Alors qu'en 2014 la proportion des bons conducteurs était de 57 % dans la région Sud-Ouest, ils ne sont plus que 46% cette année, soit une chute de 11 points. Cette baisse est d'autant plus préoccupante que la région se situe ainsi en dessous de la moyenne nationale, 48% en 2015.
Le Baromètre AXA Prévention révèle que les automobilistes de la région Sud-Ouest se relâchent fortement. Les comportements à risque ont tous progressé, dépassant pour la plupart les moyennes nationales, et situant la région, en matière d'alcool et de vitesse au volant, comme la plus préoccupante de France.
Téléphone au volant : « l'explosion » des appels et SMS sur les routes du Sud-Ouest
44% des automobilistes en région (vs 38% au national) téléphonent au volant avec ou sans kit mains libres. Cette pratique dangereuse est en nette augmentation dans la région, puisqu'ils n'étaient que 35 % à le faire en 2014. L'envoi et la consultation de SMS est également en pleine recrudescence, puisque cela concerne 27% des conducteurs en région, soit 8 points de plus qu'en 2014 et 4 points de plus qu'au niveau national.
Téléphoner au volant avec ou sans kit mains libres multiplie par 3 le risque d'accident.
Ce risque est multiplié par 23 en cas d'envoi d'un SMS en conduisant.
Alcool, fatigue et somnolence : un constat préoccupant
La région Sud-Ouest est la moins vertueuse de France lorsqu'il s'agit d'alcool au volant. Alors qu'au niveau national, 28% des automobilistes reconnaissent prendre le volant après avoir bu deux verres, cette pratique s'est fortement aggravée dans la région, où ils sont 36% de conducteurs concernés, soit 8 points de plus qu'au national et qu'en 2014.
Les automobilistes de la région se relâchent également sur les risques liés au manque de vigilance. Même si la conduite de nuit entre 22h et 5h du matin pour un long trajet s'améliore légèrement (56% en 2015 vs 57% en 2014), 51% des conducteurs déclarent prendre le volant ou continuer à conduire alors qu'ils se sentent fatigués (vs 44% en 2014), 44% reconnaissent conduire pendant plus de 4 ou 5h d'affilée soit 18 points de plus qu'en 2014 et enfin 28% prennent le volant après avoir pris des médicaments pouvant altérer la vigilance (vs 25% en 2014).
- L'alcool est la 1ère cause de mortalité sur la route. Les conducteurs ayant bu de l'alcool ont 8,5 fois plus de risques que les autres d'être responsables d'un accident mortel.
- La fatigue et la somnolence au volant augmentent par 8 le risque d'accident.
- La somnolence est responsable d'un accident sur 3 sur autoroute, où elle est la première cause de mortalité.
En ville : la situation se détériore et plus particulièrement sur le front de la vitesse
Alors qu'au niveau national, on observe une légère amélioration concernant les excès de vitesse en agglomération, la part des conducteurs de la région Sud-Ouest qui roulent à 65 km/h en ville est en nette augmentation (55% vs 43% en 2014). Une proportion inquiétante d'autant que la région est à nouveau sur ce comportement la moins vertueuse de France.
La situation reste préoccupante également pour beaucoup d'autres pratiques à risque. Ils sont 73% (soit 3 points de plus qu'en 2014) à ne pas s'arrêter au feu orange. Et l'usage du clignotant est toujours trop souvent oublié puisque seuls 46% des automobilistes pensent à signaler leur changement de direction ou de file de circulation (vs 55% en 2014).
Le sens citoyen des conducteurs du Sud-Ouest mis à l'épreuve derrière le volant
L'incivisme est un phénomène bien présent : 63% des automobilistes de la région reconnaissent s'énerver et insulter les autres conducteurs (vs 67% au national). Un conducteur sur deux ne laisse pas la priorité à un piéton qui attend au passage. Autres comportements répandus : forcer une priorité à droite (31% vs 26% au national) et stationner sur emplacement réservé ou un trottoir (26% vs 18% au national).
Le remerciement semble en revanche être une pratique largement établie chez les automobilistes de la région : en effet lorsqu'un conducteur se montre courtois avec eux, 76% déclarent le remercier systématiquement.
