Angoulême : fouille archéologique sur l’îlot Renaudin

Menée par une équipe d’archéologues et de spécialistes de l’Inrap sur une parcelle de 6 000 m2, les fouilles archéologiques ont débuté le 9 avril dernier et devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’été 2018. Cette fouille s’inscrit dans un secteur peu documenté d’un point de vue archéologique et .....

Des vestiges du Paléolithique final et du XIXe siècle à Angoulême
Des vestiges du Paléolithique final et du XIXe siècle à Angoulême

.... devrait ainsi permettre d’apporter un nouvel éclairage sur l’histoire ancienne et récente de ce quartier, situé en contrebas de la gare d’Angoulême.

En amont du projet de réaménagement de l’îlot Renaudin à Angoulême, porté par la Communauté d’Agglomération du Grand Angoulême, la Ville d’Angoulême et l’EPF de Nouvelle-Aquitaine, un premier diagnostic archéologique prescrit par les services de l’État (service régional de l’Archéologie - Drac) avait été réalisé en 2016 par l’Inrap.  Il avait permis de mettre en évidence les traces d’occupations préhistoriques, ainsi que les vestiges d’une faïencerie ​​contemporaine du XIXe siècle.

Suite à ces résultats prometteurs, une fouille archéologique préventive a été prescrite. Le marché de fouille a été attribué à l’INRAP pour un montant de 755 666,21 € HT en Tranche Ferme, et 87 948,45 HT en tranches optionnelles à affermir sur avis de la Drac en cas de découvertes exceptionnelles.

Angoulême : fouille archéologique sur l’îlot Renaudin

Des vestiges de la fin du Paléolithique (-12 500 / -10 000 avant J.-C.)

Le diagnostic a révélé deux occupations préhistoriques bien distinctes.

La première est attribuable à « l’Azilien récent » (culture archéologique de l’Epipaléolithique, également appelé Paléolithique final ou Préhistoire récente / -12 000 avant notre ère) ; le décapage nécessaire des surfaces et couches successives n’a pas encore atteint cette zone. La seconde occupation serait datée du « Laborien » (-10 000 avant notre ère), culture appartenant à une période chronologique charnière pour laquelle les témoignages sont à ce jour très ténus en Charente.

Ces deux occupations tardiglaciaires (fin du Paléolithique) situées en fond de vallée ont permis de mettre en évidence une production lithique singulière (silex taillés, pointes de projectile, …), dont les grandes tendances se retrouvent dans les faciès culturels contemporains de ces périodes (Ahrensbourgien, Belloisien).
Cette découverte permettra de répondre à certaines problématiques régionales, voire européennes, liées à la transition entre la fin du Pléistocène supérieur (Paléolithique supérieur final) et le début de l’Holocène (Mésolithique ancien), aux alentours de 10 000 avant notre ère.

Une faïencerie du XIXe siècle

L'îlot Renaudin se situe dans le quartier de l'Houmeau où se développe une forte activité industrielle dès le XVIIIe siècle, notamment la production de faïence par la manufacture Sarezac. Fondée en 1748 par Bernard Sarezac, c’est la plus importante faïencerie de l'Angoumois, qui perdurera jusqu’en 1895. Si sa configuration globale est connue grâce aux archives, sa production pourtant très dense, reste néanmoins méconnue ; les pièces, notamment communes, étaient rarement signées.

La fouille en cours révèle des éléments de production de l’activité artisanale : fours, divers bâtiments et des fosses dépotoirs remplies de mobilier céramique (biscuits, ratés de cuissons). Toutes ces informations permettront de mieux comprendre le mode de production de cette faïence, de la caractériser, de suivre son évolution et d'ainsi établir un corpus.

L’Inrap

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Il réalise chaque année quelque 1 800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique.

Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

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