Les « Apiculteurs en Aquitaine » encouragent l’installation de nouvelles générations d’apiculteurs. L’Infocentre ARAMSA nous informe ainsi des données concernant les exploitations à partir de 70 ruches (cotisants à la MSA). Les 137 professionnels (>150 ruches) ont en moyenne 298 ruches / exploitation. Ce cheptel représente ? du cheptel aquitain (83 217 ruches en 2008).
Pyrénées-Atlantiques, Gironde, et Lot-et-Garonne compte chacun 22% des exploitations à partir de 70 ruches (MSA 2011) ; le nombre de ruches est quant à lui légèrement supérieur dans les Pyrénées-Atlantiques, qui compte le quart du cheptel aquitain.
Entre 2006 et 2011, le nombre d’exploitations de plus de 300 ruches est stable (autour de 50 exploitations), tandis que les exploitations moyennes (70-299 ruches) sont passées de 67 à 90. Globalement, le nombre d’exploitations (> 70 ruches) a tout de même augmenté de 15% en 6 ans.
Le métier d’apiculteur : une complexité croissante
Dans les années 80, l’apiculture de cueillette était viable : un savoir-faire de base suffisait à assurer des récoltes intéressantes. L’arrivée du parasite Varroa destructor début 80 marque un tournant, et les apiculteurs voient leurs colonies souffrir du pathogène et des traitements. Pour rester performant, les apiculteurs doivent constituer et entretenir un cheptel de qualité et compenser les pertes : ils deviennent éleveurs.
Les compétences à maitriser sont multiples pour un apiculteur : Biologie et physiologie de l’abeille ; Biologie de la colonie ; Botanique ; Conduite des ruches, production de miel ; Élevage de reines – Gestion du cheptel ; Sanitaire – Vétérinaire ; Technologie du miel : produire de la qualité ; Agilité manuelle et gestion du matériel ; Législation, comptabilité, gestion ; Commercial – Communication.
Aussi, pour un porteur de projet d’installation, l’acquisition de ces compétences est longue au travers de la formation et de l’expérience.
L’augmentation du cheptel progressive doit faire face à des taux de pertes et renouvellement sans comparaison (pertes hivernales entre 20 et 24 % en Aquitaine depuis 2008, source = Enquête ITSAP).
Au-delà des problèmes sanitaires, les colonies subissent l’impact des pratiques agricoles (pesticides et manque de ressources), et les apiculteurs sont confrontés à un manque de références technico-économiques ainsi qu’à une multiplicité d’organisations apicoles peu structurées. Finalement, l’apiculteur se retrouve relativement seul.
Des atouts à approfondir en région Aquitaine
L’ADAAq cherche à répondre à cette situation depuis 2003, par la structuration et le développement de la filière. Pour permettre un contexte favorable à l’installation, au coeur du développement de l’apiculture, elle tente de fédérer les professionnels autour d’actions techniques (acquisition et diffusion d’informations).
Les apiculteurs d’Aquitaine voient aussi dans leur métier de nombreux atouts. Celui commun à tous les agriculteurs d’être autonome dans son activité, et ceux plus spécifiques de travailler avec un animal clé de l’écosystème, témoin des conditions environnementales et de faire des produits naturels. Aussi, les prix du miel soutenus rassurent le jeune en installation.
La diversité de paysages permet de produire une diversité de miels dans un rayon de transhumance raisonnable, et le climat tempéré à printemps et été régulièrement arrosés permet de maintenir les miellées, favorisant également production de pollen et élevage. La pollinisation est aussi un service rendu par beaucoup d’apiculteurs, en prunier, kiwi, et oléagineux semence.
Le potentiel d’installation en apiculture est encore important dans notre région, sur les 3 zones « Landes », « montagne » et « plaine de polyculture-élevage ».
Avril | Mai | Juin | Juil. - Août | Sept. - Oct. | Novembre |
Colza Fruitiers |
Bourdaine Acacia Toutes fleurs de Montagne |
Bourdaine Châtaignier Tilleul |
Rhododendron Bruyère cendrée Tournesol Metcalfa |
Bruyère Callune | Arbousier |
Des actions spécifiques pour les porteurs de projets
Dans son implication vers une démarche de développement cohérente, l’ADAAq suit sa tête de réseau, soit l’Institut technique de l’apiculture et de la pollinisation, qui depuis sa création fin 2009, oeuvre à responsabiliser la filière.
L'appui technique dans la formalisation du projet d'installation du porteur de projet est réalisée depuis toujours dans la limite des moyens disponibles au sein de l’association (informations sur l’administratif en apiculture, aides spécifiques à l’apiculture, mielleries collectives, données technico-économiques existantes, connaissance technique du contexte apicole régional). L’ADAAq souhaite aujourd’hui approfondir son accompagnement à l’installation. une convention avec le CFPPA de Vesoul signée ce début 2012 intègre l’ADA dans la partie technique (volets techniques, commercial et main d'oeuvre du projet du stagiaire), dans le cadre de la Formation Ouverte et A Distance en apiculture.
La mise en route fin 2011 de l’observatoire technico-économique de l’apiculture, devrait fournir des références précieuses sur les profils d’exploitations aux futurs apiculteurs. La Newsletter de l’ADAAq, reçue par 100 internautes, est un moyen réactif pour aider dans la recherche d’un stage en exploitation, incontournable apprentissage de terrain.
Si les premiers visés par ce perfectionnement sont bien les candidats à l’installation, toutes les exploitations y ont intérêt. En effet, une exploitation en péril aboutit à un cheptel en péril, risquant une expansion territoriale des maladies. Les apiculteurs d’Aquitaine se réjouissent de voir l’apiculture de mieux en mieux reconnue comme un métier par les institutions. Bien que conscients des améliorations à apporter à l’accompagnement à l’installation, ils apprécient la structuration en cours entre ces institutions, mieux adaptée à leur démarche.
La marque Apiculteurs en Aquitaine, oeuvre dans ce sens, d’une meilleure connaissance du métier par le grand public, passant le relai à l’ADAAq lorsqu’un projet d’installation se dessine.
BON A SAVOIR
2012 : un démarrage en dent de scie
Si les conditions ont été réunies en 2011 pour une production de miel globalement excellente, le démarrage de la nouvelle saison s’annonce plus compliqué.
L’épisode de froid exceptionnel de février, période de fin d’hivernage particulièrement délicate pour la grappe d’abeilles qui a passé tout l’hiver dans la ruche et qui commence timidement à relancer la ponte, a entrainé des mortalités supérieures à la normale. Après un très bon démarrage en mars, le mois d’avril froid et pluvieux a fait souffrir les colonies qui ont alors arrêté leur développement. La miellée d’acacia est en cours et les apiculteurs la récolte sera sans doute mitigée.
Qu’est-ce que l’ADAAQ ?
L’Association de développement de l’Apiculture en Aquitaine réunit des apiculteurs professionnels ou pluriactifs. Membre fondateur de l’Institut Technique et Scientifique de l’Abeille et de la Pollinisation, elle a pour objectif de concourir au développement de l’apiculture en Aquitaine. Elle réalise des actions d’assistance technique aux apiculteurs, d’acquisition de références (données technico-économique, expérimentations) et de promotion de la filière.
La Marque Apiculteurs en Aquitaine réunit une dizaine d’apiculteurs autour de valeurs communes d'ancrage territorial, de savoir-faire partagés, et de lien privilégié entre producteur et consommateur.
Plus d’infos sur : www.apiculteurs-en-aquitaine.fr
Apiculture le miel de l'Aquitaine
