Climat : quelles actions pour préserver le vivant de Nouvelle-Aquitaine ?

Le GIEC a publié le lundi 28 février 2022 son 6ème rapport traitant des impacts et des adaptations au changement climatique. Zoom en 5 vidéos sur quelques tendances et reflexions issues du programme scientifique "Les sentinelles du climat" pour préserver le vivant de Nouvelle-Aquitaine.

Dans cette perspective, "Les sentinelles du climat" publient chaque jour une nouvelle vidéo centrée sur un milieu sensible de Nouvelle-Aquitaine. Dunes, vieux boisements, lagunes, montagnes, coteaux secs… Quels impacts du climat observe-t-on sur le vivant ? Peut-on favoriser une meilleure résistance de ces écosystèmes ?

Canicules, incendies, dômes de chaleur, inondations, gelées… chaque année nous apporte désormais son lot de manifestations du dérèglement du climat. La crise climatique impacte le vivant et vient accentuer un effondrement de la biodiversité provoqué par les activités humaines. Notre région, la Nouvelle-Aquitaine, ne déroge pas à la règle et, depuis 6 ans, le programme scientifique Les sentinelles du climat documente et développe la connaissance du phénomène sur la biodiversité locale.

Cette nouvelle publication du 6ème rapport du GIEC met en lumière les impacts du changement climatique et les adaptations possibles à l'échelle mondiale. En Nouvelle-Aquitaine, comment les milieux sensibles réagissent-ils au phénomène ? Comment et à quelles pressions anthropiques vient-il se conjuguer ? Peut-on favoriser la résistance des écosystèmes ? Zoom sur notre région à travers 5 vidéos explicatives.

Atténuer les effets du changement climatique sur les dunes

La "dune grise", lieu de vie de nombreuses espèces, régresse, prise entre l'océan et la forêt de pin. Alors ? Pourquoi ne pas agir et tester des solutions, comme la coupe de la forêt dite "de protection", qui empêche les mouvements naturels de la dune et provoque, au fur et à mesure, la régression d'un milieu long de 250 km mais large de quelques mètres seulement...

Protéger les vieux boisements !

Les hêtraies de plaine en ex-Aquitaine sont des milieux relictuels et patrimoniaux. Ils se maintiennent encore dans les secteurs les plus frais et humides. Favoriser leur résistance face au changement climatique nécessite de repenser la gestion forestière, comme vous l'expliquent Anna Hover et Kévin Romeyer du Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique.

Une remontée en altitude des insectes de montagne ?

L'Apollon (papillon) et le Gomphocère des alpages (criquet) sont 2 espèces montagnardes. Elles sont, dans le programme les sentinelles du climat, les emblèmes des autres insectes qui ne vivent qu'en montagne. Le changement climatique pourrait modifier fortement la répartition des cortèges d'insectes, le long d'un gradient altitudinal du bas vers le sommet des montagnes.

Vers la méditerranéisation des pelouses sèches ?

Les plantes et les animaux se déplacent. Et depuis longtemps, les espèces méditerranéennes empruntent le couloir de la Garonne pour remonter plus au nord. Avec le changement climatique, les conditions climatiques des pelouses sèches des coteaux calcaires vont tendre vers un climat plus méditerranéen. Le cortège d'espèces très riche et patrimonial de ce milieu va sûrement se modifier en conséquence...

Préserver l'eau des lagunes

Lézards, rainettes, libellules, flore… les lagunes concentrent une richesse exceptionnelle d'espèces attachées aux milieux frais et humides.
Uniques au monde et protégées par la loi, les lagunes sont pourtant menacées par les activités anthropiques menées à leurs abords. Sommes-nous prêts à adopter des pratiques plus vertueuses pour l'eau du territoire…et des lagunes ?

En décembre 2015, les 195 États signataires de l'Accord de Paris se sont engagés à maintenir l'augmentation de la température moyenne de la planète bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et de préférence de limiter l'augmentation à 1,5 °C. Aujourd'hui, nous sommes pourtant toujours lancés sur une trajectoire vers les +4°C à l’horizon 2100. La diminution drastique de nos émissions carbone reste une priorité absolue pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver le vivant. Drainage des zones humides, intensification des pratiques pastorales ou du tourisme à la montagne, fragmentation des habitats… la résilience des écosystèmes et l’adaptation des espèces au changement climatique passera aussi par la réduction des pressions anthropiques. 

Les sentinelles du climat en Nouvelle-Aquitaine

Fondé et porté par l'association Cistude Nature, ce programme scientifique évalue les effets du changement climatique sur la biodiversité de la Nouvelle-Aquitaine. Lancé en 2016 pour une durée de 6 ans, il s'appuie sur une vingtaine d'espèces ou groupes d'espèces peu mobiles et réparties dans des écosystèmes sensibles de la région. Incapables de «fuir», ces sentinelles du climat sont sensibles aux modifications de leur environnement. Elles devront s'adapter au changement climatique ou disparaître localement.

Pour mener ces recherches, Cistude Nature est entourée de plus de 60 structures partenaires, des associations, des conservatoires, des laboratoires de recherche, qui participent aux travaux d’acquisition des connaissances, d’analyse et de restitution. Le programme s’appuie également sur le développement d’outils de médiation pour diffuser l’information scientifique auprès du public.

Il est soutenu par l’Union Européenne dans le cadre du FEDER, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Gironde et le Département des Pyrénées-Atlantiques.  A partir de 2022, le programme de recherche scientifique néo aquitain s'axera sur un second volet, orienté sur les mesures de conservation.

 

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