.... Jean Vautrin, célèbres ou non, tous ont un point commun : un attachement particulier à la terre bordelaise qui les a vu naître ou qui est devenue leur terre d'adoption et que chacun évoque à travers le récit de son parcours personnel.

Des témoignages d'êtres de chair et sang
Ainsi, les portraits de ces Bordelais d'origine ou d'adoption composent, à petites touches très personnelles, un tableau inédit de la cité du Port de la Lune. Cependant, ce sont avant tout des témoignages d'êtres de chair et sang qui émeuvent. Parce qu'ils permettent de mieux connaître ou de découvrir des femmes et des hommes remarquables par la richesse de leur personnalité, par les singularités de leurs parcours et par la force de conviction qui émane de leur démarche. Et certains se sont confiés avec une franchise rare, évoquant des moments forts de leur existence, des anecdotes savoureuses ou des fragments de vie qui les ont façonnés. De plus, les clichés de Laurent Theillet - photographe du sensible - qui accompagnent les 33 textes du recueil, nous parlent, bien au-delà d'une simple illustration des mots, le langage des corps et des visages...
Extrait Le Bordeaux de Cardoze
[...] Michel est profondément attaché à un Bordeaux disparu, celui du port avec ses dockers, celui des Chantiers de la Gironde, des huileries et sucreries, héritage de la fortune coloniale. Il confie : « J’ai une maison dans le Gers, je m’y plais mais je ne suis pas un rural, à Bordeaux je suis chez moi. » En 1969, il a quitté un Bordeaux dont les murs étaient noirs et les façades austères. « Ces murs où, au bout de nos pinceaux de colle, nous écrivions un avenir radieux. » Il précise : « À Bordeaux, chaque maison me parle surtout dans ce quartier entre Sainte-Eulalie et la rue Sainte-Catherine, le quartier juif historique, la synagogue, l’atelier de mon grand-père, c’est l’itinéraire de mon enfance. » Nul doute, le triangle d’or de Michel Cardoze est bien celuilà. S’il aime les allées de Tourny et le Grand-Théâtre, il évoque avec plaisir les foires d’antan où, place des Quinconces, sous l’oeil des statues de Montaigne et de Montesquieu, flottait une odeur de chichi face au port et ses paquebots. « À cette époque, Saint-Pierre était un quartier crasseux, il est devenu celui des bobos. » .....
Michel Cardoze n’y va pas par quatre chemins : « Adrien Marquet, maire de Bordeaux a mal tourné, mais son Bordeaux architectural a de la gueule : la Bourse du travail, la piscine Judaïque, le stade de Lescure, la Régie du gaz. »
Par contre, il n’est pas enthousiaste sur les années Chaban : « L’urbanisme est un échec, voyez Mériadeck. » Quant à Alain Juppé, il a réussi incontestablement avec les quais, le remarquable accès au fleuve et le tramway, mais sur un plan culturel le retard pris par Chaban continue. Michel déplore : « Il n’y a pas de salle digne de ce nom pour la musique, le futur auditorium est un chantier sans fin, il n’y a pas de grands musées, un fossé énorme existe avec Marseille, Lyon, Strasbourg ou Lille. » « La collection du Musée des beaux-arts est toujours dans les caves. »
Il suggère : « J’aurais fait un grand musée à la Bastide, ce parent pauvre de la renaissance bordelaise. » Pour lui, Alain Juppé se cherche encore dans le domaine culturel mais a échoué dans le tourisme : « Les fêtes du vin ou du fleuve ont un côté moules-frites comme la fête de l’Huma. » Bordeaux n’a pas suivi la voie de sa voisine basque Bilbao, pourtant ancienne ville d’aciéries. Michel Cardoze aime la civilisation de la table, son éveil des papilles remontant à ses années de journalisme parlementaire. Il a découvert le foie gras à la quarantaine et les grands vins avec les viticulteurs, lors de son engagement politique, pour cela il ne se considère pas comme un connaisseur. Toutefois, il apprécie les endroits très fréquentables que sont la Tupina, le Chapon fin, le Bistrot du sommelier.
Tel qu’en lui-même
Michel se juge naturel, enthousiaste et boulimique, se définit comme un touche-àtout, empathique et généreux. Le revers de la médaille : « Je ne finis pas tout ce à quoi je m’engage. » Les amis ? Une poignée, il recense : « Un camarade de collège, militant comme moi Bernard Joty, un poète Pierre Lartigue, la petite niçoise Michèle Cotta, Françoise Laborde, je suis le parrain de son fils, Geneviève Galley une grande mécanicienne de l’information, Guy Suire le vieux complice. Patrick Bourrat grand reporter en faisait partie, au Koweit un char l’a tué. » Michel Cardoze a trois grandes passions, l’histoire, la littérature et la musique. C’est avec émotion qu’il se revoit petit garçon : « Moi au clavier, ma mère professeur de musique à mes côtés. » [...]
Extrait du portait de Michel de Cardoze avec l'aimable autoristaion des Editions Eaux-Fortes
Quatrième de couverture
33 Bordelais Portraits La lecture des 33 noms inscrits sur la couverture de cet ouvrage provoquera d'inévitables réactions ! D'aucuns déploreront ce qu'ils jugeront comme des oublis ; d'autres, peut-être, émettront des réserves... Mais chacun sait qu'une telle sélection revêt, par essence, un caractère subjectif. Plus sûrement, la diversité des champs d'activité dans lesquels ces 33 personnalités ont tracé leur sillon interpellera : culture, arts, sport, gastronomie, médias, économie, viticulture, médecine, politique...
Ainsi, les portraits de ces Bordelais d'origine ou d'adoption composent, à petites touches très personnelles, un tableau inédit de la cité du Port de la Lune. Cependant, ce sont avant tout des témoignages d'êtres de chair et sang, mis en lumière par neuf auteurs, qui émeuvent. Parce qu'ils permettent de mieux connaître ou de découvrir des femmes et des hommes remarquables par la richesse de leur personnalité, par les singularités de leurs parcours et par la force de conviction qui émane de leur démarche. Et certains se sont confiés avec une franchise rare, évoquant des moments forts de leur existence, des anecdotes savoureuses ou des fragments de vie qui les ont façonnés.
De plus, les clichés de Laurent Theillet - photographe du sensible - qui accompagnent les 33 textes du recueil, nous parlent, bien au-delà d'une simple illustration des mots, le langage des corps et des visages... C'est pourquoi tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce livre prient ces 33 Bordelais d'accepter leurs chaleureux remerciements pour leur avoir accordé cette confiance.
Maison d’édition Eaux-FortesEditions Eaux-Fortes et association CERB
ISBN 978-2-918930-02-0 - www.33bordelais.fr Maison d’édition Eaux-Fortes
La maison d’édition Eaux-Fortes a été créée en février 2009. Eloignée de tout parti-pris «géographique » ou de tout postulat conceptuel, cette société « Bordelaise » a pour vocation d’offrir aux écrivains, photographes, peintres, dessinateurs… l’opportunité d’exprimer leurs talents dans les ouvrages les mieux adaptés à leur créativité. Cette volonté farouche d’accompagner les artistes dans le plus grand respect de leur démarche, puis de la présenter aux lecteurs, anime ainsi tous les acteurs qui collaborent avec Eaux-Fortes. 33 Bordelais se racontent, composé par deux graphistes - Hélène Reyreaud pour la création de l’ensemble « couverture-tranche- 4ème de couv » ; Roger Peuron à la mise en page – est à découvrir chez vos libraires.