L’empreinte de Victor Louis à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine

De l’œuvre de l’architecte Victor Louis à Bordeaux on ne connait souvent que le Grand Théâtre de Bordeaux. On sait moins qu’il inspira durablement ses confrères locaux et tira une partie de sa renommée de ses créations bordelaises. 

À tel point que nombre d’édifices de la région sont mis à son crédit alors qu’un nombre finalement limité de réalisations peuvent lui être attribuées de façon certaine. Appelé à Bordeaux par le duc de Richelieu, Victor Louis (1731-1800) est un talent reconnu pour avoir travaillé tour à tour au service du roi de Pologne, de l'évêque de Chartres, ou encore de l'ambassadeur d'Espagne.

Fils d’un maçon et entrepreneur parisien, son apprentissage dans le milieu des maîtres maçons explique le goût qu’il devait toujours manifester pour la stéréotomie et les prouesses techniques. Entré dès quinze ans à l’école de l’Académie royale d’architecture, il remporte un prix qui lui offre l’opportunité d’un séjour romain. Entre 1756 et 1759, à Rome, il est au contact direct de l’antiquitéVictor Louis portrait

Le Grand Théâtre

Le chantier de construction de la salle de la Comédie connait aléas et infortunes. Douze lettres envoyées par Victor Louis à l’intendant de la province de Guyenne témoignent de relations difficiles voire houleuses entre Louis, les édiles et les architectes bordelais.

C’est à Paris, en août 1772, que Victor Louis établit les premiers plans du théâtre. Il se rend à Bordeaux et fait venir ses collaborateurs parisiens. Les travaux débutent en novembre 1773 mais sont interrompus quelques mois plus tard faute d’argent. Le rez-de-chaussée est construit en 1774 lorsqu’un nouvel arrêt est ordonné. Cent soixante ouvriers travaillent sur le chantier. La salle est couverte en partie en décembre 1776. En janvier de l’année suivante, le peintre Robin commence le décor du plafond. Le sculpteur Pierre Berruer réalise à Paris quatre des Muses qui ornent la façade au-dessus de la première balustrade. Selon ses modèles, les huit autres sont sculptées par Van den Drix.

L’îlot Louis

En vue de la construction du Grand Théâtre, Louis XV cède à la ville les terrains situés derrière l’édifice sur les glacis du château Trompette. Cette surface rectangulaire descend presque jusqu’au fleuve, « admirablement située » dirait-on aujourd’hui, elle est proche de la place Royale (place de la Bourse), des allées de Tourny et de l’hôtel de l’Intendance. La vente des lots doit aider au financement de la construction de la nouvelle salle de spectacle.

L’architecte Victor Louis est chargé du découpage et de la cession des parcelles. Le maréchal-duc de Richelieu, gouverneur de Guyenne, estime qu’il ne faut pas hâter les ventes pour encourager la spéculation. De fait, les adjudications s’échelonnent du mois d’août 1774 au mois de mai 1777. Les lots sont acquis majoritairement par des parlementaires et des négociants qui donnent naissance à un nouveau quartier.

L’empreinte de Victor Louis

L’hôtel Boyer-Fonfrède à l’angle du cours du Chapeau-Rouge et de la place Jean-Jaurès célèbre pour l’audace de son escalier monumental.

L’hôtel Nairac, cours de Verdun, construit pour l’armateur Nairac, c’est l’œuvre la plus dépouillée de Louis.

Le château du Bouilh, à Saint-André-de-Cubzac, renvoie à différentes réalisations antérieures de son auteur et témoigne de sa capacité à dépasser le « néoclassicisme austère » dont on le dit le représentant.

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