L'obtation de cette IGP est un signe officiel de qualité et d’origine reconnu dans toute l’Europe communautaire. Le premier objectif de l’IGP est, tout d’abord, de protéger un produit spécifiqueau territoire des Pyrénées. L’IGP protège le produit des usurpations possibles du nom sur l’ensemble du territoire européen.
Le deuxième objectif de l’IGP est d’accompagner le développement commercial du produit sur ses différents marchés. En effet, aujourd’hui le principal marché est l’Espagne (export en vif). Or, la filière souhaite réduire sa dépendance vis-à-vis de ce marché. Il est devenu prioritaire de maintenir la valeur ajoutée sur le territoire en réorientant le marché du vif vers le marché de la viande en France, mais aussi à l’Export (notamment l’Europe du Nord et l’Asie).
L’obtention de l’IGP permet de développer la notoriété et de valoriser le produit auprès des acheteurs et des consommateurs finaux. L’IGP permet d’identifier l’origine des agneaux jusqu’au point de vente, et de garantir cette origine aux consommateurs.
Les marchés à l’Export étant positionnés haut de gamme, il permet d’apporter aux clients la garantie d’un véritable agneau de lait, tout comme la garantie de la provenance « Pyrénées ».
L’Agneau de lait des Pyrénées est un produit fortement lié à son territoire
Depuis des temps anciens, les Pyrénées-Atlantiques sont un territoire d’élevage des ovins. Le milieu géographique et le climat ne peuvent que favoriser l’abondance des estives et donc l’élevage au détriment des cultures. Deux races ont toujours été privilégiées pour leur grande rusticité et leur aptitude laitière : les Manech et les Basco-Béarnaises, races traditionnelles du Pays Basque et du Béarn.
La fabrication de fromages a longtemps constitué une des principales sources de revenus des propriétaires de troupeaux et des bergers, faisant ainsi la réputation des Pyrénées-Atlantiques. Citons notamment l’excellent fromage de brebis AOP Ossau-Iraty.
Ce n’est que vers la fin du XIXème siècle que l’agneau a commencé de constituer un débouché pour la filière : âgé d’une quarantaine de jours et exclusivement alimenté avec le lait de sa mère par tétée au pis, l’Agneau de lait des Pyrénées possède une chair fine qui fait la joie des gastronomes. Il figure aujourd’hui parmi les plats les plus savoureux et les plus festifs
Pourquoi une IGP pour l’Agneau de lait des Pyrénées ?
L’IGP est un signe européen qui désigne un produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule au moins sa production ou sa transformation, selon des conditions bien déterminées.
Tandis que le Label Rouge garantit la qualité supérieure de la viande, l’IGP reconnait la spécificité du produit "Agneau de lait des Pyrénées", sa zone de production, son mode d’élaboration ainsi que ses qualités gustatives. L’IGP, c’est aussi la valorisation et la protection d’une production ovine ancestrale sur le territoire des Pyrénées. Cela contribue au maintien des éleveurs ovins sur les Pyrénées, au développement économique d’une agriculture de montagne, et à l’entretien du paysage magnifique des Pyrénées.
L’IGP « Agneau de lait des Pyrénées », c’est aussi la garantie pour les acheteurs (grossistes, acheteurs en GMS, bouchers traditionnels, restaurateurs...) d’une filière organisée pour la production et la commercialisation des agneaux de lait, sélectionnés à chaque étape :
- Sélection des meilleurs animaux en sortie d’élevage,
- Deuxième sélection des animaux en centre d’allotement,
- Sélection des meilleures carcasses à l’abattoir.
La filière « Agneau de Lait des Pyrénées
Le mode d’élaboration de l’Agneau de lait des Pyrénées est décrit dans un cahier des charges très précis respecté par les opérateurs de la filière : éleveurs, coopératives, abatteurs, grossistes, points de vente... Tous les acteurs de la filière sont contrôlés régulièrement chaque année.
L’Agneau de lait des Pyrénées est un produit bien particulier qui se différencie aisément des autres agneaux produits en France. Il s’agit d’un agneau très jeune, âgé de 15 à 45 jours, pour un poids carcasse de 4,5 kg à 11 kg.
