Cette année, l’exposition se double de conférences sur le rôle stratégique du maire face à ce double dilemme : « le maire doit-il ouvrir ou fermer sa ville à l’influence extérieure, le maire doit-il s’ancrer dans sa commune ou participer aux grands débats nationaux et internationaux ».
Les portes de Bordeaux ou la ville close
À quoi servent les portes : porte Cailhau, porte de la Grosse Cloche, porte de Bourgogne, porte Dijeaux, porte de la Monnaie, porte d’Aquitaine, etc.
- à arrêter l’étranger, le barbare, l’ennemi et autres voyous,
- à empêcher les Bordelais de s’enfuir la nuit avec de l’argent et des armes.
Les ponts de Bordeaux ou la ville ouverte
À quoi servent les ponts : pont de pierre, pont levant, passerelle Eiffel, pont J.J. Bosc, etc.
- à ouvrir la ville à l’étranger et à l’inviter à s’y promener,
- à faire venir le commerçant, l’industriel et au besoin favoriser leur installation.
À travers l’histoire de Bordeaux se pose la sempiternelle question : le maire doit-il ouvrir sa ville en multipliant les accès ou au contraire fermer la cité pour mieux protéger les intérêts de ses administrés. Cette exposition de photos, de documents, de panneaux explicatifs fait revivre le passé et le patrimoine de Bordeaux à travers les portes, tours et fortifications, la démolition des remparts puis la construction de ponts, pontons et passerelles. 2.000 ans d’histoire en plus de 100 panneaux.
Deux invités de marque avec Jean Petaux et Franck Lafossas
Jean Petaux, politologue, docteur habilité à des recherches en sciences politiques, enseignant, directeur de la communication, des relations extérieures et institutionnelles de Sciences Po Bordeaux, journaliste à TV7. Il traitera de « La naturalisation du maire : appontage et porte-à-porte ». La conférence s’efforcera d’analyser deux pratiques électorales : l’une le parachutage politique, l’autre le porte-à-porte.
- Conférence : mardi 18 février, 18 h 30, Cour Mably, rue Mably, Bordeaux.
Franck Lafossas, magistrat, poète, passionné d’histoire, évoquera les cas des maires David Lynch et Adrien Marquet qui accueillirent l’ennemi au cœur de la cité. Marquet et Lynch : même refus du combat, même souci de collaboration.
- Conférence diaporama : mercredi 26 février, 18 h 30, Cour Mably, rue Mably, Bordeaux.
Information et programme
Exposition "Les Ponts et les Portes de Bordeaux"
Du 15 février au 5 mars 2014 à la cour Mably de Bordeaux
Ouverture au public de 12h à 19h tous les jours (y compris les dimanches et jours fériés)
Les Dossiers d’Aquitaine 05 56 91 84 98 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Entrée libre et gratuite.
Ponts et passerelles de Bordeaux 
Les anciens Ibères ou Celtes vénéraient la Garonne comme une redoutable divinité et considéraient que couper son cours naturel représentait une offense ou un sacrilège.
La Garonne large de 500 mètres, soumise à l’effet des marées, présente un débit rapide sujet à des crues puissantes. Ni les Romains, ni les Anglais et encore moins les Français jusqu'au XIXe siècle ne se hasarderont à affronter le fleuve par la construction d'un pont.
De plus, bateliers et gabariers ne voient pas l’intérêt de construire un pont sur la rivière Garonne qui porterait atteinte à leurs privilèges commerciaux.
En 1808, Napoléon décide d’envahir l’Espagne, mais sa Grande Armée s’embourbe dans les marais proches de la Garonne. L’empereur ordonne la construction d’un pont pour faire passer ses canons.
L’invasion de l’Espagne tourne au désastre et le pont de pierre ne sera construit et inauguré que le 25 août 1821 sous le roi Louis XVIII. Il faudra attendre le 4 avril 1965, soit 144 ans plus tard, pour assister à l’inauguration du second pont sur le fleuve.
Le Bordeaux d'aujourd'hui, porte de l'Europe, souhaite accueillir un maximum de commerçants et de touristes et voit fleurir de multiples projets pour franchir plus facilement la Garonne et fluidifier la circulation.
Un bien passionnant voyage à remonter le temps !
Portes et tours de Bordeaux
Il était une fois... Burdigala (Bordeaux) ville gallo-romaine avec ses monuments grandioses, ses villas somptueuses et ses vignes environnantes, brillante par son université (auditorium).
Hélas, en 277, les Barbares incendièrent et rasèrent la belle et prospère cité. L'empereur romain ordonna de construire un rempart, de cinq mètres d’épaisseur et de neuf mètres de haut, entouré de deux fossés avec seulement quatre portes d’entrée.
Les rois d’Angleterre, en même temps ducs d’Aquitaine, en 1189 et en 1302, pour se protéger d’une invasion française ou espagnole agrandirent par deux fois la muraille romaine et ouvrirent une trentaine de portes en pierre, protégées par des tours, des ponts- levis, des barbacanes, des meurtrières. Bordeaux, ville close ressemblait alors à Carcassonne ou Concarneau.
De ces portes, fermées chaque soir, destinées à arrêter l’ennemi et les maraudeurs, il ne reste aujourd’hui que la porte Saint-Éloi (Grosse Cloche) et la porte Cailhau.
À partir de 1743, sur ordre du roi de France Louis XV, l’intendant Tourny ordonne la destruction du rempart et le comblement des fossés. Les portes militaires sont détruites ou remplacées par des portes en forme d’arc de triomphe. De nos jours, de la trentaine de portes ne subsistent que la porte d’Aquitaine, la porte de Bourgogne, la porte Dijeaux et la porte de la Monnaie. Portes décoratives, chères au cœur des Bordelais.
Ce livre bien documenté et fortement illustré vous replonge dans 2.000 ans d'histoire. Un bien passionnant voyage à remonter le temps !