Déforestation vs Centrales Photovoltaïques est-ce écologique ?

Détruire les forêts de pin maritime, principale pompe à carbone de la région Nouvelle-Aquitaine, pour installer des centrales photovoltaïques est un non-sens écologique et économique tel est en substance l’appel lancé par l’interprofession Fibois Landes de Gascogne qui s’alarme de .....

L’inquiétante progression des défrichements forestiers pour installer des centrales photovoltaiques dans le massif landais
L’inquiétante progression des défrichements forestiers pour installer des centrales photovoltaiques dans le massif landais

.... la recrudescence des défrichements liés à l’installation de centrales photovoltaïques.

« Ce phénomène dépasse déjà plus d’un millier d’hectares sur le Massif Landais, sans que ce chiffre soit réellement communiqué par les pouvoirs publics, et plusieurs projets en cours dépassent, chacun, mille hectares ! (en Sud-Gironde et Lot et Garonne) » précise Bruno Lafon, Président de l’interprofession.

Pour illustrer et comprendre cette problématique, il ressort qu’un projet de centrale photovoltaïque de 1 000 ha correspond à 1 500 terrains de football. « Si ce phénomène s’étend, en plus des défrichements liés à l’agriculture et à l’urbanisation, on va finir par parler de déforestation dans notre Région ! » s’inquiète la profession toujours vigilante quant à la protection du milieu naturel.

« Ces défrichements sont un non-sens écologique : la substitution énergétique par du photovoltaïque est justifiée par le changement climatique alors que la production d’électricité en France est déjà décarbonée. » s’insurge Bruno Lafon.

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photovoltaique

Le défrichement de 1 000 ha de pin maritime est de nature à entraîner un déficit d’absorption du Co2 atmosphérique de l’ordre de 12 000 tonnes par an. En effet les forêts en croissance, par le phénomène de la photosynthèse, fixent le CO2 atmosphérique et sont la principale pompe à carbone de notre Région.

« Le Bilan carbone de ces projets est donc négatif ! » prévient Bruno Lafon et de compléter « Ces défrichements auront aussi un impact négatif sur la biodiversité en artificialisant les sols ; les centrales de panneaux photovoltaïques en milieu forestier représentent enfin un risque incendie accru pour les forêts qui sont déjà très exposées aux départs de feux liés aux activités humaines. »

« Bien que les aides actuelles du Ministère de l’Ecologie en matière d’énergies renouvelables rendent ces projets rentables, ils représentent aussi un non-sens économique à l’échelle collective. En effet la filière bois est source essentielle, au niveau régional et en particulier dans les territoires ruraux, de valeur ajoutée et d’emplois (58 000 emplois et 10 milliards d’euros en Nouvelle-Aquitaine). »

Il faut dire souligner que dans le même temps, les entreprises ont de très grandes difficultés à mener à bien des projets d’installation de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments industriels, notamment en raison du refus des assureurs de couvrir le risque incendie.

Les représentants de l’interprofession demandent donc aux pouvoirs publics de ne plus autoriser les défrichements pour l’installation de ces centrales et de soutenir un plan d’installation des panneaux photovoltaïque sur les bâtiments industriels. Ils demandent aussi aux élus locaux de s’exprimer en faveur du maintien des surfaces forestières, de la fixation du carbone par les forêts et de la biodiversité forestière.

L’interprofession Fibois Landes de Gascogne

L’interprofession FIBOIS Landes de Gascogne a pour vocation de regrouper largement les acteurs de la filière bois des territoires du Massif des Landes de Gascogne, et d’être référente pour les questions concernant le pin maritime.

Fibois Landes de Gascogne promeut la gestion forestière ainsi que le bois auprès du grand public, des professionnels et des élus. Elle rassemble les acteurs de la filière autour d’un programme d’actions pour le développement des activités et des emplois du territoire.

L’objectif de l’interprofession est d’améliorer la compétitivité de la filière bois du territoire du Massif des Landes de Gascogne et ainsi de lui permettre de jouer son plein rôle en matière de créations et maintiens d’emplois locaux non délocalisables, de lutte contre le changement climatique, de créations de richesses sur le territoire : biodiversité, dynamisme économique et impact positif sur la balance commerciale, économie circulaire, activités touristiques, etc.

Fibois LdG est composée de 3 collèges : producteurs, transformateurs (mobilisateurs BO, BI/BE), utilisateurs et aval. Ses organisations fondatrices sont les fédérations suivantes représentant leurs nombreux adhérents :

  • producteurs : Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, Union des coopératives forestières françaises, Union des syndicats de sylviculteurs d’Aquitaine, Union Régionale des Collectivités forestières, Office National des forêts, Syndicat national des pépiniéristes Forestiers ;
  • transformateurs : Association ETF Nouvelle-Aquitaine, Fédération des industries du bois Nouvelle-Aquitaine section Bois d’œuvre, et sections Bois d’Industrie-Energie ;
  • utilisateurs et aval : Fédération Française du Bâtiment Nouvelle-Aquitaine, CAPEB NouvelleAquitaine, Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine.

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Le Massif des Landes de Gascogne en quelques chiffres

  • une forêt de pin maritime indigène étendue par l’Homme il y a près de 250 ans après fixation des dunes et assainissement des marais sur des sols pauvres et acides (podzols)
  • 1 million d’ha avec 80% de résineux, 20% de feuillus; majoritairement privés avec des forêts communales et domaniales notamment sur le littoral
  • 250 millions d’arbres replantés par les sylviculteurs après la tempête Klaus, en moyenne 20 à 30 millions par an ;
  • Une importante biodiversité forestière et des espaces naturels préservés ;
  • 42 000 km de pistes forestières et un important système de protection des forêts contre les incendies (DFCI) rendu notamment possible grâce aux propriétaires forestiers cotisants ;
  • 6 millions de m3 de bois récoltés par an (60% de la récolte de la Nouvelle-Aquitaine et près de 20% de la récolte nationale)
  • plus de 70% de la récolte est certifiée PEFC (gestion durable);
  • 259 millions d’euros d’excédent commercial et près de 30 000 emplois ;
  • des savoirs faire couvrant tous les secteurs et la première filière de transformation à l’échelle nationale : plantation , exploitation forestière, gestion forestière / Production de caisses, palettes, emballages industriels, caisses à vin, coffrages, parquets, parements, moulures, décorations, ameublement, agencement, charpentes, ossatures, CLT, clins et bardages, mobiliers urbains, menuiseries industrielles, terrasses, aménagements, constructions, panneaux de contreplaqués, panneaux de process, papiers-cartons, chimie verte, cosmétique, pharmacie / Des centres de recherche majeurs et un campus d’excellence des métiers et des qualifications

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