Malgré cela, 67,5% ont été très ou totalement affectés par la fermeture de la frontière, selon un rapport réalisé par l'Eurorégion Aquitaine-Euskadi-Navarra au cours du mois de juin dernier.
L'analyse a été obtenue grâce à une enquête en ligne à laquelle ont répondu 2 400 personnes au total dans la zone frontalière des trois territoires.
31,5 % des personnes interrogées étaient des travailleurs transfrontaliers. Parmi eux, 27,5 % travaillent dans le commerce, l'hôtellerie et d'autres activités liées au tourisme et 14,6 % dans les services professionnels.
La citoyenneté transfrontalière
Le rapport fournit des données intéressantes sur l'impact sur les habitudes de la citoyenneté transfrontalière. Deux tiers des personnes interrogées (66,9 %) se considèrent totalement ou très affectées par la fermeture de la frontière. Neuf sur dix des frontaliers ont cessé toute activité socio-économique en raison de la fermeture de la frontière.
56% d'entre eux traversent la frontière au moins une fois par semaine, et 15,8 % d'entre eux le font tous les jours ou presque de la semaine. Les raisons pour lesquelles ils se déplacent entre les territoires sont essentiellement socio-économiques (68,4%), principalement pour :
• faire des achats (79,1%)
• des raisons personnelles telles que le fait de se rendre dans une résidence secondaire ou de rendre visite à des amis ou à des parents (59,7 %),
• pratiquer des sports ou des loisirs (49,9%)
• les activités culturelles (39,2 %).
83,8% des répondants considèrent que la coopération transfrontalière est essentielle ou très importante. En outre, trois sur quatre estiment qu'il convient de promouvoir l'activité économique transfrontalière et 47,9 % soutiennent les activités sportives, culturelles et sociales.
Le travail transfrontalier
Le rapport montre que plus de la moitié des entreprises employant des travailleurs transfrontaliers ont adopté une mesure extraordinaire liée à l'impact de la COVID-19 : télétravail, chômage partiel, réduction des heures de travail et même licenciements.
A travers l'enquête, les travailleurs et les entreprises ont déclaré avoir rencontré des difficultés dans la mise en oeuvre de ces mesures et, en particulier, sur trois aspects spécifiques : le traitement des demandes de chômage partiel, l'obtention des financements et la préparation de la reprise d'activité.
À la lumière de ces données, des actions ou mesures possibles ont été proposées par l'Eurorégion pour aider à atténuer l'impact de la fermeture des frontières sur la vie quotidienne de ces personnes dans le cadre de la coopération transfrontalière.
Il convient de noter que près du 60% des travailleurs/ses interrogés considèrent qu'il est important de les soutenir dans leurs démarches liées à l'emploi et 46,7% estiment nécessaire de promouvoir des initiatives visant à encourager le travail transfrontalier. Enfin, 91% considèrent que la coopération transfrontalière est essentielle ou très importante pour améliorer leur situation professionnelle.
Projets euroregionaux
L'Eurorégion a consacré une partie de ce rapport à la mesure des conséquences de la fermeture de la frontière sur ses nombreux projets en cours et les relations entre ses partenaires.
Il convient de rappeler qu'au cours des cinq dernières années, l'Eurorégion a connu une augmentation significative de son activité avec un nombre croissant de projets et de collaborations entre les territoires de Nouvelle Aquitaine, d'Euskadi et de Navarre dans un large éventail de domaines : formation, emploi, culture, innovation, recherche, mobilité et transport, sport, agriculture, etc.
Le nombre d'entités et de partenaires, tant publics que privés, qui participent activement et travaillent ensemble dans les trois territoires a augmenté de manière exponentielle.
En ce sens, les partenaires eurorégionaux ont indiqué que 37,8% des projets ont été totalement ou très affectés par la COVID-19. De même, 91,9 % des partenaires considèrent que la coopération transfrontalière est essentielle ou très importante pour atténuer l'impact de la pandémie.