Il ne ressemblait pas aux autres responsables du parti socialiste landais. Il était abordable, souriant et par dessus tout très drôle. Il était un peu solitaire dans son engagement, à tel point qu'il s'est fait des ennemis dans son propre camp. Chez les autres, les autres camps, il était respecté.
Il pouvait être le négociateur, le réconciliateur et le rassembleur, mais il lui est arrivé de se fâcher et de laisser la chaise vide. Christian Cazade a toujours été un homme politique déterminé et décidé à défendre ses idéaux. Ses principes il ne les négociait sous aucun prétexte. On se rappellera toujours de ses positions et on n’oubliera jamais ses coups de colère, surtout le jour où il sentait que son parti allait perdre la mairie de Mont de Marsan : " Il faut qu'on change...qu'on change notre état d'esprit, notre manière de faire la politique et notre contact avec les gens...nous sommes devenus politiquement parlant, arrogants, méprisants et suffisants…" A l'époque, il parlait de Mont de Marsan et des Landes, aujourd'hui, son constat est valable sur le plan national !
Après la disparition de Philippe Labeyrie (ancien maire de Mont de Marsan) il y a quelques années, Henri Emmanuelli (ancien président du Conseil général) il y a quelques mois et aujourd'hui Christian Cazade, c'est une page de l’histoire qui se tourne pour la gauche landaise et pour le parti socialiste dans les Landes. Son parcours est riche avec ses hauts et ses bas. Ancien premier adjoint de Philippe Labeyrie, (maire de Mont de Marsan pendant 4 mandats), il occupera logiquement, et dans la foulée de la réussite des socialistes dans la Landes, le poste de vice-président du Conseil général, devenu départemental par la suite.
Ce socialiste de la première heure, père de deux enfants, était une figure politique montoise très écouté et un homme public très estimé. Ses premiers pas en politique en 1983 ont mené l’homme à devenir d’abord conseiller municipal, puis maire adjoint pendant vingt ans.
À Mont-de-Marsan, là où il a fait toute sa carrière politique, il s’est investi et marqué la commission taurine de son empreinte de longues années. Elu conseiller général, en avril 1989 sur le canton de Mont-de-Marsan nord, il avait pris bien plus tard les commandes de la ville de Mont de Marsan, lors d’élections partielles, de Philippe Labeyrie démissionnaire pour cause de cumul des mandats.
Il sera battu aux élections de 1992, mais retrouvera son fauteuil en 1995, et sera réélu sur le canton jusqu’en mars 2011, date à laquelle il avait décidé de ne plus se représenter cédant sa place à Didier Simon qui prendra le relais.
Il a été également secrétaire de la section socialiste de Mont-de-Marsan jusqu’en 1997, et a été dans toutes les batailles politiques landaises. Il y a quelques années, il avait pris du recul sur la vie politique mais il était toujours actif politiquement. Sa dernière action a été son engagement à la tête de l’association Dyspraxie 40. Mont de Marsan perd un fils, les Landes perdent un militant et le parti socialiste un homme politique d’une grande valeur.
Photo Pascal Bats - Sud Ouest