Adaptation des forêts au changement climatique

La forêt en France métropolitaine a doublé sa surface en un siècle et demi, pour autant, ce lieu de biodiversité rassemblant 136 essences forestières, 73 espèces de mammifères et 120 espèces d’oiseaux, fait face à un défi majeur : le changement climatique.

Changement climatique : Les Coopératives Forestières placent l’adaptation des forêts au cœur de leur activité
Changement climatique : Les Coopératives Forestières placent l’adaptation des forêts au cœur de leur activité

Les forêts françaises permettent de répondre aux besoins de notre société : elles produisent notamment de l’oxygène ainsi qu’un matériau écologique, recyclable et renouvelable qui stockera du CO2 tout au long de sa vie : le bois.

Les forêts en France métropolitaine sont très variées selon les régions et les massifs. Privées à 75% et très morcelées, elles représentent 17 millions d’hectares et couvrent un tiers du territoire métropolitain.

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Les forêts face au changement climatique

Si nos forêts se sont largement développées, aujourd’hui, elles n’en restent pas moins fragiles. Périodes de sécheresse intense, incendies, tempêtes, insectes ravageurs, les forêts françaises subissent les effets du changement climatique.

"Pour se défendre, elles ont besoin d’être gérées, entretenues et adaptées afin de résister au climat", comme le précise Bertrand Servois, Président de l’UCFF – Les Coopératives Forestières, et de compléter "les dérèglements et le réchauffement climatique sont violents et très rapides. Il est primordial d'intervenir dans les forêts pour les maintenir en bonne santé, stocker davantage de carbone et valoriser leur rôle dans la diminution des gaz à effet de serre."

La gestion forestière peut aider les forêts françaises à vivre avec ces extrêmes climatiques. Cela est fondamental pour que les forêts puissent devenir une solution pérenne afin de lutter contre le réchauffement climatique.

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Exploitation cfbl

La gestion forestière, une réponse pour atténuer le changement climatique

Pour lutter contre le changement climatique, la forêt a un rôle particulier à jouer. En effet, elle a la propriété, grâce à la photosynthèse, de capter le dioxyde de carbone (CO2) - une des principales causes du réchauffement climatique, et de produire de l’oxygène.

Plus une forêt est productive, plus elle séquestre du carbone et contribue ainsi à la lutte contre le changement climatique. De ce fait, de jeunes arbres qui sont plantés et en pleine croissance capteront davantage de CO2 que des arbres arrivés à maturité et qui stagnent dans leur captation.

Avant le renouvellement de la forêt, au moment de la récolte des arbres, le CO2 continuera d’être stocké dans le bois et permettra de se substituer à d’autres matériaux et énergies issus de ressources fossiles.   

Ce rôle est majeur comme l’évoque Bertrand Servois : « Les forêts françaises et l’utilisation du matériau bois en substitution aux matériaux et énergies fossiles captent 20 % des émissions de CO2 du pays »

Soit environ 90 millions de tonnes équivalant CO2.  « A travers notre seule production de bois, les forêts gérées par les coopératives forestières stockent à minima 7 millions de tonnes de CO2 chaque année ».

[N.B. Un A-R Paris-New-York en avion émet une tonne de CO2].

C’est pourquoi, les actes de sylviculture effectués par des professionnels qualifiés (prélèvement des bois et choix des essences qui seront plantées demain) sont déterminants dans la vie future et la bonne croissance des forêts. Les forêts gérées permettent ainsi d’optimiser leur capacité à stocker le carbone pour in fine lutter contre le changement climatique.

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Adapter les forêts aux nouveaux climats

À la fois puits de carbone et levier d’une économie décarbonée par l’utilisation du bois, les forêts ont besoin d’être accompagnées pour les faire résister, mais mieux encore, pour optimiser leur rôle contre le changement climatique.

Fortes de leur expérience et de leurs travaux en synergie, les coopératives forestières ont placé la lutte contre le changement climatique et l’adaptation des forêts françaises au cœur de leur activité : Recherche & développement, innovations, plantations et essais expérimentaux, amélioration des techniques et des pratiques en forêt….

Les coopératives forestières mutualisent leurs efforts notamment via le Groupe Coopération Forestière, des coopératives travaillent également en réseau plus rapproché pour développer des programmes de recherche et développement spécifiques.

