Les énergies des artistes y croiseront celles des amateurs et étudiants pour une étonnante édition attentive aux dialogues inédits entre geste et voix. Toujours à la recherche d’un corps démultiplié, transmetteur sensible et siège des tensions, le Festival À Corps se pose comme un agitateur d’esthétiques.
Dans un grand décloisonnement des genres et disciplines, les énergies des artistes y croisent celles des amateurs et étudiants, particulièrement aiguisées par ces temps complexes. Pris dans les secousses d’une époque hantée par l’urgence, danseurs, performeurs, comédiens, musiciens et chercheurs répondent avec un coup d’avance, dans un excès de sensualité ou de violence, de poésie, d’inventions ou d’exultations réjouissantes.
Le corps et ses représentations toujours renouvelées
Corps grimaçant leurs vies plurielles, corps habités par l’histoire inépuisable de leurs gestes et de leurs musiques, corps urbains mobilisés contre les assignations réductrices et les injustices contemporaines, le Festival À Corps revient du 31 mars au 7 avril et convoque plus que jamais la multiplicité des formes artistiques. Les énergies des artistes y croisent celles des amateurs et étudiants pour une étonnante édition, attentive aux dialogues inédits entre geste et voix, danse et musique ou encore histoire et poétique de la révélation.
Dans cette perspective, les étudiantes et les étudiants de l’université de Poitiers ont eu la chance de travailler avec l’artiste brésilien Volmir Cordeiro, dont la pensée brillante se traduit toujours avec extravagance. Tout aussi flamboyant, et pour une unique représentation de ce chef-d’œuvre hors Paris, GOLD SHOWER magnifie deux artistes que tout oppose — Akaji Maro et François Chaignaud — dans une joute prodigieuse de charme, d’images et de références historiques. Plus retenu, le Flamand Jan Martens atteint un superbe niveau d’originalité chorégraphique tout en dénonçant les violences politiques avec 17 danseurs de 18 à 71 ans ! Cette année encore, le festival fait la part belle aux jeunes artistes : Mathilde Bonicel, Erwan Ha Kyoon Larcher, Claire Lavernhe, Alexandre Fandard, Soa Ratsifandrihana... pour ne citer qu’eux.
Les fructueuses collaborations entre professionnels et amateurs issus d’universités françaises et étrangères fondent aujourd’hui le socle du Festival À Corps, et sa reconnaissance. Elles rassemblent pratiques, réflexions et performances, mixent les esthétiques, les géographies et les générations, en un seul et même précipité mouvementé.
La journée d’étude universitaire est aussi l’occasion de s’interroger, dans un dialogue fertile entre chercheurs et artistes, sur ce qui fait langage, et de remettre en cause les hiérarchies dans le domaine de la perception. Enfin, une rencontre professionnelle organisée avec l’OARA complète cette édition.
Créations des universités et des lycées
Le Festival À Corps est un condensé de belles et riches expériences de spectacles d’universités françaises et étrangères et de nos lycées régionaux. Ces jeunes étudiants et lycéens vivent et traversent au cours de leur année de formation un processus de création chorégraphique aux côtés d’artistes professionnels et viennent le partager publiquement au festival.
Au sein de ces laboratoires de recherche, par la mise en jeu singulière des corps et des gestes, de nouvelles temporalités et rencontres émergent ; chacun, chacune engage une part de son intimité qui se révèle souvent sensible et pétillante, voire ébouriffante, parfois inattendue et énigmatique, nous plongeant dans un acte collectif débordant de vitalité. Retrouvez tout au long du festival les univers enflammés et décalés des lycées de Poitiers, La Rochelle, des universités d’Avignon, Bordeaux, Corée du Sud, Lille, Mexique, Poitiers, Rennes et Toulouse.
Une jeunesse qui nous souffle d’étourdissants et saisissants élans chorégraphiques !
[Isabelle Lamothe, responsable des ateliers chorégraphiques de l'université de Poitiers]