Les agneaux sont « élevés sous la mère » : ils sont nourris exclusivement au lait de brebis par tétées au pis. L’allaitement artificiel est interdit. Pour garantir une chair naturelle et hautement qualitative, l’agneau ne reçoit aucun traitement sanitaire ou antibiotique.
L’abattage à 45 jours maximum garantit des caractéristiques constantes : un aspect blanc, rosé, un goût suave, une chair fine et moelleuse. Les carcasses sont toujours présentées avec la crépine, c’est l’habillage traditionnel de l’Agneau de lait des Pyrénées. Les agneaux sont issus des races laitières, rustiques et locales, présentes traditionnellement en Pays Basque et en Béarn. Les mères sont de race :
- Manech à tête rousse, élevée sur les coteaux du Pays Basque,
- Manech à tête noire, que l’on trouve dans les montagnes basques, et Basco-béarnaise, élevée dans les montagnes du Béarn.
Tandis que les pères sont de race berrichon du cher, charollais, suffolk ou texel.
La pâture constitue la base de l’alimentation des brebis laitières pendant l’estive, période d’été pendant laquelle les troupeaux paissent sur les pâturages des hauts alpages pyrénéens, entre 1 000 et 2 000 m d’altitude. Dans le respect de la tradition pastorale basco-béarnaise, les brebis y paissent tout l’été, au sein d’un environnement d’une pureté remarquable et d’une flore typique.
La production d’agneau de lait est saisonnière. Elle commence vers la mi-octobre, les agnelages débutant courant septembre, et s’arrête vers la mi-juin, période à laquelle les brebis montent en estive. Il s’agit donc d’un produit saisonnier, disponible à la vente 8 mois de l’année, du 15 octobre au 15 juin.
Un produit fortement lié à son territoire
La zone de production d’Agneau de lait des Pyrénées concerne l’ensemble des communes du département des Pyrénées-Atlantiques situées au Sud du Gave de Pau et son affluent l’Ousse, ainsi que 10 communes limitrophes du département des Hautes-Pyrénées. Cette zone correspond à l’implantation historique et actuelle des troupeaux de brebis. Elle correspond également à la zone de production de l’AOP Ossau-Iraty.
Tous les éléments sont réunis pour expliquer le développement de l’élevage et, en particulier, celui des ovins sur ce territoire :
- Un relief varié, souvent escarpé, peu propice aux grandes cultures et bien adapté à l’élevage d’animaux transhumants tels que les ovins. Le relief est utilisé en élevage ovin en fonction des saisons.
- De sols permettant des cultures fourragères, base de l’élevage, notamment dans les vallées.
- Un climat océanique avec des précipitations importantes permettant l’entretien et le renouvellement des prairies sur une grande partie de l’année.
La notoriété de l’Agneau de lait des Pyrénées est étroitement associée à une qualité gustative particulière liée à un mode d’élevage spécifique ancré dans son territoire. L’alimentation lactée et le jeune âge des agneaux ont une influence sur la couleur de la viande crue qui est très claire, blanche ou à peine rosée. La viande est tendre, sa texture est peu filandreuse. Son goût d’agneau est moins prononcé que celui des agneaux de boucherie qui sont abattus plus vieux. Sa chair est juteuse et très fondante.
De plus, l’agneau de lait est une viande maigre et peu calorique qui allie les plaisirs gastronomiques et les impératifs diététiques. C’est une viande qui se cuisine sans difficulté et qui procure de savoureux plaisirs gustatifs, sans faire d’excès. Le consommateur d’Agneau de lait des Pyrénées est principalement un citadin de la région parisienne et des grandes villes. C’est un amateur de viande fine et goûteuse. L’Agneau de lait des Pyrénées est considéré comme un produit authentique de qualité qui se consomme lors des grandes fêtes de l’année (principalement Noël et Pâques), mais aussi pour toute occasion festive tout au long de l’année.
En général, les clients qui découvrent le produit sont surpris par la tendreté de la viande, par son goût léger que l’on ne retrouve pas chez des agneaux plus âgés. C’est une viande qui a un peu de « mâche en bouche » avec un léger goût de noisette. C’est une viande qui se savoure légèrement rosée. Son mode de cuisson est particulier : il faut cuire les morceaux longtemps à feu très doux.