En Aquitaine, le dynamisme des villes et des territoires ruraux contribue directement à l’attractivité et à l’essor de la région. En ville comme dans les espaces ruraux, les réponses à inventer pour la sortie de crise sont autant culturelles que techniques. L’urbanisme durable impose de faire émerger des formes urbaines et ....... des procédés constructifs nouveaux, intégrés et recevables au plan culturel, social et économique… Créée dans le cadre du Plan Climat régional, par l’Union régionale des CAUE d’Aquitaine en partenariat avec l’Europe (FEDER), le Conseil Régional d’Aquitaine et l’ADEME, l’exposition « urbanisme durable, Villes et territoires ruraux en Aquitaine » a pour objectif de faire un premier état des projets en cours ou récemment achevés et de les porter à la connaissance des décideurs, des professionnels du cadre de vie et du grand public.
Présentée lors de la soirée destinée aux habitants du Séqué à Bayonne le 30 novembre dernier, l’exposition parcourt ensuite les Pyrénées-Atlantiques, du 7 au 18 janvier 2013 à Bosdarros, du 7 au 28 février au Pavillon de l’architecture à Pau puis du 2 au 13 avril à la Médiathèque intercommunale du Piémont Oloronais.
Territoires en réinvention
Pour les CAUE - Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement - , la réponse au défi climatique et environnemental ne passe pas forcément par une approche labellisée ou par une assistance experte, mais par l’accompagnement d’une démarche de progrès humain, libre et consciente, qui déborde les principes d’une conception durable et la performance énergétique. Un projet durable, c’est aussi la reconnaissance
- d’une diversité culturelle,
- d’une pluralité de points de vue,
- de nouvelles sociabilités,
- de nouveaux modes d’habiter,
- et d’une capacité locale d’innovation pour s’adapter à différents types de situation.
Au-delà des procédures et des modèles, aménager localement en pensant globalement, c’est d’abord une posture éthique : faire mieux, consommer moins d’espace, mobiliser durablement autour de nouvelles valeurs et contribuer à de nouveaux paysages… À quoi sert d’anticiper les problèmes, si l’on ne commence pas à les résoudre, concrètement ? Les écoquartiers et autres démarches d’urbanisme durable imposent à tous les intervenants d’être des défricheurs, des inventeurs de nouveaux styles de vie, raisonnables et techniquement organisés.
La méthode à L’épreuve du progrès
En pratique, un projet volontariste met en jeu quatre natures de compétences que les contrats d’études et de maîtrise d’oeuvre urbaine doivent prendre en considération :
- Conduite de projet (impulsion et mise en oeuvre d’une démarche maîtrisée, impliquant des concepts créatifs, des logiques d’acteurs et des leviers opérationnels).
- Médiation (animation du faire ensemble, concertation, participation, négociation).
- Connaissance (production de données spécifiques, regard prospectif, indicateurs environnementaux).
- Management (traduction stratégique d’une politique de développement urbain et coordination des ressources et des programmes nécessaires).
Au-delà de l’expérience et de l’expertise, l’urbaniste amène un savoir-faire de passeur, qui nécessite écoute, patience et disponibilité. Selon le contexte, l’approche environnementale de l’urbanisme est intégrée, ou associée transversalement aux études des projets. La réflexion s’organise généralement autour de neuf thèmes : l’énergie et le climat, les déplacements, le bruit, la biodiversité et le paysage, les déchets, l’eau et les sites et sols pollués. Elle permet d’identifier les potentialités et les contraintes du site, d’analyser les impacts liés au projet, d’intégrer les propositions de solution dans le parti d’aménagement, de proposer des transcriptions dans les documents réglementaires et contractuels.
L’ADEME a soutenu en Aquitaine quelques missions spécifiques AEU®. Quel que soit le cadre, l’accompagnement du CAUE apporte sa connaissance du territoire du projet, de ses équilibres, de ses besoins, de ses acteurs. Il peut éclairer une commande d’étude, repenser une approche opportuniste, proposer des principes de cohérence, ou même articuler, dans la durée, différentes échelles de réflexions et de décisions.
Nouveaux enjeux, Nouveaux engagements
Pour des collectivités dépourvues d’ingénierie intégrée, la maîtrise d’ouvrage d’urbanisme peut représenter un défi complexe. La conduite de projets ambitieux accroît les besoins de solidarité territoriale, d’organisation structurelle et d’accès aux compétences.
Nouveaux enjeux, nouveaux engagements Au-delà de la vision prospective et stratégique qu’ils expriment, les élus doivent pouvoir porter politiquement et financièrement les études et les réalisations. 