Zoom sur le comportement des automobilistes bordelais
Des points d'alertes forts sur la conduite en ville. Alors que dans la région Sud-Ouest, certaines pratiques à risque ont nettement augmenté, l'attitude des automobilistes bordelais, avec seulement 41% de bons conducteurs, se montre encore plus imprudente.
Téléphone, des conducteurs encore plus connectés, mais moins accros aux SMS
52% des automobilistes de l'agglomération bordelaise reconnaissent téléphoner alors qu'ils conduisent, soit 8 points de plus qu'en région Sud-Ouest. Un léger mieux toutefois concernant l'envoi ou la consultation de SMS, puisqu'ils sont 21% à le pratiquer, contre 27% au niveau régional.
Alcool, fatigue, somnolence, des prises de risques très élevées
Alors qu'en région, 36% des automobilistes reconnaissent prendre le volant après avoir bu deux verres, ce chiffre grimpe fortement pour l'agglomération bordelaise, avec 43% de conducteurs concernés, soit 7 points de plus que la région. Ils sont également plus exposés aux risques liés à la fatigue au volant : 62% déclarent conduire de nuit entre 22h et 5h du matin (vs 56% région) ; 57% prennent le volant ou continuent de conduire alors qu'ils se sentent fatigués (vs 51% en région). Enfin, 42% des conducteurs bordelais déclarent conduire sans s'arrêter pendant 4 ou 5 heures d'affilée (vs 44% en région).
En ville : excès de vitesse et feu orange, des pratiques à risque encore plus marquées
Les automobilistes bordelais sont également très concernés par les excès de vitesse puisque 58% d'entre eux reconnaissent y rouler à plus de 65 km/heure (vs 55% en région). Pire, ils sont également 91% à ne pas s'arrêter au feu orange (vs 73% en région), ce qui les place largement au-dessus de la moyenne national. En revanche, 48% doublent ou tournent sans mettre leur clignotant, soit 6 points de mieux qu'au régional (54%).
Des conducteurs cependant un peu plus respectueux des autres usagers de la route
S'ils sont 78% à déclarer remercier systématiquement les autres usagers qui se sont montrés courtois, l'incivisme est bien présent chez les automobilistes bordelais, qui sont 72% (vs 63% en région) à déclarer s'énerver ou insulter les autres usagers au volant. En revanche, leur moyenne est un peu en dessous de la moyenne régionale, avec 27% de conducteurs qui reconnaissent forcer parfois la priorité à droite (vs 31% en région), et 25% (vs 26% en région) se garer sur un emplacement ou un trottoir réservé.
Comportements de l'ensemble des conducteurs français
- La part de bons conducteurs recule.
- Téléphone : les conducteurs sont toujours plus accros à leurs téléphones au volant que ce soit pour passer des appels, consulter ou envoyer des SMS ainsi que suivre son itinéraire sur la fonction GPS. En revanche point positif, l'utilisation du kit mains libres tend à se généraliser.
- Alcool, fatigue et somnolence : la situation reste préoccupante puisque l'alcoolémie au volant qui ne recule pas et les risques liés au défaut de vigilance sont de plus en plus répandus.
- Conduite en ville : même si on constate un léger mieux sur le respect de la vitesse, les comportements se dégradent nettement en agglomération (non-respect du feu orange, oubli du clignotant).
- Les 18-25 ans sur la bonne voie : ils se distinguent toujours de l'ensemble des automobilistes par une nette tendance à relativiser les dangers et à commettre plus d'infractions mais on observe cette année une amélioration sur trois comportements en particulier, à savoir l'alcool au volant, la vitesse en ville et le téléphone.
- L'influence positive des passagers à bord : les conducteurs accompagnés adoptent des comportements plus responsables que la moyenne.
- Le sens citoyen des Français mis à l'épreuve derrière le volant : l'incivisme est largement répandu sur les routes de France, tout comme la tendance à considérer que le danger "c'est les autres".
- Les français se démobilisent sur les questions de prévention.
Méthodologie de l'enquête du 11ème baromètre
Enquête réalisée du 16 au 30 décembre 2014 auprès d'un échantillon national représentatif de 1510 automobilistes. Les témoignages ont été recueillis par interviews téléphoniques d'une durée moyenne de 20 minutes, au moyen d'un questionnaire CATI (interviews assistées par ordinateur). Les résultats régionaux sont le fruit d'un découpage Nielsen en 9 régions, comme c’est le cas depuis l’édition 2012.