"Pour l'honneur" long-métrage de Philippe Guillard tourné en Corrèze

"Pour l'honneur", tourné en Corrèze, terre de rugby, sort en salles de cinéma. Pendant plusieurs semaines de l’été 2022, la commune de Meymac, en Corrèze, a servi de lieu de tournage au réalisateur et ancien joueur de rugby Philippe Guillard.

Certains habitants ont prêté leur commerce, comme le bistrot, d'autres ont été figurants. Toute l'équipe du film a ensuite tourné à Brive durant trois semaines.

"Pour l’honneur" est un long-métrage de Philippe Guillard, produit par Same Player, Montauk Films, et distribué par Apollo Films, StudioCanal. Ce film a bénéficié d’une subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine de 100 000 euros en 2023, au titre des initiatives culturelles qui sont proposées autour de la coupe du monde de rugby, qui se déroule en France cette année.

"Pour l'honneur", tourné en Corrèze, terre de rugby, sort en salles de cinéma le mercredi 3 mai 2023

Synopsis

Trocpont-sur-Tescou et Tourtour-les-Bains, deux villages du sud de la France, se livrent une impitoyable guerre de clochers, symbolisée par un solide derby entre les deux clubs de rugby. Alors que Trocpont a incontestablement pris l’ascendant, l’arrivée inattendue de demandeurs d’asile va changer la donne. Tourtour pourra-t-elle ainsi battre son ennemi juré l’année du derby le plus important de son histoire, celle du centenaire ?

ttps://www.youtube.com/watch?v=GlWeR6-iYb4

Avec Olivier Marchal, Olivia Bonamy, Mathieu Madénian, Solène Hebert, Camille Aguilar, Tom Villa, Saabo Balde, Sam Mirhosseini, Philippe Duquesne, Patrick Sébastien…

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Entretien avec le réalisateur Philippe Guillard

Comment vous est venue l’idée du scénario ?

Déjà, un, j’avais envie de revenir au rugby. C’est mon ADN. J’en avais déjà fait le cœur de mon premier film, Le Fils à Jo, mais sous prétexte que la popularité du rugby est relativement faible, beaucoup de gens me décourageaient d’y retourner. Mais en fait, le rugby n’est qu’un prétexte à raconter des histoires humaines et universelles. Comme la danse, la musique, l’art, etc… Après tout, Marchal, en tant qu’ancien flic, enchaîne les films de flics et de voyous, alors, pourquoi moi en tant qu’ancien rugbyman, devrais-je me priver de scénarios autour d’un sport qui me tient tant à cœur et que je connais comme ma poche ? Et la deuxième raison, c’est Eric Fourniols, lui aussi réalisateur et scénariste, et surtout ami de 40 ans, ancien joueur de rugby comme moi. Il jouait à Toulon, moi, au Racing. Un jour, il me fait lire un article. Celui-ci raconte comment des migrants demandeurs d’asile qui s’étaient installés dans un petit village, en Italie, contre l’avis de tous ses habitants, ont fini par s’y intégrer grâce à l’équipe de foot. Et que, au-delà des victoires sur le terrain, cela a surtout eu le mérite de déboucher sur des victoires de cœur sur les préjugés. J’ai trouvé cette histoire magnifique et je me suis dit qu’en remplaçant le foot par le rugby, elle ferait un beau scénario, Eric a accepté de m’en faire cadeau et on l’a écrit ensemble.

Pourquoi cette histoire d’intégration par un sport collectif vous avait-elle tant touché ?

Elle m’a rappelé mon enfance. Je suis né en Guadeloupe, et j’ai passé 15 ans dans les DOM-TOM, en gendarmerie. A l’époque, comme on y allait seulement par bateau, il y avait peu de coopérants. À l’école, j’étais souvent le seul blanc, le Z’oreille, comme on dit là-bas. Je ne venais pas d’un pays en guerre, je n’avais pas subi le pire, comme les migrants d’aujourd’hui, mais pour les natifs de l’île, j’étais quand même considéré comme une sorte 5 de demandeur d’asile. Il fallait que je me fasse accepter. J’ai appris à parler créole et comme j’étais plutôt à l’aise avec un ballon, j’ai commencé à faire du foot dans la cour de récréation. C’est comme ça que je me suis fait mes premiers copains. Le rugby est venu vers quatorze ans. Ce sont des militaires, qui m’y ont initié et m’ont appris à l’aimer. Quand nous sommes rentrés en France, j’avais 16 ans. Mon père a été muté à Fontainebleau. C’était alors une ville très bourgeoise. J’étais fils de gendarme. Personne ne m’adressait la parole. Le racisme peut aussi être social. J’étais d’autant plus déraciné qu’on a débarqué en hiver sous la neige, alors que j’étais habitué, au soleil, tous les jours, et à la plage le dimanche. Je me suis inscrit au rugby. J’ai marqué des essais. Et j’ai eu des copains pour la vie.

