Poitiers : Festival International "Filmer le travail"

Comprendre, analyser, détailler à travers le 7ème art l'évolution du rapport entre le capital et le travail, l'épanouissement tant personnel que collectif au sein de son entreprise, est l'objectif ambitieux de "Filmer le travail".

Filmer le Travail : Festival unique en son genre sur le monde du travail
Filmer le Travail : Festival unique en son genre sur le monde du travail

Rendez-vous à Poitiers du 17 au 26 février 2023 pour la 14e édition du festival international Filmer le travail.

Cette année, Filmer le travail s’intéresse au travail informel. Travail au noir, invisible, travail gratuit, bénévole, travail domestique, travail vivant ou prescrit… le festival sera rythmé par de nombreux événements, comme autant de fils à dérouler pour s’interroger sur les formes que prend le travail dès lors qu’il échappe au cadre légal ou s’inscrit aux marges ou en dehors du salariat.

Affiche FLT2023

Vaste sujet que le travail informel et toujours d’actualité, ailleurs comme en France. Travail hors cadre légal, travail hors protection juridique, travail invisible comme le travail domestique, travail gratuit, travail bénévole… Informel aussi, le travail vivant.

C’est celui qu’on accomplit au-delà de ce qui est demandé, on l’observe notamment fréquemment dans le domaine des soins médicaux. Il fait l’objet d’études par les sociologues, qui en font une valeur porteuse de sens dans le travail, développe Maïté Peltier, directrice artistique du festival.

Pour illustrer le propos, Filmer le travail invite à rencontrer des cinéastes, historiens du cinéma, critiques, professeurs d’universités venus échanger autour des films.

« La question du travail des femmes fera l’objet d’un focus particulier, ainsi que celle du travail des jeunes ».

Des avantpremières, des séances spéciales, une compétition internationale, une rétrospective de films « à avoir vus », des conférences…

Le festival propose aussi une exposition, African Workplaces, dans laquelle 9 artistes et chercheurs explorent les petits métiers en Afrique, face à l’industrialisation grandissante. À noter que les enfants trouveront aussi leur plaisir, à travers un programme jeune public.

Au programme de cette nouvelle édition : des conférences avec des chercheur.euse.s, une rétrospective de films rares et méconnus, des rencontres littéraires, une programmation pour le public jeune, des avant-premières et séances spéciales en présence d’invité.e.s, des rencontres professionnelles, une exposition intitulée African Workplaces dans laquelle neuf photographes et chercheur.e.s se sont intéressé.e.s aux petits métiers urbains, au travail dans les plantations et à l’industrialisation grandissante du continent africain. Temps fort du festival, la compétition internationale sera l’occasion d’accueillir à Poitiers des cinéastes du monde entier qui viendront présenter leurs documentaires sur le travail.

L'association Filmer le travail organise de nouveau ce festival qui est devenu au fil des éditions un lieu de référence concernant le cinéma documentaire sur le travail où échangent professionnels de l'image, chercheurs, acteurs et spécialistes du travail. Le festival touche aussi un public plus large qui y voit une opportunité de débat citoyen.

Le festival propose aussi des temps forts sur la création documentaire contemporaine autour du son et d’un film en fabrication, en présence de professionnels.

Compétition Internationale 2023

Du mercredi 22 au vendredi 24 février 2023, en présence des réalisateurs, réalisatrices et/ou d’intervenant.e.s
17 documentaires 

Cette année, 17 films documentaires venus des 4 coins du monde présentés par leurs cinéastes sont en lice composent la compétition internationale du festival Filmer le travail. Par exemple, pour le Portugal, le regard sur un travail choral dirigé par Ariane Mnouchkine.
Pour la France, l’expérience d’habitants qui se partagent le rôle de maire. Ou encore le rêve chahuté d’étudiants en Centreafrique.

