.... des compétences techniques et artistiques et des prestataires spécialisés, se sont développées.
Des bureaux d’accueil de tournages se créent à partir de 19912, proposant un service public et gratuit, financés par les collectivités3, visant à faciliter le travail des produc- teurs et de leurs équipes sur un territoire donné et de promouvoir ce territoire et ses ressources auprès des professionnels de l’industrie cinématographique et audiovi- suelle au niveau national et international. Ce service, né aux États-Unis dans les années 40, repose, dès le départ, sur le pos- tulat des localités qu’attirer des tournages sur leur territoire engendre des bénéfices économiques directs sur l’ensemble de leurs secteurs d’activités (hôtels, restauration, locations d’hébergement, transports, etc.), mais aussi des bénéfices indirects grâce à l’importante visibilité pour le territoire que permet la diffusion d’une œuvre audiovi- suelle ou cinématographique. Le réseau des bureaux d’accueil de tournages, constitué au sein de Film France4 regroupe aujourd’hui 41 bureaux d’accueil ou commissions du film5 dont 23 bureaux régionaux et 18 départementaux. Cette activité s’exerce aujourd’hui dans un environnement en mutation dans lequel la France et les régions disposent d’atouts importants qu’il s’agit d’optimiser le mieux possible.
Pour tous les films qui ont bénéficié d’un soutien financier de la région Aquitaine et, pour certains des départements des Landes et de la Dordogne, les niveaux de budgets globaux définitifs des films sont proches des budgets prévisionnels donnés dans les dossiers de demande d’aide. La convention entre le producteur et la région Aquitaine stipule que, pour recevoir la totalité de l’aide, le budget définitif de l’œuvre doit atteindre ou dépasser 75% du budget prévisionnel. En moyenne, pour les tournages aidés du panel, les budgets définitifs se montent à 93% des budgets prévisionnels.
Le coefficient multiplicateur de l’aide régionale est conséquent et en cohérence avec le genre de l’œuvre réalisée.
- 1 € investit par le Conseil régional sous forme de soutien, génère entre 2 € et 13 € de dépenses locales : 1,5 € pour un court-métrage, entre 2 et 4 € pour un long-métrage de budget inférieur à 4 M€, 3 € pour une web fiction et entre 8 et 13 € pour une fiction TV) ;
- 27% : c’est la part des dépenses réalisées en Aquitaine sur l’ensemble des dépenses, soit près d’1/3 des dépenses de tournage.
- En prenant comme base le coût de fabrication du film6, cette part des dépenses locales s’élève à 37%.
- 20 000 € : c’est le montant quotidien moyen de dépenses locales d’un tournage : 1 500 € par jour pour un documentaire, 11 000 € pour un long métrage à petit budget, 13 000 € pour une fiction TV unitaire, 30 000 € pour un long métrage à gros budget et entre 35 000 et 40 000 € pour une série TV (contemporaine ou d’époque).
- La plus grande partie des dépenses locales dans le cadre de tournages de fictions TV (séries ou unitaires) se fait en embauches locales. Pour la filière cinéma, l’essentiel de la dépense locale se fait sur les transports, la régie et l’hébergement (hôtel).
Tous ces enseignements sur les impacts économiques des tournages sont les résultats de l’étude pilotée par le Conseil régional d’Aquitaine en collaboration avec l’agence ECLA Aquitaine (Écrit, Cinéma, Livre, Audiovisuel). En effet, depuis 25 ans, la Région Aquitaine a à coeur les enjeux du secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Ainsi, plusieurs axes ont été définis pour créer en Aquitaine une véritable filière de l’image depuis l’écriture de scénarios, l’incitation à l’implantation d’entreprises, les opérations de formation, jusqu’à la structuration des réseaux de diffusion.
Le positionnement de la région Aquitaine
L’attractivité de l’Aquitaine repose d’abord sur la grande variété de ses décors et la connaissance qu’en ont les réalisateurs et producteurs, puis sur les plafonds du fonds d’aide et la capacité à mobiliser les soutiens de plusieurs collectivités territoriales sur un même projet. La capacité d’hébergement et l’accessibilité (de Bordeaux essentiellement) sont plutôt valorisées. La réactivité du bureau d’accueil est également appréciée. Les facteurs pour lesquels l’analyse des retombées et les entretiens avec les intervenants laissent apparaître des points moins positifs ou moins bien connus, sont l’offre de compétences locales, les techniciens, les comédiens, les prestataires techniques du secteur implantés en Aquitaine, les studios ou autres locaux à disposition.
Menée par le cabinet Media Consulting Group entre novembre 2010 et avril 2011, cette évaluation avait pour objectifs de :
- dresser un état des lieux de la situation économique générale et de la politique menée en faveur de la filière cinématographique et audiovisuelle, au niveau européen, national, régional et local en termes d’accueil de tournages,
- mesurer les retombées économiques directes et indirectes des tournages en Aquitaine,
- déterminer le contour de l’attractivité de la région Aquitaine pour les professionnels.
Cette étude a permis de mettre en évidence l’attractivité et la pertinence de la Région Aquitaine en termes d’accueil de tournages : plafonds élevés du fonds de soutien, grande variété des décors, capacité à mobiliser les soutiens de plusieurs collectivités territoriales, réactivité…
81 projets accueillis en 2010 dont 21 longs-métrages cinéma et fictions TV, soit 696 jours de tournage.
Synthése de l'Étude sur l’impact économique des tournages cinématographiques en Aquitaine
- Création des premiers fonds d’aide en 1984 puis généralisation progressive dans les années 1990 à 2000 et, enfin, mise en place de la politique du 1€ apporté par le CNC pour 2€ apporté par une région en 2004.
- La première commission du film naît dans le Var, à l’initiative d’une femme américaine, Dana Theveneau, installée dans ce département.
- Au départ, le CNC a participé pendant 3 ans au financement des bureaux d’accueil régionaux.
- L’association Film France, financée majoritairement par le CNC et chargée d’animer le réseau des commissions du film et de promouvoir les activités de tournage et de postproduction en France, est créée en 1995 par les professionnels du secteur (producteurs et industriels).
- Les bureaux d’accueil ou commissions du film membres de Film France signent une charte qui les engage sur les services rendus, les bénéficiaires et leur relation de collaboration.
- Le coût de fabrication d’un film est la différence entre le coût total du film et le poste I (droits artistiques), le poste IX (assurances et divers), les salaires des producteurs et des acteurs principaux et les charges qui leur correspondent.