La "Journée Mondiale des Zones Humides" (JMZH) célèbre, le 2 février de chaque année, la signature de la convention internationale sur les zones humides, connue sous le nom de "Convention de Ramsar". Cette convention promeut la conservation et l’utilisation durable des zones humides, reconnaissant que celles-ci sont des écosystèmes vitaux pour la conservation de la diversité biologique, la gestion de l’eau et le bien-être des communautés humaines.
La JMZH c’est l’occasion pour tout un chacun de comprendre, de découvrir, de s’informer sur les rôles, l’importance et la diversité des milieux humides. Les zones humides sont parmi les plus riches en biodiversité et fournissent de nombreux services à l’homme : réservoir alimentaire, épuration de l’eau, tourisme. Et ce n’est pas tout ! La richesse de la flore et de la faune offre une profusion d’espèces rares aux noms poétiques, aujourd’hui protégées, comme le râle des genêts, le courlis centré, le pigamon jaune ou la grande pimprenelle !
Berceaux de vie indispensables à l’homme, les zones humides sont aussi précieuses pour l’agriculture, apportant approvisionnement constant en eau et en sols fertiles. Pourtant menacées par les initiatives de développement agricole intensif à grande échelle et par les effets possibles des changements climatiques (sécheresse), ce patrimoine commun doit impérativement être préservé.
Agir maintenant pour les zones humides est fondamental pour bâtir l’avenir que nous souhaitons"
Martha Rojas-Urrego, Secrétaire générale de la convention de Ramsar
C'est avec cet état d'esprit, exprimé à l'occasion du 51eme anniversaire de la convention de Ramsar sur les zones humides, que le thème de l’édition 2023 de la Journée mondiale des zones humides (JMZH) a été choisi :
Il est urgent de restaurer les zones humides
Ce thème souligne l'urgence à agir pour les zones humides, l'un des écosystème les plus précieux du monde, et à promouvoir un usage durable de ces milieux fragiles.
Par la valorisation d'actions menées pour les zones humides, ce thème vise également à inspirer à la société, des investissements et des efforts accrus pour protéger les zones humides afin de répondre aux enjeux posés par la double crise - climatique et de la biodiversité - que nous affrontons.
Le déclin constaté des milieux humides …
Pratiques agricoles, urbanisation, espèces invasives, changements climatiques … menacent les milieux humides et entrainent progressivement leur disparition.
87% des zones humides présentes au 18eme siècle avaient été perdues en 2000, dont 50% rien qu'au 20eme siècle. La disparition des milieux humides et 3 fois plus rapide que la déforestation (Global assessment on biodiversity and ecosystem services, IPBES, 2019).
En France, 2/3 de la surperficie des zones humides françaises a été détruite depuis le début du 20eme siècle; ce qui représente près de 2,5 millions d’hectares (trois fois la superficie de la Corse). Ce déclin a été particulièrement important sur la période 1960-1990 qui a vu la disparition de 50 % des zones humides. (Rapport Bernard, 1994). Sur la période 2000-2010, l'état de 47 % des zones humides restantes a continué à se dégrader (Le point sur… n°144, CGEDD, 2012).
… qui menace la biodiversité
Le déclin des zones humides, qui s'incrit dans le déclin de la biodiversité observé à l’échelle de la planète, menace directement les nombreuses espèces qui dépendent de ces milieux. Sur plus de 19 500 espèces dépendantes des zones humides, 1/4 sont menacées d’extinction, parmi lesquelles plus de 40% des espèces d’amphibiens.
Localement, la situation peut être encore plus critique. Sur le pourtour méditerranéen (hotspot de biodiversité) 48 % des zones humides ont disparues depuis les années 1970. ("Perspectives Mondiales des Zones Humides", Ramsar, 2018)
Le constat
Infrastructures naturelles aux rôles multiples, ils améliorent la qualité de l’eau, réduisent l’érosion des côtes et des bassins versants, contribuent au renouvellement des nappes phréatiques, stockent naturellement le carbone, atténuent l’impact des crues et des sécheresses sur les personnes, les biens et l’économie.
Ils comptent parmi les milieux où la production de matière vivante est l’une des plus fortes. Ils assurent une part non négligeable de l’alimentation mondiale à travers l’agriculture, la pêche et la chasse.
Véritables réservoirs de biodiversité, les milieux humides abritent un nombre considérable d'espèces animales et végétales. Ils servent aux animaux d'abri, de lieux de repos et ou de reproduction, ou encore de territoire de chasse.
Si les océans et les forêts sont souvent comparés aux poumons de la planète, les milieux humides en sont les reins.
Pourtant, malgré les nombreux bénéfices qu’elles procurent, les zones humides régressent et on estime généralement que les 2/3 des zones humides originelles françaises ont été détruites.
7 raisons de restaurer les zones humides
La dernière évaluation nationale des sites humides emblématiques relève qu'entre 2010 et 2020, 62% des zones humides ont cessé d'assurer des services qu'elles étaient susceptibles d'assurer. Et pourtant ces services sont nombreux !
On peut citer 7 vertus des zones humides qui sont :
- Réservoirs de biodiversité
- Auto-épuration des eaux, contribution majeure à la santé publique
- Atténuation des effets du changement climatique sur le cycle de l’eau
- Approvisionnement et productions alimentaires
- Tourisme, loisirs et activités économiques d’accueil
- Contribution à la lutte contre le réchauffement climatique
- Aménités paysagères, contributrices au bien-être quotidien
Qu’entend-t-on par biodiversité ?
On pense, en général, que la biodiversité ne concerne que les espèces animales et végétales. Mais la biodiversité c'est aussi la diversité des écosystèmes, des paysages et mêmes des gènes !
La biodiversité recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…) ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.
La notion même de biodiversité comprend trois niveaux interdépendants.
- La diversité des milieux de vie à toutes les échelles (les écosystèmes) : des océans, prairies, forêts… au contenu des cellules (pensons aux parasites qui peuvent y vivre) en passant par la mare au fond de son jardin ou les espaces végétalisés en ville.
- La diversité des espèces qui vivent dans ces milieux, qui sont en relation les unes avec les autres (prédation, coopération…) et avec leurs milieux de vie.
- La diversité des individus au sein de chaque espèce : autrement dit, nous sommes tous différents ! Les scientifiques parlent de diversité génétique pour ce troisième niveau.
[Source : Site internet Biodiversité, tous vivants!]
Trois sites d’intérêt majeur en Aquitaine
La France compte 43 sites labellisés, dont 3 en Nouvelle-Aquitaine :
- le Marais d’Orx dans les Landes,
- le Delta de la Leyre en Gironde,
- le Marais du Fier d’Ars en Charente-Maritime.
En savoir plus http://cen-aquitaine.org/