C’est à ce moment-là que vous avez pris conscience que le rugby pouvait être une porte d’entrée à l’intégration ?

Le rugby et le sport en général. Le sport est fantastique car ce sont les mêmes règles pour tout le monde et partout dans le monde. Le hors-jeu, le pénalty, le coup-franc, les dimensions d’un terrain, des poteaux, la hauteur d’un panier de basket, ne sont pas décidés en fonction d’une culture, d’une religion, ou d’une couleur de peau. Les joueurs d’une même équipe ont un but commun, gagner un match et pour cela, ils auront un langage commun quelles que soient les origines. Les mêmes mots traduisent les mêmes actions. Dans le sport, on ne confronte pas les cultures et les différences, on les assemble, on les associe pour une même cause. Et si on va plus loin, le sport porte en lui un message de paix. Le rugby, lui, a deux particularités qui en font un sport unique. D’abord, il est le seul sport collectif de combat, ensuite, il mélange, au sein d’une même équipe des gabarits parfois totalement opposés. Le seul sport où un « 72 kilos » peut se retrouver en face d’un « 140 kilos ». Ces deux particularités en font une école de solidarité, de respect et de tolérance. Le rugby exige avant tout des joueurs d’avoir un esprit de sacrifice pour ses partenaires. C’est un sport qui magnifie les qualités humaines de ceux qui le pratiquent, peu importe que l’on soit noir, blanc, jaune, catholique, protestant, musulman, grand, gros, petit, avocat, agriculteur, ouvrier, médecin. D’où cette « terre » fertile pour cultiver de l’humanité.

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En écrivant votre scénario, avez-vous eu peur de tomber dans « la marmite des bons sentiments » ?

Trop tard (rires) ! Je suis tombé en plein dedans… Mais je m’en moque, certains prétendent qu’on ne peut pas faire un bon film avec de bons sentiments. Moi, je prétends le contraire. J’écris avec mon cœur et mon instinct. Je ne calcule rien du tout. Et si on me trouve trop « fleur bleue », tant pis : j’assume. Une chose est certaine : Éric et moi ne voulions pas politiser le film, juste en faire une histoire humaine, sur un mode « comédie », sans violence, mais sans angélisme particulier non plus. L’équilibre a été un peu « touchy » à trouver et à maintenir. Eric est un scénariste exigeant sur la véracité des choses. C’est lui qui a bâti les trajectoires des demandeurs d’asile pour qu’elles soient crédibles. Il a été aidé par une amie avocate qui travaille depuis 20 ans dans l’aide aux demandeurs d’asile. Donc on s’est vraiment appuyés sur de l’authentique, sur du vrai, sur du vécu.

Écrire sur ce sport rassure-t-il le scénariste que vous êtes ?

Complètement. Je connais ses personnages par cœur. J’ai commencé à y jouer à 14 ans, j’ai arrêté le terrain à 32, mais ensuite, j’ai travaillé pendant près de 20 ans comme chroniqueur sur Canal+. Je connais 4 générations de joueurs. Et j’espère bien que ça ne va pas s’arrêter là. Les rugbymen, ce sont mes amis, mes frères. Chez eux, je suis comme chez moi. Et vice et versa. Je parle comme eux. Je vis comme eux. Je me sens bien avec eux.

Dans quel personnage de votre film vous êtes-vous le plus projeté ?

Je suis un peu dans tous, mais surtout dans celui de Marco, que joue Olivier Marchal, et dans une moindre mesure, dans celui de Salifou, joué par Saabo Baldé, quand il constate, à son arrivée dans le village, qu’on joue seulement au rugby et pas au foot. J’ai connu la même situation. Le premier ballon que j’ai touché était un ballon rond. Et j’ai suivi une bande de fous au rugby, intrigué par cette forme de ballon et j’ai eu un coup de foudre, définitivement (rire)…

Vos dialogues sont truffés de bons mots et de proverbes hilarants… sont-ils de votre imagination ou de la vraie vie ?