Cette sélection nous entraîne également de la Belgique aux montagnes colombiennes, des collines irlandaises jusqu’aux villages de la Drôme, du Canada au Brésil, en passant par l’Autriche ou encore l’Italie. Les cinéastes posent leur regards singuliers sur des parcours de vie et tissent les portraits d’un agriculteur, de bergers, d’une sage-femme, de soignant.e.s, d’étudiant.e.s, d’enseignantes et s’intéressent au travail domestique, militant, politique et artistique.

Retrouvez les réalisateurs et réalisatrices de la compétition internationale en débat à la suite des projections, et lors d’une table ronde à Grenouilles productions le jeudi 23 février à 17h.

Edito du festival - « Le Travail Informel »

Travail au noir, invisible, gratuit, bénévole, travail domestique, travail vivant… le festival sera rythmé par de nombreux événements, comme autant de fils à dérouler pour s’interroger sur les formes que prend le travail dès lors qu’il échappe au cadre légal ou prescrit, et s’inscrit aux marges ou en dehors du salariat. Nous porterons une attention particulière aux situations d’exploitation (des femmes, des personnes racisées, des immi- gré·e·s, des jeunes…), aux stratégies individuelles et collectives qu’ils.elles mettent en place pour contrer ces formes d’atteinte à la dignité humaine, mais aussi à ce que l’informel peut induire de solidarité, de création et d’émancipation.

Cette édition 2023 est marquée par de belles nouveautés: de nouveaux partenariats voient le jour avec l’Institut des Afriques de Bordeaux, avec lequel nous co-organisons l’exposition African Workplaces, qui sera présentée à l’Espace Mendès France; avec le Méta pour le spectacle Étienne A., seul en scène porté par Nicolas Schmitt sur le travail d’un jeune homme dans un entrepôt d’Amazon, proposé à la Maison des étudiants, qui co-organise avec nous cet événement; avec le laboratoire Migrinter de l’Uni- versité de Poitiers avec lequel seront proposées deux projections/ rencontres sur le travail et les migrations internationales.

Deux nouveaux Prix sont créés cette année, venant récompenser des films de la compétition internationale : le Prix des étudiant·e·s et le Prix du jury des Activités sociales de l’énergie (CCAS, CMCAS de Poitiers). Autre dynamique à l’œuvre de cette édition : la présence d’étudiant·e·s doctorant·e·s à l’animation de divers temps de programmation. Côté recherche, la sociologue Maud Simonet donnera une conférence sur le travail gratuit en repartant d’analyses féministes du travail domestique. La journée d’études du festival sera remplacée par de nouveaux temps de programmation, les « regards croisés », qui prendront la forme de dialogues entre des cinéastes et des chercheurs.euses autour de la thématique centrale : regards croisés sur le travail dans le BTP et les situa- tions d’exploitation que connaissent les ouvriers sans papiers ; sur le travail domestique de jeunes femmes envoyées à l’étranger et les situations de maltraitances vécues ; sur le travail gratuit et l’emploi des jeunes ; sur le travail ubérisé et invisibilisé des livreurs à vélo ; sur le travail gratuit et non reconnu des femmes dans la sphère domestique; sur le travail vivant comme activité informelle et son importance pour la démocratie.

Une rétrospective de films rares et inédits, croisant les genres et les époques, concoctée avec l’historien du cinéma Federico Rossin sera proposée. Au programme, des films de Ken Loach, Jerzy Skolimowski, Lino Brocka, Gus Van Sant, Lionel Rogosin, mais aussi les œuvres rares de deux cinéastes féministes allemandes Helke Sander et Helga Reidemeister; une sélection de films africains récemment restaurés seront présen- tés sur de magnifiques copies : La Petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty, Soleil Ô de Med Hondo, Trésor des pou- belles de Félix Samba Ndiaye. Le chef d’œuvre du néo-réalisme italien Sciuscià de Vittorio de Sica sera également proposé sur une copie restaurée venue de la Cinémathèque de Bologne.

