.... entreprises responsables qui se distinguent par leur mode d’organisation et leur finalité. Elles ont établi depuis plus d'un siècle des règles du jeu originales : rassemblant des personnes motivées par la mise en œuvre d’un projet, conciliant objectifs d'intérêt collectif et activités économiques, et intégrant dans leur organisation et dans leur fonctionnement démocratie, innovation et développement durable. Ces entreprises sont les coopératives, les mutuelles, les associations, les structures de l'insertion par l'activité économique, les fondations...
Elles sont présentes sur tous les secteurs d’activités, de la banque à la culture, en passant par le commerce équitable.
L’ESS : une force économique…
L'économie sociale et solidaire est "un mode d'entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l'activité humaine". Les entreprise de l'ESS remplissent les conditions suivantes :
- Un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices.
- Une gouvernance démocratique, prévoyant l'information et la participation, dont l'expression n'est pas seulement liée à leur apport en capital, des associés, des salariés et des parties prenantes aux réalisations de l'entreprises.
- Une gestion conforme aux principes suivants :
- les bénéfices sont majoritairement consacrés à l'objectif de maintien ou de développement de l'activité de l'entreprise ;
- les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées ;
- en cas de liquidation ou, le cas échéant, en cas de dissolution, l'ensemble du "boni de liquidation" est redistribué à une autre entreprise de l'économie sociale et solidaire.
La définition de l'ESS est dite "inclusive", l'ouverture du périmètre est contrôlée par un cadre strict. Peu importe ses statuts, l'entreprise de l'économie sociale et solidaire l'est par le respect de principes éthiques forts :
- But poursuivi autre que le simple partage des bénéfices ;
- Gouvernance démocratique ;
- gestion responsable.
En cela, l'économie sociale et solidaire n'est pas un secteur mais bien un mode d'entreprendre présent dans les domaines d'activité, où les femmes et les hommes prédominent face au capital.
3 raisons d’y participer
En cette période de crise économique majeure, les modèles d’entreprenariat et de développement démocratiques, solidaires et durables proposés par l’économie sociale et solidaire gagnent en reconnaissance. Innovation sociale, circuits-courts, reprise d’entreprise par les salariés, cohésion sociale… autant d’atouts que les politiques nationale et européenne tentent d’encourager.
En Novembre, des milliers d’acteurs de changement se mobilisent pour vous faire découvrir une autre économie, cette économie qu’on appelle sociale et solidaire, une économie démocratique, responsable et respectueuse de l’Homme. Au programme : trouver un job utile, consommer Bio, agir collectivement, épargner solidaire, entreprendre autrement, se déplacer écolo, vivre ensemble, acheter responsable, se protéger mutuellement. 1500 solutions pour vivre votre quotidien autrement.
- Participer au Mois, c'est rejoindre des femmes et des hommes qui bâtissent un monde plussolidaire ;
- Participer au Mois, c’est refuser la crise comme une fatalité ;
- Participer au Mois, c'est trouver des solutions pour mieux vivre ensemble et construire un autre développement.
Parce que les personnes, l’économie et la société valent bien plus que des capitaux, Le Mois est là pour vous donner un rôle à la mesure de vos valeurs, de vos disponibilités, de vos compétences, de vos moyens. Vous aussi, devenez un héros du quotidien. N’attendez pas… Pour découvrir les manifestations qui ont lieu dans votre région, rendez-vous sur http://www.lemois-ess.org
Le mois de l’Economie Sociale et Solidaire est organisé par les Chambres Régionales de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS).
La CRESS Aquitaine
La CRESS Aquitaine réalise et accompagne des actions décidées d’un commun accord entre ses membres en vue de défendre et de promouvoir la coopération, le mutualisme et le mouvement associatif sur le plan régional, dans le respect de la charte de l’économie sociale.
Missions et services auprès des acteurs du secteur :
- Rassembler, informer, défendre, représenter les entreprises et groupements de l’économie sociale et solidaire.
- Promouvoir et diffuser les principes coopératifs, mutualistes et associatifs.
- Affirmer et développer la dynamique sociale et solidaire dans les territoires.
- Faire connaître les positions du C.E.G.E.S (Conseil des Entreprises et Groupements de l’Economie Sociale).
- Servir d’interface entre l’économie sociale et solidaire et les pouvoirs publics.
- Promouvoir les particularités et spécificités de la fonction d’employeur dans l’économie sociale et solidaire.
La CRESS Aquitaine conduit une action permanente d’information et de coordination entre ses membres, favorisant les échanges et le montage de projets communs au profit des coopérateurs, mutualistes et adhérents des associations.
