première partie de l’ouvrage, consacrée aux données fondamentales de la vigne et du vin en Gironde, écrite par les plus grands spécialistes, mérite plus que jamais votre attention. Elle débute cette fois-ci par un nouveau chapitre consacré aux terroirs, suivi par l’histoire du vignoble. Le terroir étant pris au sens large du terme, il ne faut pas y voir une prédominance de l’un sur l’autre, mais l’interprétation d’un même sujet sur deux partitions, l’une dévoilant l’autre. Vient ensuite un autre nouveau chapitre, concernant la protection des terroirs qui est devenue une nécessité de notre siècle. Puis suivent d’une façon plus traditionnelle, les chapitres qui permettent à tous les passionnés de savoir le pourquoi et le comment du vin de Bordeaux. Nos auteurs ont revu, actualisé leurs textes ou ceux de leurs aînés, rien n’a été laissé au hasard. Le droit des marques et la marque viticole, sujets primordiaux dans la promotion des terroirs, ont fait en particulier l’objet d’une refonte complète. L’œnotourisme s’insère dans cette première partie et nous rappelle que nous sommes à l’avant-veille de l’ouverture de la Cité des civilisations du vin à Bordeaux.
LE CŒUR DE L’OUVRAGE : TOUR D’HORIZON DU VIGNOBLE BORDELAIS
Le cœur de l’ouvrage, sa raison d’être, vient ensuite. Les crus girondins vous sont présentés, du Médoc à Blaye, en passant par les Graves, le Sauternais, les Côtes, l’Entre-deux-Mers, le Saint-Émilionnais, Pomerol... Les Côtes – le sujet pourrait être là – puisque nous célébrons l’arrivée, pour la première fois dans ce Féret, de cette jeune appellation créée en 2008 : les Côtes de Bordeaux. Pertinences de l’histoire, ce nouveau visage, cette nouvelle découpe du territoire ne sont pas sans rappeler la carte que nous avions publiée dès 1908 pour illustrer la 8e de cet ouvrage. Nous avons choisi de la joindre à cette édition en reprint, sans ajouts, car elle préfigure peut-être l’évolution du vignoble de demain. Toutes les appellations et leurs données, cahier des charges oblige, ont été actualisées. Pour la première fois en vingt ans, le nombre de pages diminue. Il est le reflet de la fabuleuse concentration qui est en cours et des circonstances économiques.
En 1995, pour la 15e dépassant les cent hectares, elles sont plus de quarante aujourd’hui. Donnée plus saisissante encore, si nous considérons les regroupements effectifs, un peu plus de cent personnes – morales ou physiques – se partagent près de vingt mille hectares, soit plus de 18 % du vignoble bordelais. Dans le même temps, plus de cent « micro-propriétés » apparaissent dévoilant toutes les passions que suscite Bordeaux et ses vins.
Cette concentration touche également, peut-être d’une façon moins impressionnante mais tout aussi réelle, le secteur coopératif dont les fusions ont été particulièrement importantes. La présentation des crus par elle-même évolue. Bien entendu, nous soulignons par de nouvelles rubriques le développement de l’œnotourisme, mais également l’évolution considérable des pratiques culturales du vignoble. Nous avons aujourd’hui à Bordeaux une démarche perceptible, résolument tournée vers l’avenir, d’une viticulture durable, respectueuse de son environnement que nous sommes particulièrement heureux de retranscrire dans ces Enfin, mille et un petits détails, pas toujours très visibles, font que ce Féret traduit, selon sa vocation, l’état des lieux d’un vignoble millénaire et la perfection de ses techniques.
