Bazas : Fête du Boeuf Gras 2023

La tradition des Bœufs gras puise ses origines à une époque où BAZAS était l’une des première cités d’Aquitaine et capitale prospère des "petites landes". De somptueux "bazadais" couronnés de fleurs et enrubannés, défileront dans la ville au son des fifres et des tambours. Depuis 739 ans, ...

C'est un rendez-vous incontournable du Sud-Gironde. La fête des boeufs gras de Bazas attire des milliers de visiteurs depuis le Moyen-Age
C'est un rendez-vous incontournable du Sud-Gironde. La fête des boeufs gras de Bazas attire des milliers de visiteurs depuis le Moyen-Age

.... en février, BAZAS célébre  avec la même ferveur la traditionnelle "Fête des Boeufs Gras" de carnaval. Cette coutume ancestrale se perpétue et mobilise chaque année de plus en plus de visiteurs.

Le 16 février sera fêtée la 740e édition de la fête des Bœufs Gras de Bazas. Cette tradition du sud-gironde est indissociable, depuis plus 700 ans, de la Ripataoulère gasconne composée de fifres, tambours et grosses caisses.

La traditionnelle Fête des Boeufs Gras de Bazas, c'est le jeudi 16 février 2023

Fête des Bœufs Gras de Bazas - Tradition bazadaise

De somptueux « bazadais » couronnés de fleurs et enrubannés, défilent dans la ville au son des fifres et des tambours avant d'être « sacrés » place de la cathédrale par un jury d'experts.

Ce rendez-vous haut en couleur où se côtoient professionnels et curieux atteste de la vitalité de la filière viande en pays bazadais. La tradition des Boeufs gras puise ses origines à une époque où BAZAS était l'une des premières cités d'Aquitaine et capitale prospère des "petites landes". Nous sommes en 1283, à cette époque Edouard 1er, roi d'Angleterre règne sur l'Aquitaine.

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Dans le cadre du partage des pouvoirs avec l'évêque  le Duc décrète que chaque année le 23 juin à l'occasion de la Saint-Jean, les bouchers de BAZAS doivent offrir au clergé un taureau. En compensation, les bouchers se voyaient octroyer alors le privilège de promener leurs boeufs dans les rues de la ville pour le Jeudi gras, invitant les populations locales à se réjouir et à festoyer. Depuis cette date, la « Fête de Boeufs Gras » se perpétue.

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Programme Fête du Boeuf Gras 2023

Le 16 février, la date à retenir :

  • 10h30 –  Arrivée des Boeufs - Allées des Tilleuls
  • 14h00 –  Défilé des boeufs aux sons et danses des fifres de Gans, Gemenos, Signes et lous des Bazats
  • 16h00 –  Concours - Place de la Cathédrale
    • Bénédiction des boeufs
    • Résultats du concours
    • Remise des prix
    • Élection du Roi Boeuf par le lycée agricole
    • Intronisation des personnalités par la confrérie bazadaise du boeuf
  • 19h30 –  Dîner dansant animation musicale faite par Kevin Monier K-DEON Music - Hall polyvalent

A découvrir tout au long de la journée

  • Découvrir Bazas : ses traditions, son patrimoine ; Visite guidée de la ville - 6 €
    Réservation Office de Tourisme du Bazadais 05 56 25 25 84
  • Exposition au Musée Municipal de 9h à 18h
    La fête des Boeufs gras une tradition dans le temps depuis 1283
  • Exposition au Polyèdre médiathèque de 9h à 12h
    Les noces d’antan en Bazadais - Mairie de Bazas

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Connue sous l’Ancien Régime dans nombre de villes et bourgs de France, y compris Paris, la fête des boeufs gras n’est pas la survivance d’un rite antique. Ainsi que l’a montré Van Gennep, cette interprétation n’est que pure fantaisie.

En effet : "C’est à la période de force et de puissance, sinon peut-être même de formation, des corporations médiévales tout au plus que remonterait la promenade publicitaire, et non pas magico-religieuse du boeuf gras. Au début de notre siècle la fête est attestée aux quatre coins de la Gironde. à Coutras, Saint-Médard-en-Jalles par exemple, et bien sûr dans le sud du département dans la plupart des communes du Bazadais, Réolais et Langonnais.
Après la seconde guerre mondiale, la fête n’est que rarement reconduite : seules les communes de Bazas, le quartier de Beaulac à Bernos, Captieux, Grignols, Langon et Villandraut font promener les boeufs au début des années 1960. Actuellement, cette fête connaît un certain renouveau. L’exemple de Bazas est significatif de son évolution dans le temps. Jusqu’au milieu du XIXème siècle, elle est avant tout la fête de la corporation bouchère, mais à cette époque la municipalité y prend part en organisant un concours d’animaux dont le modèle est celui des concours agricoles qui ont lieu dans plusieurs grandes villes de France pour dynamiser l’élevage.
A cette époque, le concours classe les boeufs selon leur rendement en suif. Après 1945, la fête menace de disparaître, et sans la volonté du maire qui l’a "remise à l’honneur",
elle n’aurait plus lieu aujourd’hui.