Economie sociale et solidaire : secteur et enjeux
UN PEU D’HISTOIRE…… Patricia TOUCAS - Historienne-Chercheur
Dès le Moyen Age, les prémices de l'Economie Sociale apparaissent sous les traits des guildes, confréries et jurandes, corporations et compagnonnages. L’idée de concilier le social et l’économique se développe réellement lors de la première moitié du 19ème siècle, pendant l’essor du capitalisme industriel. L’industrialisation paupérise les classes populaires. Les ouvriers commencent alors à s’organiser pour répondre à leurs besoins sociaux et mettent en place des initiatives individuelles et collectives en lutte contre les inégalités, l’injustice, l’égoïsme et les effets néfastes du capitalisme. Le terme Economie sociale est apparu au cours des années
1830-1840, chez des auteurs appartenant à différentes écoles de pensée - économistes saint-simoniens, chrétiens sociaux, socialistes - pour exprimer une volonté de réformer la société, en humanisant les rapports économiques. Progressivement, le terme va s'appliquer aux sociétés de secours mutuels et aux coopératives, qui viennent tempérer les méfaits sociaux du capitalisme en plein essor. Organisées sur le mode de la prévoyance et de la solidarité, les sociétés de secours mutuels prennent en charge les risques sociaux non assurés par l'Etat (maladie, vieillesse, mort). Elles bénéficient d'un statut légal octroyé par Louis-Napoléon Bonaparte dès 1852.
Les coopératives de consommation permettent aux classes populaires de se procurer les denrées de première nécessité, sans l'intermédiaire des commerçants, à prix coûtant ; les associations ouvrières de production évitent aux ouvriers la situation dégradante du salariat. De par leur fonctionnement démocratique, ces différentes organisations contribuent à initier leurs membres aux pratiques citoyennes qui seront celles de la République. Toutefois, jusqu'à la fin du siècle, le concept d'économie sociale reste très imprécis. A tel point que, lors de l'Exposition universelle de 1889, les compagnies d'assurances commerciales sont présentées au même titre que les sociétés de secours mutuels sous la bannière de l'Economie sociale. Il faut attendre la Charte de la mutualité de 1898 pour que l'Economie sociale intègre au nombre de ses principes la notion de but non lucratif.
Au tournant du 20e siècle, la doctrine solidariste de Léon Bourgeois trouve à s'incarner dans les mouvements mutualiste et coopératif, où elle est relayée par Charles Gide, rapporteur de l'économie sociale à l'Exposition universelle de 1900. Premier titulaire de la chaire d'économie sociale créée au Collège de France en 1925, Charles Gide domine les débats théoriques de l'époque. Mutuelles, coopératives et associations, ne cessent de se développer tout au long du 20e siècle, investissant peu à peu tous les domaines de la vie quotidienne des Français : santé, activités de production et de consommation, banque, culture, loisirs, etc.
Toutefois, les échanges entre ces trois secteurs restent épisodiques jusqu'en 1980, date de la reconnaissance officielle de l'économie sociale par les pouvoirs publics. Mutualité, coopération et mouvement associatif se redécouvrent à cette occasion une identité commune, fondée sur des valeurs qui en font une voie alternative au tout-marché et au tout-Etat : non domination du capital, libre adhésion et responsabilisation des sociétaires, gestion démocratique, primauté de l'utilité sociale sur la recherche du profit.
Différents courants de pensée ont forgé l’identité de l’Economie sociale : l’humanisme, le socialisme utopique, le solidarisme, le christianisme social, portés par de grands noms tels que Charles Fourier, Charles Gide ou encore Jean Jaurès.
QUELQUES DATES CLES…
- 1830 - 1ère apparition du terme « Economie Sociale » lorsque Charles Dunoyer publie en 1830 le « Nouveau Traité d’Economie Sociale »
- 1885 - Création de la 1ère fédération française des coopératives de consommation
- 1898 - Première charte de la Mutualité
- 1900 - L’Exposition Universelle accueille un pavillon de l’Economie Sociale
- 1901 - Liberté d’association
- 1947 - Le statut de la coopération est défini en France
- 1980 - Création de la Charte de l’Economie Sociale en France définissant les principes et les valeurs de cette troisième voie
- 1981 - Création de la Délégation Interministérielle à l’Economie Sociale (DIES)
- 1993 - Structuration des acteurs territoriaux en Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire
- 2001 - Création du Conseil des Entreprises, Employeurs et Groupements de l'Economie Sociale (CEGES)
- 2004 - Création du Conseil National des Chambres Régionales de l’Economie Sociale (CNCRES)
- 2008 - Les syndicats employeurs de l’ESS remportent 30% des voix dans le collège Activités diverses
- 2011 - Mois de l’Economie Sociale et Solidaire - 4e édition
- 2012 - Création d’un Ministère délégué à l’Economie Sociale et Solidaire rattaché au Ministère de l’Economie
- 2014 - La loi relative à l’ESS du 31 juillet marque la reconnaissance législative d’un mode d’entreprendre différent
Les chiffres de l'économie sociale et solidaire en France
Saviez-vous que l'économie sociale et solidaire (ESS) représente quelques 600 000 recrutements d’ici 2020 ?
En cette période de crise économique majeure, les modèles d’entreprenariat et de développement démocratiques, solidaires et durables proposés par l’économie sociale et solidaire gagnent en reconnaissance. Innovation sociale, circuits-courts, reprise d’entreprise par les salariés, cohésion sociale… autant d’atouts que les politiques nationale et européenne tentent d’encourager.