La seconde partie de l’ouvrage constitue la présentation exhaustive (99,5 %) de l’ensemble des propriétés vinicoles du Bordelais, de la plus petite à la plus grande, de la plus prestigieuse à la moins connue. L’ensemble de ces propriétés sont répertoriées en toute impartialité, selon le système de classification Féret : - par appellation ; - par commune ; - par ordre de mérite dans chaque commune (une manière de souligner l’histoire et l’ancienneté de chaque cru et donc de prendre en compte la notoriété « construite » de la marque viticole, sa pérennité au fil du temps, et bien entendu la capacité de ce même cru à produire des vins de qualité de façon régulière).
Dans cette édition, 5 000 crus ainsi que plus de 11 000 marques sont référencés. Mille propriétés font l’objet d’une présentation détaillée, comportant un pavé technique, une étiquette ou un visuel de la propriété, un rédactionnel édition édition, nous n’avions que deux ou trois propriétés plus étoffé que dans les autres éditions. Un organigramme complet est également présent pour chacun de ces crus.
Chacune de ces notices est riche d’anecdotes historiques et familiales qui intéresseront tout type de lecteur, du simple amateur au plus grand connaisseur... Le « Féret » demeure le seul ouvrage à offrir à tous cette somme de connaissances sur le vignoble ! Les informations concernant les communes ont aussi été actualisées, traduisant la pression démographique aux abords de la métropole bordelaise et la disparition de nombreux vignobles. Ce nouveau Féret demeure donc plus que jamais la référence pour identifier la provenance des crus et des marques et partir à la découverte de tous les vins de Bordeaux.
TROISIÈME PARTIE : LA PLACE DE BORDEAUX
Pour conclure cette édition, la Place de Bordeaux, clef de voûte de la mise en marché, se transforme également fortement. Lors de notre première recension en 1998, plus de trois cents maisons y figuraient. Nous en sommes à un peu plus de la moitié. Statistique favorable pour Bordeaux car à un niveau national, 60 % des négociants ont disparu au cours de la même période. Ce sont des entreprises modernes, disposant d’outils de production performants, rompues aux exigences des marchés internationaux. Elles demeurent et forment l’un des noyaux d’excellence et de défense du vignoble bordelais.
À chaque édition (l’ouvrage paraît en principe tous les 7 ans), Bordeaux & ses Vins offre une image et un témoignage précis du vignoble bordelais. Une lecture verticale de plusieurs éditions est particulièrement intéressante pour comprendre les évolutions et les mutations de ce vignoble. Quelques pistes de réflexion Depuis l’édition de 1969 (XII concentration du vignoble en est la première raison. nombre de vinificateurs référencés en 2014 : 4 900 contre 6 200 en 2007, contre 7 400 en 2004. sur les 1 500 entités supprimées en sept ans, 800 d’entre elles comportaient moins de 10 hectares ; trois cents propriétés référencées dans la 19e édition font de plus de 50 hectares, elles représentent plus de24 000 hectares, soit près de 20% du vignoble. 200 crus sont nés entre temps...
Le Féret de 1898 à 1969 a longtemps présenté entre 4 000 et 5 000 crus. Il ne prenait pas en compte les propriétés produisant moins de 10 tonneaux de vin. Il semblerait que nous revenions vers ce chiffre, incompressible pour Bordeaux, un vignoble aux 4000 châteaux ? Amélioration qualitative des équipements tant dans la partie viticole que dans le domaine de la vinification des vins. Disparition progressive de la vigne au nord et au sud du département dans les régions de Bazas, Coutras, Guîtres. La plus jeune des appellations bordelaises a 6 ans, mais elle répond à une notion ancestrale, Pessac-Léognan, se stabilise en nombre de propriétés, mais augmente en superficie... L’appellation mystère, la plus petite, la moins connue, la moins produite, il s’agit de ... Bordeaux demeure un vignoble bien vivant, en permanente évolution, des modes de culture à la distribution des vins, force est de constater qu’il s’agit globalement d’une évolution positive. Les défis à venir ne manquent pas, Bordeaux ne se repose donc pas sur ces lauriers. De tout temps cette dynamique lui a permis de garder son rang, qui est celui du premier.