C’est en consultant les articles publiés dans l’édition locale du quotidien régional, que se lit le discours tenu par les organisateurs. L’examen d’un corpus de vingt-quatre articles annonçant ou relatant la fête, relève d’emblée l’omniprésence de la notion de tradition, sous cette forme ou ses dérivés (traditionnel par exemple), ou bien encore de synonymes (coutume ancestrale, folklore).

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Non seulement cette notion ponctue chaque texte tel un leitmotiv, mais, de plus, elle est affichée : "Les Boeufs Gras : l’attachement à la tradition" tel était le titre d’un long article du journal Sud-Ouest, 21e B : 10/2/86. Parfois même le seul terme de tradition est le générique de l’article (Sud-Ouest, 21e B : 23/2/87).

Mais il y a plus : la tradition est convoquée pour légitimer la fête actuelle par son ancrage dans le passé. C’est alors : "l’une des plus anciennes traditions bazadaises" (Sud-Ouest, 21e B : 23/2/87) ; "une fête traditionnelle existant depuis le Moyen-âge (Sud-Ouest, 21e B . 10/2/86).

Et pour mieux le montrer on fait parler les anciens : "J’ai toujours connu ça. J’étais tout drôle que les boeufs défilaient déjà pour carnaval". Le papé a beau se gratter le font à la limite du béret, il n’arrive plus à se souvenir quand a eu lieu la première parade des boeufs gras. En fait seule la majestueuse cathédrale pourrait le dire puisque la tradition prend sa source dans le lointain Moyen âge". (Sud-Ouest, 21e B : 27/2/87).

Le respect de la tradition est à la fois affiché par la municipalité et par les bouchers et éleveurs puisque "la fête des boeufs gras n’aurait pas lieu sans l’attachement des bouchers et éleveurs à cette vieille tradition" (Sud-Ouest, 21e B : 10/4/86).

Ainsi est fondée la légitimité de la reconduction annuelle de cette fête car, ultime argument, le non respect de cette manifestation entraînerait les représailles divines "pour sûr, si elle disparaissait, la cathédrale s’effondrerait" (SudOuest, 21e B : 27/2/87). Si la tradition est la notion mise en avant par les organisateurs, ils reconnaissent aussi l’intérêt économique qu’elle représente.

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Dans le cas de la race bazadaise, cet enjeu est certain puisqu’au début du siècle c’était une race destinée au labour qu’il a fallu transformer en race à viande ; ce qui a été fait conjointement par les bouchers et les éleveurs. Sans cette transformation "la bazadaise faisait partie des petites races menacées de disparition" (Sud-Ouest, 21e B : 2/5/86).

La fête permet ainsi la promotion d’un élevage destiné à garnir l’étal des bouchers, lesquels ne s’en cachent pas mais préfèrent mettre en avant leur attachement à la coutume. Le profit qu’ils en retirent semble autant sinon plus d’ordre symbolique qu’économique, car les chalands ne manquent pas d’aller chez les bouchers afin d’acheter une pièce de boeuf gras et peut-être une parcelle de "tradition".

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Le fifre dans la fête

Aussi, tous les Jeudis gras, c’est-à-dire le jeudi précédent le Mardi gras, la ville de Bazas est pleine d’une foule qui défile au son des fifres et des tambours menant le cortège des animaux. Chaque boucher présente une paire de boeufs, de race bazadaise exclusivement, qui ne seront plus jugés sur leur poids en suif mais selon deux critères : la qualité bouchère et la conformité à la race bazadaise. Avec l’évolution des habitudes alimentaires qui préfèrent aujourd’hui la viande maigre, les boeufs gras portent désormais le nom de boeufs de carnaval. Au début de ce siècle, chaque boucher recrutait une ripataoulère, mais aujourd’hui une seule anime la fête. Le rôle des musiciens est de jouer tout le long du parcours dans les rues de la ville, en tête du cortège.

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Ils pénètrent aussi dans chaque boucherie pour exécuter un "rigaudon d’honneur" ou "aubade", afin de rendre hommage au boucher. Arrivée sur la place de la cathédrale, la foule assiste alors au concours, clôturé par un rigaudon d’honneur devant la mairie. Le cortège se reforme pour conduire les boeufs à l’abattoir. Là, ils tombent un à un sous le coup du merlin électrique tandis que les musiciens exécutent à nouveau un rigaudon d’honneur, nommé alors La Mort du Boeuf.

Le dernier animal tué, la foule se disperse. La fête continue mais ne concerne plus que les bouchers, les éleveurs et leur commis qui prennent ensemble un repas animé par les musiciens. Jusqu’au début du siècle, la fête se terminait par un berlin, nom local pour désigner le bal mené au fifre et au tambour. Aujourd’hui, ces instruments ne pouvant pas jouer les répertoires des danses actuelles, les berlins n’ont plus lieu mais les fifres et les tambours sonnent tard le soir pour le plaisir des bouchers et éleveurs. 

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Photo Reportage AquitaineOnLine
© Marc Chaillou - Reproduction Strictement Interdite 
 
Crédit Rédactionnel : Site www.fifres-et-tambours.com avec son aimable autorisation de reproduction
Office de Tourisme :  1 place de la Cathédrale - 33430 BAZAS
Tél : 05.56.25.25.84 - Fax : 05.56.25.95.59 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
En savoir plus en visitant le site de l'Office du tourisme de Bazas

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