.... les années 80, Hervé Di Rosa signe l'affiche des Fêtes de la Madeleine 2015. Il découvre Mont de Marsan en 1977, lors du festival punk, puis son goût du voyage l'emmène à voyager à travers le monde pour trouver l'inspiration... Que nous réserve donc cette création ?
"L’art est là où on ne l’attend pas". L'affiche Madeleine 2015 sera dévoilée lors de l'annonce des cartels, à 12h aux arènes, et l'artiste en dédicacera des exemplaires à 13h, sur place. Le jour même à 16h30, une rencontre-signature est également organisée en partenariat avec la librairie Lacoste, rue Augustin Lesbazeilles, pour son dernier ouvrage “Di Rosa graphic“, paru en 2012 aux Editions Fage.
Hervé Di Rosa est un peintre français contemporain, qui fut avec François Boisrond, Rémi Blanchard et Robert Combas l’un des principaux artisans du mouvement français de la “ Figuration libre “, renouveau de la peinture dans les années 1980, une peinture décomplexée empruntant souvent à la BD, au rock et au graffiti. Il s’installe à Paris en 1978 avec son ami peintre Robert Combas et entre à l’École nationale supérieure des arts décoratifs.
En 1985, Hervé Di Rosa participe à la Biennale de Paris. Il est le co-fondateur Bernard Belluc du Musée International des Arts Modestes (MIAM) à Sète en 2000 et l’auteur de “ L’Art Modeste “ (éd Hoëbeke). Depuis 1981, son œuvre a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles et est présente dans d’importantes collections publiques et privées en Europe et en Amérique.
La figuration libre et la création des « Renés »
Avec la figuration libre, Hervé Di Rosa a surtout envie de créer des images qui n’existaient plus. Les années 80 sont en effet la période de mouvements artistiques tels que supports/surfaces, l’art minimal, très conceptuels. Di Rosa vient de la culture de l’imprimé. Il n’a pas vu de vraies œuvres avant ses 19 ans, et toutes celles qu’il connait ont le format d’une image BD (illustrations sur livres / catalogues d’art). A 18-19 ans, quand il commence à peindre, il imagine ses œuvres imprimées, mais pas exposées. Quand il arrive à Paris en 1979 pour ses études, il commence à peindre sur des cartons, des draps, avec des reliquats de peinture industrielle. Ce qui l’intéresse n’est pas le résultat mais ce qu’il a à dire.
Sa formation bouclée au début des années 80, il part pendant 2 ans pour New York (1983-84), lauréat de la bourse Médicis hors-les-murs, et découvre l’univers du graffiti. Premières expositions personnelles à New York, où il partage son atelier avec François Boisrond dans la 18th Rue. C’est alors qu’il dessine pour la première fois les Renés.
Les Renés sont les personnages pivots de sa mythologie artistique. Ils sont « normaux », tout comme il voudrait l’être, loin de l’image de l’artiste romantique, déchiré, qui souffre. Inspirés du monde de la BD, du rock, de l’imagerie populaire aussi, ils plaisent au grand public mais sont délaissés par la critique d’art. Ces personnages très reconnaissables ont la particularité d’avoir un seul oeil, tel le Cyclope, et une grande bouche charnue.
Di Rosa et l’«Art Modeste» ?
En 1988, lors de son exposition « Viva Di Rosa », Hervé Di Rosa apprend le lapsus d’un enfant à la sortie du Musée d’Art Moderne, le nommant « Musée d’Art Modeste ».
Enchanté de cette confusion, l’artiste prend soudain conscience de son goût pour les choses de tous les jours : les gadgets, les figurines, les cerfs-volants, les panneaux publicitaires… Tant d’objets dont il souhaite légitimer la présence au sein de l’art, de la rue, jusque dans les musées : un art ne rejettant rien et à la portée de tous.
Graffitis, tatouages, canevas, voitures « customisées », boîtes aux lettres « créatives », châteaux de sable, peintures du dimanche, objets de dévotion, d’accumulation...autant de productions dites populaires, naïves, singulières, brutes : oeuvres discrètes, inclassables, désopilantes, que le monde de l’Art considère traditionnellement avec dédain mais que Hervé Di Rosa regroupe et promeut sous le label Art Modeste.
En 1988, associés à la Galerie Beaubourg, ils ouvrent la première boutique de l’Art Modeste, rue du Renard, à proximité du Centre Pompidou. En 1990, les quatre partenaires de la DIRO S.A.R.L. ouvrent une seconde boutique Art Modeste, laquelle fait aussi office de galerie, rue de Poitou dans le quartier du Marais. Ces deux espaces seront fermés vers le milieu des années 1990.
L’art modeste renaît de ses cendres en l’an 2000, dans la ville de Sète, sous la forme d’un musée, le Musée International des Arts Modestes, grâce, entre autres, à l’impulsion de Pierre-Jean Galdin et à l’association d’un collectionneur, Bernard Belluc.