Des hommages seront rendus à des cinéastes dont les œuvres et les parcours nous importent, Jean-Luc Godard, à travers Deux ou trois choses que je sais d’elle, mais aussi à Heddy Honigmann, cinéaste néerlandaise née au Pérou, dont nous montrerons le si touchant Métal et mélancolie. À l'invitation du ciné-club Les Trésors de Marlène, nous accompagnerons la ressortie en salle d’un film féministe majeur des années 1970 Sois belle et tais- toi, qui met en lumière les discriminations subies par les femmes actrices dans le milieu du cinéma. Une séance spéciale sera pro- posée autour du cinéma brésilien : Dry Ground Burning, grand prix du festival Cinéma du réel 2022, un film libre et explosif, mêlant documentaire et fiction, porté par des femmes vivant du trafic de pétrole sur les hauteurs de Brasilia. De nombreuses avant- premières feront écho à la thématique centrale : Mother Lode (La Mine du diable), de Matteo Tortone sur un jeune péruvien parti travailler dans la mine de la Rinconada ; Goutte d’or, le dernier film de Clément Cogitore, sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes 2022, aux frontières du réalisme social, du film noir et du film mystique. Une rencontre croisée Écrits / Écrans sera pro- posée entre l’auteur Arno Bertina et le cinéaste Jérémy Gravayat, pour explorer la manière dont tous deux s’intéressent au travail, s’emparent du réel, travaillent avec les personnes qu’ils filment ou sur lesquelles ils écrivent, pour créer de nouveaux espaces habitables à travers la littérature et le cinéma.

Le programme sera riche aussi pour le jeune public, avec de belles séances de films africains rares, le Prix des lycéen·ne·s et des apprenti·e·s et Sweet Sixteen de Ken Loach montré en copie 35mm.

Filmer le travail s’affirmera encore cette année comme un lieu d’émergence de nouveaux talents avec la compétition inter- nationale de films récents, grands temps fort du festival. Cette année, 17 films documentaires inédits, sur des sujets d’actua- lité et dont les propositions formelles ont retenu notre atten- tion, seront présentés en présence de leurs réalisateurs.trices. Quelques films de la sélection feront d’ailleurs un bel écho à la thématique centrale et nous permettront d’actualiser cette notion protéiforme, à travers le travail militant et le travail bénévole.

Après une ouverture aux côtés du jeune Ali, incarné par Adam Bessa, qui se débat pour survivre en Tunisie où règne la corruption, nous terminerons cette édition en rejoignant l’équi- page de Hayat Mokhenache, capitaine de bateau, avec le film Polaris présenté par sa réalisatrice Airana Vera, pour une tra- versée finale des mers arctiques riche en émotions !

N’oubliez pas les moments plus informels à Grenouilles et les after du festival à partir de mercredi !

Les temps forts du Festival

COMPÉTITION INTERNATIONALE de films documentaires • APPEL À PROJETS de films documentaires 
THÉMATIQUE CENTRALE : Le travail informel • FILM D’OUVERTURE: Harka • RÉTROSPECTIVE de films avec Federico Rossin • CONFÉRENCE de Maud Simonet
REGARDS CROISÉS : Migrations internationales, travail dans le BTP et travail domestique / Travail gratuit et emploi des jeunes / Travail domestique : de l’injonction à l'auto-enfermement / Travail ubérisé, travail invisibilisé / Travail vivant, activité informelle et démocratie CINÉASTES AFRICAINS À L'HONNEUR • HOMMAGE à Jean-Luc Godard • HOMMAGE à Heddy Honigmann
SPECTACLE : Étienne A. de Florian Pâque avec Nicolas Schmitt
SÉANCE SPÉCIALE BRÉSIL : Dry Ground Burning [Mato Seco Em Chamas]
PROGRAMMATION JEUNE PUBLIC • ATELIER : Démontage d’un montage autour du film Mauvaises filles
ÉCRITS / ÉCRANS : Dialogue Arno Bertina et Jérémy Gravayat
SÉANCE SPÉCIALE, LES TRÉSORS DE MARLÈNE : Sois belle et tais-toi
AVANT-PREMIÈRES : Goutte d’or, Mother Lode, Polaris
En savoir plus https://filmerletravail.org/

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