Ce nouveau droit appelle à un changement de paradigme visant à replacer l’économie au service de l’humain.
AquitaineOnLine avait fait le point sur le thème du revenu universel en Juin 2018. Mais le contexte d’aujourd’hui est différent. Avec la crise sanitaire et ses conséquences économiques, toute une partie de la population, bien au-delà de celle qui était concernée alors, sombre actuellement dans la misère. 8 millions de personnes sont tributaires actuellement en France de l’aide alimentaire : 9,3 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Les départements ont pour compétences les solidarités et la cohésion territoriale, et particulièrement les prestations d’aide sociale. Ils sont donc à leur place dans cette initiative. Les députés ont adopté, le 3 décembre une résolution qui invite le gouvernement à ouvrir un débat national et citoyen sur la création, l'expérimentation, le financement, la mise en œuvre et l'évaluation" d'un tel mécanisme. Ce qui est à regretter c’est que voici deux ans une telle demande avait été faite par des présidents départementaux prêts à mener une expérimentation, et rejetée… Le passage à l’action serait aujourd’hui facilité !
Germinal Peiro Président du Conseil Départemental de Dordogne a expliqué dimanche 6 décembre sur France Inter en quoi cette initiative est indispensable. Sur France 3 Nouvelle Aquitaine Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, qui a lui aussi milité pour pouvoir expérimenter un revenu de base explique sur France 3 Nouvelle Aquitaine la différence avec le revenu universel.
Pour faire le point, et bien comprendre les enjeux, au-delà des circonstances actuelles, voici quelques éclairages complémentaires.
Arte explique très clairement les différentes positions, et leurs divergences de fond, au niveau européen. Deux conceptions essentiellement ont un sens différent : aller vers un système social plus juste et le revenu universel doit être assez élevé, autour de 1000 € ; ou simplement encourager le retour à l’emploi.
Le philosophe et économiste Gaspard Koenig plaide pour une subversion du système actuel de prestations sociales pour instaurer un véritable droit à la satisfaction des besoins de base.
Un économiste et sociologue, Bernard Friot va plus loin : il critique la théorie du revenu universel pour lui préférer un salaire à la qualification. Intéressant pour comprendre les tenants, aboutissants et enjeux de la question et de sa formulation même.
La question du revenu universel est de toute façon posée maintenant de manière urgente, et au-delà des mesures qui seront prises, il s’agit bien de savoir comment notre société, au-delà même des décideurs, va penser et dessiner son devenir, et faire cesser l’accroissement constant du gouffre qui sépare le ressources des plus pauvres et des plus riches.