Quand de fortes chaleurs sont brutalement chassées par de l'air frais et humide venu de l'Ouest, entraînant produisant de fait une baisse soudaine des températures, il se déclenche alors une hausse des pressions, une rotation et un renforcement du vent, conduisant à une dégradation subite des conditions atmosphériques. Un vent par rafale fait son apparition et des nuages terrifiant se dressent sur l'horizon. Il se produit ce que les météorologistes appellent une "galerne" ou "brouillarta" en basque.
Au Pays Basque, la configuration géographique des lieux est particulièrement propice à la survenue de ce phénomène : le fond du Golfe de Gascogne est bordé par une longue barrière montagneuses, avec d'un côté les Pyrénées et de l'autre la cordillère cantabrique. Les vents qui soufflent dans cette zone sont alors guidés et accélérés le long de ces reliefs.
Ce phénomène est beaucoup moins fréquent en Gironde. Mais, en ce mardi 23 juillet 2019, les conditions exceptionnelles de canicule avec des températures avoisinant les 42 degrés concomitante à une différence de la température de l’air d’au moins dix degrés avec celle de l’océan, ont fait remonter ce vent jusque sur le bassin d’Arcachon.
Prenant la forme d’un arcus, ou nuage en rouleau, la galerne porteuse de pluie et de vents forts qui a déboulée sur le bassin d’Arcachon est en effet remontée depuis les côtes basques et landaises jusqu’au niveau de la dune de sable.
Le haut de la dune du Pilat qui culmine autour des 106 mètres (106.4 m exactement lors du dernier relevé) a vu déferler des rafales de vents jusqu’à 82 km/heure.
Le phénomène fascine et inquiète, par sa soudaineté et sa brutalité aussi.
En gaulois intrépide ne craignant pas que le ciel ne lui tombe sur la tête, notre reporter photo Marc Chaillou a "bravé les éléments" pour nous proposer un ensemble d’images plus saisissantes les unes que les autres ainsi qu'une vidéo.
Témoignage : "La canicule qui touche la région rend l’air de la métropole irrespirable. Ce mardi 23 juillet 2019 , nous décidons d’en sortir et arrivons à 19 h au pied de la dune. La température dépasse toujours les 35° C. Nous profitons du coucher de soleil. C’est à ce moment qu’au loin se distingue des nuages étranges, à la forme d’une vague géante qui touche l’océan. En quelques instants un vent froid se lève et nous oblige à plier bagage. De nombreux bateaux suivent le chemin pour s’abriter et rentrent en toute hâte vers Arcachon. J’ai le temps de prendre le boîtier et d’immortaliser ce phénomène."