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La spécificité des coopératives dans ce contexte climatique

Une des missions des coopératives est d'impliquer le plus grand nombre de propriétaires forestiers dans l'adaptation de leurs forêts au changement climatique, afin de transmettre aux générations futures des forêts valorisées et résilientes écologiquement et économiquement.

Incontournables et efficaces pour regrouper les petites et moyennes propriétés forestières, les coopératives forestières garantissent l’accès aux techniques les plus en pointe et aux accompagnements nécessaires à la réussite des travaux d’adaptation selon les territoires, pour leurs 110 000 sylviculteurs adhérents.

Cette mutualisation des moyens, des compétences et des coûts permet d’apporter les solutions les plus pertinentes à tous les adhérents, selon les situations (station, microclimat, caractéristiques du massif…).

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Exemple de renouvellement forestier en Dordogne

Ce dernier siècle et demi aura vu une progression exceptionnelle de la forêt en Dordogne : celle ci a doublé en surface passant de 190 000 à 420 000 hectares grâce à la force colonisatrice d’essences comme le châtaignier, le chêne, le charme et dans une moindre mesure les pins maritime et sylvestre.

La grande canicule de 2003 aura été à l’origine de la dégradation de nombreuses forêts françaises. Elle marque en Périgord l’accélération d’un phénomène de dépérissement de certains taillis de châtaignier. Jusque là, les dépérissements étaient souvent le résultat d’attaques pathogènes, notamment celle de la maladie de l’encre (champignon) présente à l’état endémique dans nombre de châtaigneraies. Depuis cette canicule, on constate que les taillis les plus vulnérables, présents sur les coteaux ou plateaux les plus secs, se dégradent et finissent par mourir. Cette situation est essentiellement corrélée avec la nature de la station forestière : faible capacité de rétention en eau, sol acide, lessivé et pauvre.

Face à cet état, Alliance Forêts Bois mène depuis plus de 10 ans, dans un contexte foncier extrêmement morcelé, une campagne dynamique de renouvellement de ces parcelles forestières, après une récolte valorisant au mieux les bois (piquet et bois d’industrie pour les quelques brins encore vivants, bois énergie pour le reste). 

Pour résister à ce changement climatique marqué, les essences mises en œuvre sont bien entendu le pin maritime pour ses capacité de résistance à la sécheresse, de croissance rapide et de qualité du bois, mais également, lorsque le sol le permet, du chêne sessile, du chêne rouge, du robinier, du pin sylvestre ou du pin laricio de Corse.

Des réflexions plus prospectives portent sur l’implantation d’essences plus méditerranéennes moins utilisées en Périgord mais intéressantes par la combinaison de leur capacité de résistance à la sècheresse et leur dynamique de croissance comme le cèdre de l’Atlas et le chêne pubescent.

Actuellement ce sont près de 1800 hectares de taillis de châtaignier dépérissant qui ont été remis en production sur ce mode de renouvellement adapté au changement climatique.

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Les Coopératives Forestières

L’Union de la coopération forestière française rassemble 17 coopératives forestières réparties sur l’ensemble du territoire. Elles regroupent 110 000 producteurs forestiers adhérents. Elles les accompagnent dans la gestion de 2 millions d’hectares de forêts, la récolte-commercialisation de          7 millions de m3 de bois par an (soit 20 % de la production nationale). Avec 25 000 hectares reboisés par an, elles sont les premiers reboiseurs du pays. Les Coopératives forestières réalisent un chiffre d’affaires de 430 millions d’euros et emploient 1 300 salariés.  

Les organisations nationales de la filière forêt-bois ont remis r le 22 décembre 2020, la Feuille de route « Adaptation des forêts au changement climatique » au Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. 

Les Coopératives Forestières saluent les pistes d’actions présentes dans cette feuille de route qui sont essentielles pour aider les forêts françaises face aux variations du climat.
A cette occasion, l’UCFF confirme au Ministre qu’il peut s’appuyer sur les coopératives forestières, actrices majeures de la gestion forestière en France (plus de 2 millions d’hectares de forêts gérés), de la production de bois (7 millions de m3 par an, soit 20 % de la production nationale) et du reboisement (25 000 ha reboisés par an, 1er reboiseur en France) pour accompagner les forêts dans leur adaptation et leur résistance au changement climatique.

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 #LaForêtEnsemble