.... l’arrière-pays mais aussi voie redoutable d’incursion, il constitue aussi bien un point fort qu’une faille, notamment pour la ville et le port de Bordeaux. Reliant ou bien séparant les rives, il forme une frontière naturelle et culturelle. En Médoc, en Blayais ou en Saintonge, l’homme a investi et façonné ses rivages pour en exploiter les ressources.
Les dunes et la forêt
De chaque côté de son embouchure, la Gironde est encadrée par d’immenses étendues de sable qui, au gré du vent et des courants, ont formé des pointes en constante évolution (pointe de la Coubre, pointe de Grave). Au XIXe siècle, l’homme est parvenu à maîtriser ces « montagnes qui marchent », poussées par le vent, en les plantant de bois, de pins et de chênes verts, créant de toute pièce d’immenses forêts.
Les îles
L’archipel qui s’étire entre Macau et Pauillac est le fruit des courants et des limons charriés au gré des marées. Ces espaces mouvants, prétendument naturels, ont pourtant été domptés et façonnés par l’homme afin d’améliorer la navigation jusqu’à Bordeaux. Digues et enrochements ont permis de fixer leurs rives et de valoriser les terres. D’un simple vasard peut naître une île : quand certaines émergent, d’autres disparaissent.
Paysages viticoles
La vigne est omniprésente sur les deux rives de l’estuaire de la Gironde. Des croupes de graves et des prestigieux châteaux du Médoc aux vallons ou « conches » et aux fermes viticoles de la rive saintongeaise, elle dessine des paysages caractéristiques des bords d’estuaire. Plantée parfois dès l’Antiquité, elle a colonisé le territoire au fil des siècles et contribué à la prospérité locale, donnant des vins réputés dans le monde entier. A la fin du XIXe siècle, le phylloxéra a fait disparaître des hectares de vigne, modifiant profondément les paysages.
Les falaises et corniches
Sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde, le socle continental saintongeais vient surplomber le fleuve du haut d’impressionnantes falaises calcaires. Le même paysage se dessine au sud de Blaye.
Les marais, les mattes et les palus
Les rives de l’estuaire de la Gironde ont beaucoup évolué au fil des siècles. En se retirant suivant l’évolution du niveau des eaux ou sous l’effet du dépôt des alluvions, l’estuaire a laissé place à des marais, autrement appelés « palus » ou mattes » qui s’étendent désormais au pied des coteaux.
Gironde : Au cœur de l'Estuaire
La nature y est changeante et parfois capricieuse : des îles naissent tandis que d’autres disparaissent sous le regard de ses habitants. Un regard différent selon qu'ils vivent rive droite ou rive gauche.... Ce gigantesque estuaire est le repère de petits univers préservés et bien à part. Des architectes s’en sont donnés à cœur joie pour construire des bâtiments uniques quand ce ne sont pas des estivants qui réinvestissent des maisons troglodytes avec vue imprenable sur la Gironde. L’estuaire est l’occasion de rencontrer des hommes et des femmes qui nous font découvrir les secrets du lieu de leur bonheur.
Source : Conseil Départemental de la Gironde - Archives Départementales de la Gironde
Crédits service du patrimoine et de l’Inventaire (Région Aquitaine) et Archives départementales de la Gironde (Département de la Gironde