Itinéraire d’art contemporain en forêt des Landes de Gascogne

..... géographiquement proches et partageant les mêmes valeurs, La Forêt d’Art Contemporain  a pour objectif depuis 2009 de créer en milieu rural un véritable outil de production et de diffusion d’art contemporain sous la forme d’un itinéraire régional.

Par l’accueil d’artistes en résidence, la présentation de leur travail, la production dans un itinéraire d’œuvres en évolution, ce projet participe pleinement à l’aménagement culturel du territoire du Parc. Les objectifs de l’association La Forêt d’Art Contemporain ont été renforcés par l’évènement traumatique de la tempête Klauss.

Si l’intervention d’artistes a pour finalité de susciter un nouveau regard sur l’environnement en question, le projet s’inscrit dans une démarche professionnelle, via notamment le recrutement de commissaires artistiques aux compétences reconnues  et d’artistes renommés, un esprit de partage engendrant  la construction progressive du sens, au rythme de l’implantation des œuvres. Actuellement — et jusque fin 2022 — cette mission  de commissariat est assurée par Irwin Marchal.

Avec vingt et une œuvres installées dans le territoire gascon ainsi qu’une dizaine de projets en cours ce chantier engagé par La Forêt d’Art Contemporain met en jeu, au-delà de la construction d’une  destination de tourisme de culture, un enrichissement progressif de l’espace de vie quotidien des habitants des Landes.

Cartes des Oeuvres de la Forêt d'Art Contemporain

Le projet de La Forêt d’Art Contemporain se nourrit  d’une direction artistique, celle d’un professionnel reconnu  ou d’un artiste invité, en mission pendant 5 ans maximum  et qui assure la programmation artistique.

Les Oeuvres Photo © Lydie Palaric

00 / Claire Roudenko-Bertin, Lit transcendantal, 1995	01 / Emilie Perotto, Coeur Chaud Bois d'Aquitaine, Arue 2011
02 / Alain Domagala, Aux impétueuses manoeuvres de l'imprévu, Garein 2011	03 / Sarah Tritz, La Moderne, La Teste de Buch 2011
04/  Laurent Kropf, Le vieux père (la statue) Biganos 2011	05 / Stéphanie Cherpin, Vis Mineralis, Commensacq 2011
06 / Roland Cognet, Paysage et Loup, Mont de Marsan 2012	07 / Christophe Doucet, La sauveté de Garbachet, Brocas 2013
08 / Marie Denis, La Portée, Sabres 2013	09 / Younès Rahmoun, La Ghorfa, Vert 2014
10 / Bertrand Dezoteux, Les Arboricoles, Ecomusée de Marquèze Sabres 2013	11 / David Boeno, 7 Comètes à venir, parc du chalet Mauriac Saint Symphorien 2014
12 / Laurent Le Deunff, Zoo de sculptures, Garein 2014	13 / Bruno Peinado, Une Rencontre, La Métis le même et l'autre, Bourideys 2014
14 / Sébastien Vonier, 3 sans nom, Salles 2014	15 / Jean François Gavoty, La mule a cinq pattes, Sore 2015
16 / Severine Hubard, LEs orgues des Landes, Arjuzanx 2016	17 / Didier Marcel, Le Pavillon, Captieux 2016
18 / Philippe Fangeaux, Le Barp 2017	19 Marine Julié, Hello Apollo, Luxey 2017
20 / Michel Herreria, Miroir d'horizon, Audenge, Domaine de Certes et Graveyron 2018	21 / Ronde des Ombelles, Yves_Chaudouet-ADAGP,  Pompéjac

Irwin Marchal

Né en 1982 à Reims il vit et travaille à Bordeaux. Ce dernier a pris la suite de Jean-François Dumont et travaille  depuis 2018 à la mise place de sa programmation qui se termine fin 2022.

Artiste, producteur, mais aussi galeriste et commissaire, Irwin Marchal enchaîne les activités et les événements. Il sera commissaire pour La Forêt d’Art Contemporain de 2018 à 2022 et succèdera à Jean-François Dumont

Après des études aux beaux-arts de Bordeaux, il passe plusieurs années à alterner pratique artistique, projets curatoriaux, projet de production et rédaction de textes critiques pour divers artistes et lieux d’exposition.

En 2015 il crée la galerie Silicone à Bordeaux avec pour objectif dynamiser la scène artistique locale et donner des conditions optimales d’accueil et de visibilité aux artistes invités. Son activité principale s’est d’ailleurs concentrée autour de la programmation, la gestion et la médiation de ce lieu.

Il est de notre expérience commune d’avoir, au moins une fois dans nos vies, chaussé une paire de bottines neuves, certes attractive à première vue mais néanmoins douloureuse à l’usage.Cependant nous avons tout autant expérimenté le fait qu’après quelques kilomètres de marche, le cuir ou le tissu se détendait pour finir par épouser convenablement les monts et vallées de nos pieds. Il arrive même souvent que cette paire de chaussures si contraignante au début devienne progressivement la chose la plus confortable au monde.
Cette petite métaphore pédestre me semble fort appropriée pour mettre en image les réflexions qui accompagneront ma programmation et dont la principale et la plus synthétique consistera à penser la notion d’« Ajustement ».
Par « Ajustement » j’entends l’action consistant à rapprocher et à faire coïncider, dans un temps et un espace donné, deux entités n’ayant pas, au préalable, de qualités intrinsèques et évidentes à ce rapprochement.
Par exemple dans la mission qui m’a été confiée en tant que commissaire de la Forêt d’Art Contemporain, le fait de rapprocher et donc d’ajuster l’expérience d’un artiste avec un site paysagé, d’une œuvre et d’une architecture ou encore la richesse d’un propos artistique avec la curiosité ou l’incertitude d’une population.
Car c’est finalement bien de cela qu’il s’agit dans ce bel événement qu’est « La Forêt d’Art Contemporain », comprendre le paysage dans lequel nous évoluons.  Écouter les êtres qui habitent cette étendue. Sentir les forces à l’œuvre. Enfin, capter les subtilités historiques, naturelles et culturelles qui ont formé ce territoire pour pouvoir proposer un rapprochement, une expérience de proximité avec un objet nouveau, une œuvre, un travail artistique qui se doit de trouver sa place.
Car cette place doit se faire et, tel le pied dans la chaussure neuve, les propositions artistiques devront pouvoir prendre le temps de se fondre dans le contexte qui les accueille, trouver leur public, et avoir été réfléchies pour résister au temps du regard, au temps de la critique, au temps de l’usure et aux aléas de la nature.
Ceci donnera sans aucun doute une évidence à la permanence de leur présence et plus encore, une inscription active sur le territoire.
Mais ce principe d’ « Ajustement » n’est pas à entendre comme la recherche d’une consensualité fade et ennuyeuse, il est au contraire la volonté d’une imbrication expérimentale et complexe entre les éléments qui composeront mon commissariat : Territoire, artistes, moyens de production, population, matière première etc…    Ceci afin de donner à penser et à voir des dimensions multiples, des expériences d’altérité, des ambivalences et des équivocités nécessaires à tout objet critique et artistique de qualité.
Penser la notion « d’ajustement », c’est penser la possibilité d’un équilibre formé par le temps, c’est projeter une intension vers l’avenir en cherchant une tension dont se dégagera une clarté. Tel est le programme et l’objectif que je me suis imposé.