.... première fois dans les archives de Bayonne car, depuis le Moyen Âge, l’histoire des deux villes est intimement liée. Des luttes et des procès incessants pour la maîtrise de l’Adour et la navigation, tant fluviale que maritime, les opposèrent. Mais, Capbreton, hélas, dut souvent se soumettre à la loi du plus fort. Haut lieu de la chasse à la baleine jusqu’au début du XVIe siècle, ses pêcheurs furent d’émérites et hardis harponneurs qui ne dérogeaient pas à la coutume d’offrir le meilleur morceau du cétacé, la langue, à l’église Saint-Nicolas.
Des marins intrépides
Ces marins capbretonnais ont-ils abordé les rivages du Nouveau Monde cent ans avant que Christophe Colomb ne découvre ce qui deviendra plus tard l’Amérique ? Pêche à la Baleine à CapbretonPeut-être… Il est en tout cas prouvé qu’ils furent parmi les premiers Européens à fréquenter les eaux poissonneuses de Terre-Neuve (départ du navire le Nicolas d’Esteben de Larue en 1512) et à en rapporter les morues séchées selon une technique dans l’art de laquelle ils étaient passés maîtres. Le capitaine Menjonin de Lacabanne sera, quant à lui, en 1549 le premier flibustier des Petites Antilles. Au temps de son apogée (Xe et XVIe siècles), Capbreton comptait entre 2 000 et 3 000 habitants, chiffre très important pour l’époque.
La ville était peuplée de marins, de négociants et d’armateurs tirant prospérité et richesse des pêches lointaines (morue et baleine de Terre-Neuve, touil des côtes africaines) et surtout du commerce florissant vers l’Espagne, le Portugal, les Flandres ou la Hollande de ses réputés et capiteux vins de sable et des produits de la forêt environnante (liège, poix, résine, planches de pin). La formule toute symbolique de « Capbreton, ville aux cent capitaines » résume à elle seule le riche passé maritime de la cité.
Elle a conservé de son antique splendeur, trois maisons à encorbellement et colombages, dont celle appelée du Rey où descendit, dit-on, le roi Henri III de Navarre qui deviendra Henri IV de France et, bien sûr, celle qui accueille aujourd’hui la Maison de l’Oralité et du Patrimoine (MOP).Barre de Bayonne. Entrée de l’Adour. Dessiné d’après nature et lith.
Par Blanche Hennebutte. À Bayonne chez H. Hennebutte.
Hennebutte, (ca. 1850)
Extrait de l’album des deux frontières
©Collection Médiathèque de Bayonne
Capbreton, au fil du temps
Placé sur le chemin littoral menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, l’hôpital de la petite commanderie templière de Boret (prononcer Bouret) accueillait les pèlerins dès le XIIIe siècle. La cloche de sa chapelle, dédiée à sainte Madeleine et fondue en 1483, orne actuellement le clocheton de l’église du bourg.
L’église Saint-Nicolas a été reconstruite au milieu du XIXe siècle mais conserve de l’ancienne église une porte gothique ainsi que l’une des quatre Pietàs des Landes, remarquable statue polychrome du XVe siècle. Sa haute tour, cylindrique aujourd’hui, mais carrée autrefois, servait de tour de guet et d’amer pour les navires.
Si les ex-votos traditionnels des marins ont été détruits à la Révolution, il faut admirer le long des murs de la nef les plaques d’argile et de bois rappelant les quelques 1 000 Capbretonnais ensevelis dans l’église depuis 1530. Et dans le porche, où l’on devine encore la vieille porte dite des « cagots », les plaques de marbre sont gravées des noms des marins péris en mer, en guerre ou en pays étranger. On doit aux frères Jules et Gaston Gélibert de magnifiques fresques et au seul Jules Gélibert le grandiose tableau classé « La Conversion de Saint-Hubert », l’un des joyaux de l’église.
En 1578, après de gigantesques travaux, l’ingénieur Louis de Foix détourna l’Adour au Boucau Neuf, évènement qui entraîna la chute progressive du port de Capbreton. C’est l’empereur Napoléon III qui décida les travaux qui lui redonnèrent vie (nous lui devons l’Estacade) lequel connaîtra, entre autres, un regain d’activité dans la première moitié du XXe siècle avec une importante flottille sardinière et la construction d’une sardinerie qui fermera en 1954. Mais c’est surtout avec la mode des bains de mer à la fin du XIXe siècle que Capbreton renaîtra. La création du port de plaisance, suivie de l’avènement de l’ère du surf et de la glisse, ainsi que le réaménagement du front de mer doté d’un casino et d’une balnéothérapie, termineront de transformer la cité, peuplée dès ses origines de marins et de vignerons, en une des stations les plus « branchées » et dynamiques de la côte sud.
C'est où ?
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Source : association capbretonnaise Sadipac (spécialiste de l’histoire locale et généalogie)