Il leur faut aussi articuler les rôles et les fonctions de multiples partenaires. Depuis la décentralisation, le système de gouvernance s’est ouvert. Dans son management, chaque porteur de projet développe sa propre culture :
- du dialogue et du processus de développement local (mise en cohérence et partage des ambitions qualitatives entre l’échelle communale et l’échelle territoriale) ;
- des relations avec l’ingénierie publique de proximité (services Etat, département, intercommunalités, agences d’urbanisme, CAUE…) et avec les prestataires privés ;
- de la démocratie locale et de la participation des citoyens.
Ces nouvelles démarches de "projets urbains durables" traduisent une grande diversité d’objectifs, d’enjeux, d’outils et d’échelles d’action.
Elles illustrent surtout une prise de responsabilité sociétale, un engagement sur le long terme : reformuler les besoins, privilégier des options réalistes et pérennes, réduire impérativement la consommation d’espace, changer l’approche du lotissement, restructurer subtilement le centre-bourg et les espaces déjà urbanisés…
De l’atout Local au penser Global
Inventivité culturelle
Dans des territoires de tradition, le défi du renouvellement urbain se nourrit des valeurs pédagogiques du vernaculaire et de la proximité du milieu naturel. Il renvoie aux ressources locales, à l’optimisation climatique, et à l’adaptation au contexte. 
La culture est un pilier de l’urbanisme durable, qui renvoie à la notion de projet. EspeletteIl favorise l’audace des formes architecturales et paysagères. Il induit une reformulation du référentiel technique et identitaire local. Le PLU et la zone d’activités deviennent intercommunaux, les gains de densité acceptables. Les schémas directeurs et prescriptions d’urbanisme sont révisés. Les friches et coeurs d’ilots sont récupérés. Les quartiers deviennent évolutifs à l’intérieur et ouverts à l’extérieur.
Réappropriation sociale
Les nouveaux paysages de l’habiter s’humanisent. Immeubles-villas, maisons à patios… la densité préserve l’intimité. Les parcs se mutualisent. Jardins individuels et familiaux se complètent. Champs cultivés, vergers et continuités naturelles répondent à un besoin de prolonger en douceur le vivre ensemble villageois.
Modernité écologique
De nouvelles filières locales fournissent les matériaux. Les pratiques professionnelles dialoguent et s’enrichissent. Le dessin s’affine. Le bâti s’intègre sans pastiche. Les calories viennent du sol, de l’eau, de l’air, du soleil. Les technologies innovantes se glissent dans la réhabilitation. Les nouveaux locataires ou propriétaires, sont accueillis et initiés à des changements d’usage de leur habitat.
Regard sur dix exemples significatifs
- Quartier durable du Champ du bourg à Auros (33)
- Écoquartier du Séqué à Bayonne (64)
- Écoquartier du Mousse à Dax (40)
- Une nouvelle lisière urbaine à Gontaud de Nogaret (47)
- Schéma directeur de développement de Linxe (40)
- Pôle touristique et culturel sur une friche industrielle à Oloron-Sainte-Marie (64)
- Un PLU intercommunal en Pays Foyen (33)
- Reconversion, éco-réhabilitation, modernité avec des logements dans une usine à Piégut-Pluviers (24)
- L’écoquartier de Monplaisir à Sainte-Bazeille (47)
- Initiative privée, concrétisation publique avec L'’écopôle de Vélines (24)
Pour en savoir plus 
Urbanisme Durable dix exemples significatifs en Aquitaine
Les missions des CAUE
Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement a pour vocation la promotion de la qualité architecturale, urbaine, paysagère et environnementale, avec pour missions de :
CONSEILLER
Les particuliers et les collectivités territoriales dans leurs démarches de construction et d’aménagement :
- sur tous les aspects et les facteurs qui contribuent à la qualité du cadre de vie et de l’environnement ;
- sur les démarches administratives et le choix de professionnels compétents.
FORMER
- les élus à la connaissance des territoires et de leur évolution ;
- les enseignants qui souhaitent intégrer la connaissance de l’espace bâti et naturel dans leur projet pédagogique ;
- les professionnels et les acteurs du cadre de vie, par des journées thématiques de réflexion et de travail et des programmes de formation continue adaptés.
INFORMER ET SENSIBI LISER
- le grand public à la qualité de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement – visites, conférences, expositions, publications de vulgarisation – et à l’esprit de participation : débats, tablesrondes, ateliers pédagogiques, etc.
