... la Résistance dans le Sud-Ouest. Du Limousin aux Pyrénées, de l'Aquitaine au Languedoc, Dominique Lormier dresse un tableau vibrant et scrupuleux de la Résistance de 1940-1945.
Dès le mois de juin 1940, le Sud-Ouest se signale par des actes hostiles à l'occupant. Les mouvements clandestins, les réseaux, les maquis et les corps-francs y ont connu une implantation croissante. Ils ont joué un rôle important dans la défaite du IIIème Reich, comme le reconnaîtront Eisenhower, Churchill, Patton et De Gaulle. De juin 1944 à mai 1945, la totalité du Sud-Ouest sera libérée par les maquisards sans qu'il soit apparu un seul char anglo-américain. Certains des combats livrés dans cette immense région, le quart du territoire national, sont entrés dans la légende.
Ce livre rappelle enfin que la Résistance dans le Sud-Ouest n'a pas pris fin en août 1944. Sur le front de l'Atlantique, les FFI ont enlevé de haute lutte les dernières places fortes allemandes en mai 1945.
L'auteur
Dominique LORMIER, né en 1960, est historien et écrivain spécialisé dans la seconde Guerre Mondiale. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels : L'Italie en guerre, 1915-1918 (Ed. Ulysse), Les guerres de Mussolini et L' épopée du Corps-Franc Pommiès (Jacques Grancher éditeur)
C'est un lieu commun de dire que les Français aiment à se dénigrer eux-mêmes. Dans leur majorité, ils connaissent mal l'histoire de la Résis tance. "Ils n'ont retenu que ses excès, commis le plus souvent par des ban dits de droit commun qui s'abritaient sous son manteau pour perpétuer leurs crimes", écrit fort justement le colonel Rémy. Beaucoup de Français se sont complu à dire que la Résistance n'avait joué qu'un rôle mineur dans la libération du pays. Ce livre à l'ambition de leur apporter le plus cinglant des démentis. La Résistance française est certainement l'un des cas uniques de notre his toire, pourtant si riche et exaltante, où autant de volontaires se sont spon tanément portés au secours de la Patrie.
Et quels volontaires ! il ne s'agissait pas d'endosser un unifOrme et d'aller à la rencontre de l'ennemi. Il fallait au contraire accepter d'être considéré comme un "terroriste" par l'occu pant, se plier aux rigueurs de la clandestinité, avec le risque d'être cap turé et torturé à mort. Ce volontariat mettait en danger tous les proches qui le plus souvent, en cas d'arrestation, subissaient également Jes crimes de l'occupant: fusillade, torture, déportation ... Si l'on met bout à bout les résultats des enquêtes les plus sérieuses, on peut estimer qu'il s'est trouvé en France des milliers de volontaires qui ont combattu L'ennemi.
Le colonel Rémy estime que le total de ces patriotes dépasse le demi-million. "Seuls se lèveront pour me contredire, écrit-il avec fougue, s'ils en ont le courage, ceux qui sont animés par la hargne des lâches, je veux dire ceux-là qui ont, enfoui au fond d'eux-mêmes comme une bête puante est tapie dans son trou, le sentiment de s'être accomodés de la défaite de la France, et de la honte de l'occupation, quand ils n'ont pas été les cyniques profiteurs". Il existe heureusement des témoignagnes, dont l'évidente et indiscu table véracité ne peut être mise en doute. Le général Marshall, chef d'Etat-Major général des armées améri caines, a écrit: "La Résistance française a dépassé toutes nos prévisions. C'est elle qui, en retardant l'arrivée des renforts allemands et en empê chant le regroupement des divisions ennemies à l'intérieur a assuré le succès de nos débarquements. Sans vos troupes du maquis, tout était compromis". De son côté, le général Eisenhower, commandant en chef des Forces interalliées, a estimé "que la destruction des communications ferroviai res ennemies, le harcèlement du trafic automobile allemand et la pression de plus en plus forte exercée par les forces organisées de la Résistance fran çaise sur l'économie de guerre et les services de sécurité allemands, ont joué un rôle considérable dans notre victoire.
L'histoire de la Résistance française a toujours dérangé les faibles et les traîtres, car elle met en évidence, sans la moindre équivoque, la diffé rence qui existe entre la lâcheté et le courage, le déshonneur et l'honneur. Le Sud-Ouest de la France peut à juste titre se glorifier de sa résis tance à l'occupant . Voici une immense région, représentant le quart du territoire national, qui s'est libérée elle-même, sans l'aide des troupes alliées. Pourtant le dispositif militaire de l'occupant était extrêmement puissant dans le Sud-Ouest.: au début du mois de juin 1944, il y avait environ 400 000 soldats ennemis, c'est-à-dire un peu plus du quart de l'armée alle mande en France. Dès le mois de juin 1940, le Sud-Ouest se signale par des actes hosti les à l'occupant. Les réseaux divers, les filières d'évasions, les corps francs, les maquis y ont connu une implantation croissante.
Malgré les trahisons, la Gestapo et la police de Vichy, la résistance du Sud-Ouest n'a cessé de se renforcer, portant des coups toujours plus sévères à l'occupant. C'est en Gironde et en Charente qu'auront lieu les premiers attentats et sabotages contre l'occupant. En fixant l'équivalent de 10 divisions alle mandes, la Résistance du Sud-Ouest a assuré la sécurité du f lanc droit des Alliés dans leur progression de juin à septembre 1944. Certains chefs de la Résistance du Sud-Ouest sont entrés dans la légende: Louis de la Bardonnie, Lucien Nouaux, Claude Bonnier, Jac ques Nancy, André Pommiès, Léonce Dussarat, Charles T illon, Georges Guingouin, André Chabanne, François Verdier, Marcel Taillandier (Morhange), Serge Ravanel, Marcel Langer, Roger Monpezat, Maurice Parisot. ..
Cet ouvrage, reposant sur des archives et des témoignages inédits, écrit avec le plus grand souci d'objectivité, se veut une contribution à l'histoire de la Résistance. "Qu'il est beau le métier de l'historien, lorsqu'il ne doublonne pas celui de procureur", écrit Alain Griotteray. C'est avec un tel sentiment que ce livre a été rédigé.
Isbn : 978-2-8177-0092-2