Les deux. Avec Eric, on connaît ce milieu par cœur, on a eu la chance de rencontrer des personnages « pagnolesques » toute notre carrière. Les dialogues dans le rugby, c’est simple, c’est comme la pêche aux moules à Piriac-sur-Mer à marée basse, il n’y a qu’à se baisser… En revanche, pour les proverbes africains, on a été beaucoup plus scrupuleux. On a enquêté sur internet mais avant de les replacer dans le film, on a vérifié leur authenticité. Comme ce sont des proverbes qui sont censés circuler depuis longtemps et qu’ils appartiennent à une autre tradition que la nôtre, il ne s’agissait pas d’en changer une virgule.

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Dans votre film, vous avez réuni des joueurs, qui ne sont pas acteurs, et des acteurs, qui ne sont pas des joueurs…

Ce n’était pas facile. J’ai tremblé et prié tous les jours où on tournait les matchs ou les entraînements pour qu’il n’y ait pas d’accident. C’est costaud, le rugby. C’est souvent quand on fait semblant de se blesser ou qu’on s’engage trop qu’il arrive quelque chose. Fallait doser entre les deux pour être le plus crédible possible tout en restant dans une zone de sécurité. J’avais quand même demandé à un des kinés de l’équipe de France, Christophe Foucaud, d’être présent sur le tournage. Il est venu avec sa mallette et son éponge magique, et il nous a bien aidés. J’avais aussi pris la précaution de tourner les séquences les plus dures avant la cantine, parce qu’un rugbyman, ça « bouffe copieux » et les après-midis étaient plus poussives… Quant aux scènes de bagarres, on avait un régleur pour éviter les coups malencontreux… Les joueurs ont adoré ça. C’était les seules actions qu’ils me demandaient de refaire un max.

Comment avez-vous constitué votre distribution ?

On a commencé par le plus difficile : trouver les interprètes pour incarner les demandeurs d’asile. Pour la crédibilité du film, il fallait des comédiens qui aient conservé leur accent, et les habitudes de leur pays d’origine, c’est-à-dire, des comédiens qui aient encore, en quelque sorte, toutes leurs racines en eux. Il ne fallait pas se tromper, car ces acteurs sont si peu nombreux qu’en cas d’erreur, il nous aurait été impossible d’en changer. Avec Stéphanie Doncker, ma directrice de casting, on a commencé nos recherches huit mois avant le tournage.

C’est Stéphanie qui a déniché Sâm Mirhosseini, pour jouer Jawad, celui qui devient le pilier de l’équipe. En réalité, comme la plupart des acteurs qui doivent jouer des Afghans, Sâm est Iranien. Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il était le personnage. Trapu, costaud, peur de rien, il avait ce qu’on appelle une « gueule » et surtout un parcours de vie incroyable. Son sourire était irrésistible. Je l’ai engagé au bout de cinq minutes d’entretien.

On a été très chanceux de trouver Shabana, son épouse dans le film. Il s’agit d’Ariane Naziri, qui est elle aussi Iranienne et qui a tout de suite été, elle aussi, formidable aux essais.

Claude Musungayi, qui interprète De Gaulle, est congolais, comme son personnage. C’est Olivier Marchal qui me l’avait recommandé. Il l’avait repéré dans Les Rivières Pourpres, à cause de sa stature, de son accent et de son humour. Sa personnalité et la philosophie qu’il a de la vie, ont fait l’unanimité.

Nabiha Akkari, qui joue la femme syrienne médecin, je ne la connaissais pas, mais elle commence à avoir une petite notoriété dans le métier, méritée, car elle est sensationnelle. Pour jouer le jeune Tiémeko, il fallait un jeune homme frêle. Quand Yannick Kalombo, qui est né au Congo, s’est présenté, j’ai tout de suite flashé sur lui et son regard de biche. Lui aussi avait déjà une petite expérience de la caméra. Il avait joué dans La Brigade de Louis-Julien Petit.

