L'écrin des prestigieux vignobles entre Libourne et Saint-Emilion a magnifié la performance athlétique de l’avant dernière étape du Tour de France 2021 avec un contre-la-montre individuel entre vignes, bord de Dordogne et cité Unesco.
Que l’on apprécie ou pas, l’aura du Tour de France dépasse largement nos frontières. C’est l’un des événements sportifs mondiaux les plus regardés. Il est diffusé, faut-il le rappeler, dans plus de 190 pays au monde.
Son passage en Gironde était donc très attendu samedi 17 juillet, et ce, à double titre :
- Sa dernière venue datait de 2010, soit une période de disette un peu trop longue pour les passionnés de la petite reine. Pour les amateurs de vin, les yeux rivés du monde attendaient ce circuit devant les plus grands châteaux au monde… de Libourne à Saint-Émilion. L’impatience s’est donc faite sentir avant que les coureurs arrivent enfin le vendredi soir avec une arrivée à Libourne avant le feu d’artifice du samedi… 100 % girondins.
- Ce contre la montre avant dernière étape avant l’arrivée aux Champs Élysées pouvait être décisif pour le classement final. Il n’en fut rien vu les écarts creusés par les prétendants au podium sur les Champs Elysées.
Véloscopie
Libourne a consacré, en 1957, la domination de Jacques Anquetil quand le Normand, déjà en jaune, s’y imposa nettement dans un contre-la-montre individuel pluvieux et venteux. Le Normand, à deux jours du premier de ses cinq succès dans le Tour, confirmait la mainmise des siens sur cette édition. André Darrigade s’imposait en effet ensuite à Tours avant de récidiver au Parc des Princes, portant à treize le nombre d’étapes raflées par l’équipe de France. Libourne a connu un autre chrono en 1992, par équipe cette fois, et remporté par la formation Panasonic. C’était aussi depuis la veille le début de l’épopée en jaune de Pascal Lino.
Saint-Emilion, la cité des grands vins est aussi celle du chrono ! En 1978, Bernard Hinault y commence, sur 59 km contre la montre et avec 34 secondes d’avance sur le nouveau Maillot Jaune, Joseph Bruyère, sa moisson de 28 étapes sur le Tour. Le Blaireau est en route pour la première de ses cinq levées. En 1996, premier succès encore pour le jeune Jan Ullrich, devant Miguel Indurain et à 50,443 km/h de moyenne sur les 63 km du parcours tracé depuis Bordeaux. L’Allemand s’installe ainsi définitivement à la deuxième place du général et affirme ses prétentions pour 1997, sa grande année sur le Tour.
En 2021, Wout Van Aert et Tadej Pogacar ont été les maîtres du jeu.
Un contre-la-montre final du Tour de France ne s’offre pas systématiquement aux plus grands spécialistes, mais plutôt à ceux qui ont le mieux résisté aux efforts qui ont été exigés d’eux durant près de trois semaines. Parmi eux, Wout Van Aert s’est montré le plus solide, capable de mobiliser toute sa technique et sa puissance sur les 30,8 kilomètres du parcours tracé dans les vignes entre Libourne et Saint-Emilion. Le Belge est allé y chercher sa 5e victoire d’étape sur le Tour de France, la première contre la montre, avec une avance de 21’’ sur Kasper Asgreen, son premier poursuivant. Derrière les rouleurs en lice pour le bouquet du jour, le chrono girondin a entériné le Top 10 du classement général qui s’est construit depuis Brest. Au sommet, Tadej Pogacar a pu se contenter du 8e temps pour préserver sa place, même en cédant 25’’ à son dauphin, Jonas Vingegaard. Le podium reste complété par Richard Carapaz, 3e avec un retard de 7’03’’ sur le patron slovène du Tour avant l’ultime étape.
Retour en image sur l’ambiance et l’atmosphère autour de cet évènement.
Tout avait été mis en place pour accueillir les équipes, les médias et les spectateurs. Les nombreux bénévoles ont largement contribués à ce que ces deux jours soit un succès et une vitrine pour la région. Par chance le beau temps s’est installé et tous les acteurs ont pu profiter du soleil d’été.
La mise en scène
Avant de recevoir autant d'invités il ne faut pas se « dégonfler » : il faut un minimum d’organisation et une décoration. Les villes traversées se sont donc parées du mieux possible.





Libourne a servi de ville phare, avec notamment le fan parc (photo de gauche ci-dessous) et des quais garnis de food-truck, stands de dégustation... (photo de droite ci-dessous).


Les coulisses
Sur la grande boucle cette année, deux étapes de performance individuelle avec un contre- la-montre étaient prévues (Etape 5 avec un chrono « 100 % Mayenne » à Laval). C’est une chance pour les visiteurs d’observer la logistique derrière les coureurs, voire d’approcher de près les plus célèbres d’entre eux comme Chris Froome, 4 fois vainqueurs de l’épreuve ou Bruno Armirail meilleur français ce jour quelques instants avant son départ.









A l’image de la formule 1, le paddock des coureurs était installé tout le long de l’avenue de Verdun à Libourne. Entre les compétiteurs à l’échauffement, les mécanos en préparation et l’ensemble de la logistique utilisé, les spectateurs ont pu réellement profiter des coulisses de l’étape.
Le départ
Situé devant le square du 15 th dragon, le départ du contre-la-montre est toujours un spectacle. A l’image d’un stand de tir et vu l’effort à fournir, les coureurs sont déjà concentrés pour ne pas rater le départ… en pente pour donner l’impulsion à un long exercice en solitaire.






Avec une moyenne de plus de 50 km/h sur la globalité du parcours, inutile de signaler qu’ils ne prenaient pas le temps de pose pour une photo ! Autant prendre le cliché dans les starting-blocks pour éviter le flou artistique de l’image ! Certains étaient très détendus à une journée de la fin de ces 3 semaines d’épreuves, d’autres étaient focalisés sur la performance sportive pour tenter de faire évoluer leur position au classement général fnal.


Les spectateurs
Plusieurs possibilités ont été offertes : soit le départ et les quelques minutes dans la ville de Libourne, soit sur le parcours au milieu des vignes, soit sur la ligne d’arrivée à Saint-Émilion. Comme un grand périmètre était bouclé pour laisser passer les coureurs, il fallait choisir vu les temps de déplacement. Un grand nombre de campings cars arrivés la veille près des vignes n’ont pas bougé.



Au global, beaucoup de monde sous le soleil .... attention aux coups de soleil monsieur !


Même l’hélicoptère de France 2 qui diffusait l’épreuve a fait à sa manière un « coucou » aux libournais au-dessus de l’Isle. Bref une belle fête populaire pour les girondins et les touristes spécialement.
La course
Dans son canapé et devant la télévision, la vitesse n’est pas aussi "palpable" qu’au bord des routes. Ils vont vite, très vite sur ces mécaniques conçues pour cette discipline. Les premiers kilomètres dans la ville de Libourne du cours des girondins et le long de l’Isle donnaient déjà le tempo de l’épreuve.






L’arrivée
Pomerol, Néac et Montagne et les grands châteaux : pas trop de temps pour les coureurs de déguster voire de profiter du paysage. Ils pouvaient seulement percevoir malgré leur oreillette de liaison avec leur voiture de course suiveuse le bruit de la foule et les encouragements le long des routes pour enfin franchir la ligne d’arrivée sur ce parcours unique.

