FRAC Méca : un outil au service des artistes, des publics et des territoires

Soutenir la création contemporaine par la constitution d’une collection d’œuvres d’art pour la porter à la connaissance du plus grand nombre, tel est l’engagement qui a fondé l’ADN du Frac Aquitaine en 1982, renommé Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA en février 2019.

Depuis sa création, le Frac Aquitaine constitue un patrimoine d'art contemporain dans un cadre prospectif en direction de la jeune création
Depuis sa création, le Frac Aquitaine constitue un patrimoine d'art contemporain dans un cadre prospectif en direction de la jeune création

Combinant ainsi des missions de diffusion et de médiation, de collection et de production au plus près des artistes, le Frac développe une programmation artistique avec un ensemble de partenaires sur le territoire qui se concrétise par des actions inventives et des moments à partager autour des œuvres tout au long de l’année.

Le FRAC : un outil au service des artistes, des publics et des territoires

Des espaces sur mesure

Le Frac est logé aux 3 derniers étages de la MÉCA (4e, 5e et 6e). Plateau d’exposition de 1 200 m2, réserves de 900 m2 permettant d’abriter la totalité de la collection, ateliers d’expérimentation dédiés aux groupes, aux scolaires et aux étudiants, auditorium de 90 places, centre de documentation, atelier de résidence et de production pour les artistes en lien avec les entreprises etc., constituent, sur près de 4 600m2, les nouveaux espaces redimensionnés pour accueillir les professionnels et les publics.

Un modèle réinventé

À partir de ce nouveau bâtiment, le Frac dont la vocation est d’être « tout terrain » invente un nouveau modèle en créant des modes opératoires davantage transversaux (transdisciplinaires en collaboration avec ALCA et OARA, transhistorique...), horizontaux (avec la poursuite de « co- écritures », programme collaboratif d’expositions avec un ensemble de partenaires etc.), et innovants. Parmi ceux-là, figure le programme art et entreprise avec le Pôle Innovation & création, qui, doté de deux ateliers au 4e étage, peut accueillir des artistes. Il est pensé pour amplifier le soutien aux artistes en les aidant à produire, ceux-ci ne disposant pas toujours d’un espace de travail, en s’appuyant sur les compétences des entreprises néo-aquitaines, et enfin il constitue un moyen par lequel le Frac peut enrichir la collection et les projets de diffusion des œuvres.

Une collection sur la route

En 2021, en parallèle de la programmation à la MÉCA, le Frac propose plus d’une vingtaine d’expositions en région.Il est à l’initiative de deux programmes régionaux d’expositions impliquant une douzaine de partenaires dont la coécriture Vivantes ! déployant une attention particulière et renouvelée aux artistes femmes.

Une médiation participative et incluante

La politique de médiation que programme le Frac implique plus que jamais l’artiste et les visiteurs dans le processus de présentation et de compréhension : « Chantons la collection » est un atelier collectif à destination du champ social, où l’ap- proche de l’art se fera par la voix et l’écriture ; le site internet

« ExpoPopUp » offre la possibilité de créer son exposition virtuelle ; l’obtention en 2021 du label Tourisme et Handicap s’inscrit dans la volonté du Frac de développer sa politique d’accessibilité à tout type de handicap. Sans oublier une nou- velle manière pour les visiteurs d’avoir accès aux expositions à la MÉCA en s’acquitant d’une contribution libre (2€ min), une forme de tarification participative et solidaire centrée sur la valeur et la confiance qui permettra à toutes et à tous de venir selon ses moyens.

FRAC MECA 020122aLa Maison de l'économie créative et de la culture en Nouvelle-Aquitaine (MÉCA) reprend l'emplacement des anciens abattoirs, sur le parvis Corto Maltese, en bordure de Garonne et à proximité de la gare Saint-Jean.

La collection : singulière et internationale

Jugée comme l’une des plus belles collections publiques d’art contemporain, la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA rassemble 1 443 œuvres, tous médiums confondus, émanant d’artistes français et étrangers. Ce fonds s’est constitué en 1983 autour d’un ensemble photographique remarquable « rejouant » une histoire de la photographie du XXe siècle (Diane Arbus, Henri Cartier-Bresson, Larry Clark, Raymond Depardon, Walker Evans…). Il s’est ouvert dès 1986 à un art international (John Armleder, Katharina Fritsch, Cindy Sherman, Roman Opalka, Jeff Wall, Tatiana Trouvé, Jeff Koons…) et s’est enrichi d’œuvres témoignant d’une veine néo burlesque ou d’inspiration Dada (Robert Filliou, Arnaud Labelle-Rojoux…) à forte dimension sociale et politique (Allora & Calzadilla, Thomas Hirschhorn…).

Les jeunes artistes

À partir de 2007, de nouvelles impulsions sont données à la collection. Place est davantage faite aux artistes français émergents. Ils se nomment Florence Doléac, Bertrand Dezoteux, Chantal Raguet, Bertille Bak, Raphaël Zarka… Certaines œuvres ont fait l’objet d’une aide à la production et d’un accompagnement spécifique par le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA en vue d’expositions ; c’est le cas de Benoît Maire, Muriel Rodolosse, Olivier Vadrot ou encore du travail photographique de Maitetxu Etcheverria sur les îles de l’estuaire de la Gironde.

L’Afrique (enfin)

Aujourd’hui, l’objectif est de mettre en cohérence ce qui a été développé précédemment pour mieux l’ouvrir progressivement à de nouveaux horizons. Une des voies nouvelles découle d’une prise de conscience : l’absence des artistes d’Afrique, alors que l’ex-Aquitaine, et plus particulièrement Bordeaux, partagent avec le continent voisin une longue histoire. Ne figurait à l’inventaire qu’un seul artiste africain, le Marocain Touhami Ennadre. Les artistes Omar Victor Diop, Amadou Sanogo, Sory Sanlé, Zanele Muholi ont rejoint récemment la collection, et ce n’est qu’un début.

Les enjeux sociétaux

Beaucoup des interrogations lancinantes de notre époque qu’elles soient politiques, sociales, ou esthétiques, sont lisibles dans la collection : l’humanité augmentée, la bombe à retardement écologique, la crise du travail, les problèmes d’identité, les questions migratoires… Comment résumer cette collection ? Peut-être faut-il en évoquer l’esprit : généraliste, exigeant et fondamentalement libre. Cette collection n’a cessé de s’oxygéner en sachant exercer son travail d’observation sur l’art, sans préméditation ou presque. Ainsi ses axes ne se réduisent pas à ceux décrits : ils sont innombrables, si l’on veut bien admettre l’équivocité des œuvres.