C’est également sur un coup de cœur que j’ai aussi choisi Saabo Baldé, qui interprète Salifou. Non seulement Saabo est un très bon acteur, mais il pratique aussi le foot et il a un énorme potentiel d’émotion. Comme il est Sénégalais, il a travaillé comme un fou pour avoir l’accent ivoirien de son personnage. Je ne pouvais pas transiger sur la perfection des accents, parce que tous ces comédiens étaient censés être arrivés en France récemment. Je les remercie tous, ces interprètes. Ils ont été formidables, sur le plateau et en dehors. 8 On a beaucoup parlé, échangé. D’ailleurs quand tu fais un tournage loin de Paris et que personne n’a envie de rentrer le week-end, qu’il s’agisse de l’équipe ou des acteurs, c’est plutôt bon signe. Cela raconte quelque chose sur l’état d’esprit du tournage.

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Pourquoi avez-vous choisi Olivier Marchal pour jouer Marco ?

Pour trois raisons : Olivier est mon ami, il a été joueur de rugby et il m’a poussé à faire Le Fils à Jo. Pour l’Honneur n’a rien à voir avec ce film, mais c’est quand même aussi une histoire autour du rugby. J’ai donc écrit Marco Bianchoni en pensant à Olivier. J’en ai fait un entraineur, patron d’un bar-hôtel-restaurant… Il connaît bien les « gestes ». Techniquement, il débouche les bouteilles comme personne (rires). On ne peut pas être plus crédible que lui dans ce rôle. Outre son talent, il a la gueule de Marco Bianchoni, le phrasé de Marco Bianchoni, l’accent de Marco Bianchoni, la mauvaise foi de Marco Bianchoni, mais aussi son humanité. C’est un « copier-coller ». C’est exactement ce qu’il serait aujourd’hui s’il n’était pas rentré dans la police ou fait du cinéma. Il tiendrait un bar vers Arcachon. Ce serait le siège de l’équipe de rugby dont il serait l’entraîneur, le président, le trésorier… Il emmerderait tout le monde avec le rugby de son époque et personne n’oserait le contredire, exceptée sa femme… Comme dans le film… En fait, je n’ai aucun mérite, il n’y avait plus qu’à mettre la caméra (rires)…

Justement, vous avez donné à Olivia Bonamy le rôle de l’épouse de Marco et à Mathieu Madénian celui de son « second »…

En fait, j’ai laissé à Olivier le soin de choisir son épouse de cinéma. Olivier est réalisateur lui aussi, il fait toujours des très bons choix dans ses films. Il connaît mon état d’esprit en 9 tournage et ce que j’aime filmer dans les sourires et les regards. Du coup, il a choisi Olivia. Et ça s’est avéré être LE bon choix. Elle est une actrice à la fois très fine et très précise sur le personnage. Elle joue juste. Elle fait mieux que jouer, elle swingue avec les dialogues. Dans le jeu, elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour débarquer comme un soleil dans une scène. C’est d’ailleurs pour cela que je la fais entrer, sortir et réapparaître assez souvent… J’ai très vite remarqué que, dans les scènes comme dans la vie du tournage, quand elle arrive quelque part, elle illumine l’espace. Et surtout, au- delà de tout car c’est un critère très important pour moi, elle est une super belle personne. D’ailleurs, l’association des deux prénoms était comme le couple, une évidence. Olivia étant le féminin d’Olivier et Olivier, le masculin d’Olivia.

Le personnage de Dédé, lui, est arrivé en dernier dans le scénario, un peu comme la surprise du chef. Avec Éric, on voulait un personnage frais, haut en couleurs, qui respire vraiment le Sud et le rugby. Quand on l’a écrit, je n’avais aucun acteur en tête. Et puis trois semaines avant le tournage, j’ai pensé à Mathieu que j’avais vu débuter et dont j’avais suivi le parcours. Je ne pouvais mieux tomber : Mathieu est né à Collioure et il adore le rugby ! La participation de potes, vrais rugbymen, de Guirado à Yachvili en passant par Picamoles et bien d’autres me donnait envie de les confronter à Dédé, l’inratable casse-bonbons comme on en connaît plein dans le rugby. Tout n’était pas prévu dans le scénario, du coup on a dû inventer ensemble certaines situations le matin même et on a pris beaucoup de plaisir. Il est doué et très vif. En tout cas, il s’est très bien entendu avec Olivier. Leur numéro de duettistes est parfait.

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Vous avez tourné à Meymac près de Brive. connaissiez-vous la région ?

