Alors que les vagues du littoral scintilleront sous les projecteurs du QuikProFrance, Eddy de Azevedo proposera de poser son regard sur « la face noire du grand bleu ».
Vibration Continue
Une expérience immersive étonnante qui débute par l’irrésistible attraction de la couleur à travers 16 séries photographiques sur le thème de la pollution plastique des océans. Ces photographies, grands formats pour la plupart, sont baignées de couleurs intenses ou de nuances acidulées. Si elles rendent de toute évidence hommage aux chefs de file du Color field painting movement, du pop art et de l’expressionnisme abstrait… elles n’en restent pas moins insaisissables et énigmatiques. Sensation d’immensité infinie, transparences vaporeuses, opacités mystérieuses… elles stimulent l’imaginaire, les émotions et ce qu’il y a de plus enfoui en nous.
L’onde de choc
L’envie de s’approcher encore plus près… Et puis, tout à coup, le choc. La conscience ressurgit : les « bonbons » colorés disparaissent, les surfaces mouvantes aux teintes qui fusionnent se figent, l’impalpable devient objets.
Les œuvres de Eddy de Azevedo sont composées de fragments plastiques, de coton-tiges, de briquets collectés sur les plages de Capbreton, Hossegor et Seignosse. Des objets auxquels on ne prête guère attention et pourtant si familiers.
Un déluge de plastique s’abat sur nous, pointant du même coup une contradiction : l’esthétisme de l’œuvre face aux déchets sauvages qui la composent.
Un art qui interroge et un message tout aussi poétique que militant…
Un œil sur l’océan
Installé dans les Landes depuis 15 ans, Eddy de Azevedo col- lecte depuis près d’une décennie ces déchets sur les plages. Son parcours artistique débute par le graphisme et la publicité dans le magazine international Citizen K. Il poursuit chez Havas comme direc- teur artistique puis chez l’annonceur. Consacré en 2016 au Festival de photographies Manifesto à Toulouse par l’iconique Letizia Battaglia pour sa série audacieuse « Une Photo Sans Photo », il est bercé par de multiples courants artistiques aussi variés qu’inattendus avec en tête Rothko, Sophie Calle, Guy Bourdin, Raymond Depardon, Damien Hirst, Murakami, Despentes, Pink Floyd et Bashung « ces personnages (et bien d’autres) et leurs œuvres ont façonné la coque sur laquelle je me laisse porter » explique-t-il.
Il définit son travail photographique selon deux axes « Il y a la photographie où la forme est le sujet et il y a la photographie plus artistique où le fond est aussi important que la forme : une photographie plus engagée. C’est le cas pour le projet DEAR OCEAN. »
Pour ce dernier, il mène des actions sur le terrain avec les nettoyages des plages organisés par les Beach- Cleaners d’Ocean52, partenaire de l’exposition.
Il participe aussi à des collectes collectives et à des ateliers de sensibilisation. Une action de sensibilisation sera menée sur les plages durant l’exposition avec les scolaires de Soorts-Hossegor. À l’issue de cette collecte, les enfants réaliseront une œuvre collective guidés par le regard de l’artiste qui se rendra en classe pour échanger.