Pas du tout. Mais comme je suis un grand curieux des « terres » de rugby, j’essaie d’en découvrir une nouvelle à chacun de mes tournages. Là, en l’occurrence, c’était une proposition de Simon Gillham, le Président du Club de Brive avec qui nous sommes partenaires dans ce projet. Du coup je suis allé repérer et j’ai eu un coup de cœur. La Corrèze est une région magnifique peuplée de gens accueillants et généreux. La pierre, l’ardoise, les petits ponts, les villages, la verdure, tout était artistiquement joli à filmer. Prime à Meymac avec 80% des décors dans le même village. Un luxe. J’ai habité à 3 minutes à pied de chaque décor. C’est vite devenu notre spot de tournage et aussi d’extra-tournage, notamment les mercredis soir pour les soirées des producteurs locaux qui se finissaient par un bal… les jeudis matin étaient poussiffffs…

On entend deux « grandes » voix dans votre film, celle de Daniel Herrero et celle de Francis Cabrel…

Oui. En fait, mon amitié avec Francis est moins ancienne que mon admiration pour lui. C’est un fan de rugby et il en partage les valeurs. Il habite une petite ville proche d’Agen où il va voir tous les matchs depuis 40 ans. C’est là que je l’ai connu quand je travaillais pour Canal+. Il y a deux ans, je suis allé chez lui pour lui demander s’il pouvait m’écrire une chanson pour le film. Il me promit d’y réfléchir… Le temps passe, le tournage approche. Je pense qu’il m’a oublié et je n’ose pas le rappeler. Et un beau jour, je reçois un coup de fil : Francis m’annonce qu’il m’envoie quelque chose. C’était top, et c’est devenu la chanson du générique de fin. Un peu comme Céline Dion pour Titanic (rires) ! 10 Et comme on finissait le film avec une voix célèbre du Sud… Ouest, il nous fallait le débuter par une tout aussi célèbre voix du Sud…Est ! Qui mieux que Daniel Herrero, l’homme à la barbe de Père Noël et à l’accent des cigales, conteur génial au bandeau rouge et à l’humanité débordante, pour entrer dans cette histoire qui se déroule dans le Sud.

Comme dans vos films précédents, la musique semble avoir une importance capitale dans pour l’honneur…

La musique m’est indispensable pour écrire. Quand je tombe en panne d’inspiration, il suffit que je branche ma sono pour que tout reparte. Ça marche à 100% ! Pour ce film, j’ai travaillé pour la quatrième fois avec le même compositeur, Roméo Guillard. Il est jeune et doué. Il me connaît par cœur et il sait que j’aime l’émotion. Un jour, alors qu’on était un peu dans le dur avec Vincent Zuffranieri, mon monteur, et un peu perdus, il m’a envoyé deux-trois musiques d’émotions en me disant : « C’est par là qu’il faut aller » ... Je l’ai écouté et on a retrouvé le fil de ce qu’on voulait raconter.

Un mot sur l’apparition surprise de Patrick Sébastien…

D’abord, Patrick est un rugbyman. Il a joué à Brive avant de monter à Paris avec le succès artistique qu’on lui connaît. Il a donc la fibre ovale. Il a même été, avec succès, le président du Club de Brive avec lequel il a été champion d’Europe dans les années 90. Ensuite, c’est un ami. De longue date. Il a toujours suivi mon parcours depuis mon premier roman, il y a 30 ans. Il m’a même invité à en parler à la télé alors que je n’étais personne. Il est généreux, il a toujours cherché à dénicher et pousser des jeunes artistes. Comme il remettait aussi sur scène les anciens, les oubliés. Du coup, c’était une manière de le remercier. Ensuite, Patrick, en Corrèze, je le classerais comme Monument Historique. Et de la même manière qu’un Japonais ne tournerait pas un film à Paris sans montrer la Tour Eiffel, tu ne tournes pas un film sur le rugby en Corrèze sans montrer Patrick Sébastien.

Votre film, justement, dans quel genre le classeriez-vous ?

Oh là, j’en sais « fichtre rien ». Je crois qu’il y a de la comédie, de l’émotion, mais c’est tout ce que je sais. Je laisse le soin aux autres de le classer ou de le déclasser (rires). Ce n’est plus à moi d’en imposer la vision. Y en a qui vont le référencer comme comédie dramatique, d’autres comme comédie sociale, ou sociétale, etc… La seule chose que je sais, c’est que j’ai fait ce film comme tous les autres, avec mon cœur et ma sincérité. En résumé, Pour l’Honneur n’a nulle autre prétention que d’être tout simplement une belle aventure humaine qui fait appel à ce que nous avons de meilleur en nous.

Images : © Same Player - Montauk Films – StudioCanal - Apollo Films

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